J’aimerais te raconter une histoire, celle de mon surendettement.

De mes 7 ans de surendettement. 

Un récit absurde. Ubuesque. 

Et te poser une question tout aussi absurde : est-ce que tu saurais me dire COMMENT solder mon prêt immobilier ?
Dont je ne veux plus, depuis novembre 2015.
Logique : mon appart est vendu.
Pourquoi voudrais-je continuer à le payer ?

Mais ce n’est pas si simple…

 

The origins : comment ma banque m’a surendettée

Comme ça commence à dater, et qu’il y a beeeeeeaucoup d’épisodes dans mon histoire, voici un gros résumé :

  • Février 2010 : j’achète un appartement en VEFA (= sur plans, en cours de construction)
    Je souscris à 2 prêts, un prêt immo classique et un prêt à taux zéro. Normal.
  • Je passe les déboires pour débloquer les fonds à temps au fil des appels de fonds, c’est du passé.
  • Août 2010 : le prêt n’étant pas conçu pour une VEFA, j’alerte sur mon taux d’endettement croissant, qui atteint les 99% en août 2010 (ou comment réussir à vivre avec 2€ par jour, une période charmante)
  • Octobre 2010 : octroi d’un prêt conso à remboursement différé pour pouvoir payer le prêt immo : je passe de 99 à 62% d’endettement (ce qui reste illégal, la banque entretient mon surendettement pour ne pas revoir le prêt)
  • Juin 2011 : remise des clés de l’appartement et aménagement. J’oscille entre 50 et 60% d’endettement.
  • Novembre 2013 : aménagement avec mon copain, l’appart est mis en vente depuis 2 mois mais ça traîne. 2 ans… Taux d’endettement 86% : difficile de cumuler loyer et remboursement de prêt.
    Au fil des variations de salaires, impôts, charges, il oscille entre 80 et 90%. Mais je tiens, et je paie, toujours.
  • Mars 2015 : après 2 promesses de vente qui n’aboutissent pas (défaut de financement), je dépose un dossier de surendettement (moi qui demande quelque chose, fait rarissime, alors que j’aurais pu le faire bien plus tôt)
  • Juin 2015 : dossier de surendettement déclaré recevable, et signature du 3ème et dernier compromis de vente
    Coupure de mes moyens de paiement et de l’accès à mes comptes par ma banque, les prélèvements du prêt immobilier sont illégalement maintenus (la recevabilité d’un dossier de surendettement devant geler les créances)
  • Octobre 2015 : vente de mon appartement (enfin !) et demande de remboursement anticipé de mes prêts
  • 1er 10, 18 et 24 novembre 2015 : relances pour obtenir le fameux décompte de remboursement
    Mon conseiller et directeur d’agence n’ont pas plus accès à mes comptes que moi, du coup ça traîne… 
  • 26 novembre 2015 : émission d’un décompte de remboursement et clôture du dossier de surendettement, la vente de l’appartement me permettant de solder mes dettes… sur le papier.

Et c’est là que ça devient ubuesque…

 

Justice league : comment aller en justice pour parvenir à solder des comptes (ou pas)

Je t’épargne les noooooombreux échanges avec la BNP, sans trouver de terrain d’entente, mais j’ai fini par déléguer le dossier à une avocate en décembre 2015 parce que je ne parvenais pas à :

  • Faire solder mes comptes d’épargne à la BNP (je n’ai toujours pas récupéré la gestion de mes comptes à ce jour)
  • Faire revoir le décompte de remboursement anticipé des prêts, la banque ayant prélevé illégalement les mensualités pendant la période de surendettement (ce qui m’indiffère sur le capital restant dû, qui continuait à évoluer mois après mois, mais représente 1912€ d’intérêts et assurances qui n’auraient pas dû être prélevés).
  • Faire clôturer mes prêts et comptes pour enfin quitter cette banque, après 5 ans de surendettement

Sachant que la dernière manipulation de la BNP a été de me reverser les mensualités illégalement prélevées de juin à octobre 2015 sur un compte « impayés », suite à une intervention de la Banque de France pour faire cesser les prélèvements indus (pour les reprendre en décembre suite à la clôture du dossier du surendettement, mais pourquoi pas c’était leur droit), pour m’accuser ensuite par mail puis devant le tribunal de n’avoir de toute façon pas payé.

Ce qui les remettait dans leur droit : « mais non il n’y a pas eu de prélèvement puisque madame Boré n’a pas payé, d’ailleurs nous sommes trop gentils nous n’avons pas mis de frais pour ces « impayés », si c’est pas de la banque de licornes ça ?! »

Bon ok le discours est de moi, mais voilà pourquoi en désespoir de trouver un accord j’ai fini par transmettre le dossier à une avocate : que pouvais-je faire face autant de mauvaise foi ? Quand je demandais une révision de décompte, pour récupérer les 1912 € d’intérêts, on m’accusait à tord de n’avoir pas payé. Alors que ça faisait déjà 5 ans que j’arrivais à aligner mes mensualités tous les mois malgré des taux d’endettement de 60 à 99%…

Entre nous je ne sais toujours pas comment j’ai tenu aussi longtemps, sans oser faire appel à la Banque de France.

Bien sûr ce n’était pas sans frais : ça m’a coûté 2 burn-out, une perte de poste, un passage par la case chômage, et toujours ce calcul permanent pour savoir avec combien je devrais jongler financièrement pour vivre.

Mais ma plus grosse erreur a été de faire clôturer le dossier de surendettement, à la demande de la Banque de France, AVANT le solde effectif de mes dettes. Sur le papier c’était logique : j’avais de quoi rembourser, ce n’étais que l’histoire de quelques courriers et signatures. Encore faudrait-il que la banque accepte de jouer le jeu et appliquer la loi.

Au vu des 5 années précédentes, de la coupure des moyens de paiement et de l’accès à mes comptes à la recevabilité de mon dossier de surendettement, j’aurais dû être bien plus méfiante et attendre que tout soit soldé, au lieu de donner de nouveaux motifs de harcèlement à la BNP.

La procédure a duré 2 ans.

La BNP a d’abord joué le report, puis l’appel pour faire passer le dossier du tribunal d’instance en grande instance : d’une question sur les 1912 € d’intérêts que je contestais dans le décompte ils ont fait un litige sur le montant même du prêt… que je n’ai jamais contesté puisque j’ai accepté ce prêt en 2010. Ou comment gagner un an de plus.

Bien sûr c’était tout à leur avantage : pendant ce temps ils ont continué à prélever tous les mois mes mensualités de prêts immobilier et l’assurance du prêt à taux zéro.

A l’heure du jugement, le 12 décembre 2017, ça représentait 8000 € d’intérêts et assurance, depuis ma demande de remboursement anticipé (ou plutôt depuis l’établissement de leur décompte en novembre 2015, seul document valable juridiquement, mais désormais obsolète).

Sans compter qu’en refusant de clôturer mes comptes d’épargne ils m’interdisent d’en ouvrir dans un autre établissement : nous n’avons le droit qu’à un livret A et un LDD par personne, en France.

Ou comment laisser croupir mon peu d’économies sur un compte chèque, pendant que la BNP a pu jouer avec les 120 000€ bloqués chez eux pour remboursement de mes dettes pendant 2 ans…

Pour l’anecdote si la banque avait investi cette somme dans le bitcoin ça représenterait 3,5 MILLIONS D’EUROS de bénéfices ! Nettement moins sur un Livret A, mais c’est toujours ça de perdu…

Et bien sûr le décompte des intérêts prélevés par la BNP depuis ma demande de remboursement anticipé continue : 7899€ en décembre, 8189€ en janvier 2018, 8478€ en février… etc etc etc …

Déjà que je ne sais plus à qui m’adresser pour espérer voir s’arrêter cette situation ubuesque, la BNP n’a elle AUCUN intérêt à ce que la situation prenne fin.

Enfin si, ils ont déjà « gagné » 8000€, mais j’aimerais bien ne pas leur faire ce cadeau…

 

Je paye dont je suis : ce prêt qui ne finira jamais

12 décembre 2017 : la décision de justice et rendue.

Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est décevante, et plutôt déconcertante.

La BNP est condamnée à :

  • Clôturer mes comptes d’épargne
  • Clôturer le prêt à taux zéro, dont j’avais validé le décompte en 2015
  • Et pour le prêt immo… rien.

Et plop le soufflé !

D’après le Tribunal de Grande Instance, puisque je n’ai pas validé le décompte de novembre 2015 c’est que je suis ok pour continuer à payer. Donc la banque peut continuer à se servir. CQFD.

Alors que c’est justement tout l’objet de ma procédure en justice : clôturer ce *** de prêt !

Mais visiblement, non.

D’ailleurs la banque s’oppose à la clôture de mon compte chèque, puisqu’il permet de rembourser mon prêt immobilier. Que la banque peut encore prélever jusqu’en 2037 si elle le souhaite, puisque je n’ai pas validé leur décompte de 2015… (bon en fait non, mathématiquement ça va coincer : ils ont eu la somme pour clôturer le capital restant dû en juin 2015, la demande de décompte ayant été faite pendant la période de surendettement, mais s’ils continuent à prélever avec intérêts tous les mois mon compte sera à sec avant…)

Concernant les fameux 1912€ d’intérêts à l’origine du litige, le tribunal a a rejeté ma demande de révision du décompte : si la procédure de surendettement suspendait bien les paiements du 11 juin au 26 novembre 2011, la clôture du dossier met fin à l’application de cette loi.

Dont acte. Je ne conteste pas leur décision. Surtout après l’avoir attendue 2 ans.

Juste, noter : NE. JAMAIS. CLOTURER. UN. DOSSIER. DE. SURENDETTEMENT. SANS. AVOIR. SOLDE. SES. DETTES.

JAMAIS.

Même à la demande de la Banque de France. Demande orale en plus, zéro valeur juridique, je n’aurais jamais dû demander cette clôture de dossier sans au moins un écrit de leur part.

En plus la Banque de France était la seule instance ayant un minimum d’impact sur la BNP : ils ont réussi à les faire me reverser les indemnités indûment prélevé (même si la banque l’a utilisé contre moi ensuite).

Et la justice dans tout ça ? Epic fail.

C’est comme si on me reprochait d’avoir fait appel à la justice pour essayer de démêler une situation où je ne voyais pas de solution. Comme si mes demandes de remboursement anticipé de 2015 n’avaient aucune valeur, et les décomptes, émis et facturés (oui, c’est payant un décompte), non plus. Et ces 2 ans de procédure non plus…

En gros si je veux rembourser mon prêt, je n’ai qu’à demander un nouveau décompte ?

2 ans et 8000€ d’intérêts plus tard, ça fait cher la demande d’avis judiciaire.

Après tout c’est bien connu : pourquoi me priverais-je du plaisir de donner de l’argent à ma banque en continuant à rembourser un prêt dont je n’ai plus besoin ? Et dont j’ai demandé à maintes reprises le remboursement en 2015 ?

Sans compter les 7 ans de surendettement que je cumule à ce jour.

Comme si tout ça n’avait jamais existé. Ou était normal.

Après tout j’ai réussi à tenir et à payer : c’est que je le voulais bien, non ?

Ah oui j’oubliais : le tribunal a rejeté ma demande d’indemnisation pour préjudice moral, l’affaire n’étant d’après le tribunal « que financière ».

Outre le désespoir d’arriver à solder ce prêt un jour, voilà LE point qui fait mal…

 

Paie ou crève : après tout, ce n’est « que » de l’argent

Même si je me défends d’attribuer à l’argent une valeur affective (ce qui n’est pas toujours facile), après tout ce n’est qu’un moyen d’échange. Des coquillages ou des bitcoins font tout aussi bien le job…

Mais j’ai beaucoup de mal avec ce dernier point, ce n’est « que » financier. 

Comme avec cette fameuse maxime : « l’argent de fait pas le bonheur ».

Bien sûr que non, en tout cas pas que, mais il y contribue fortement quand même !

Et pour avoir dû jongler pendant 7 ans avec l’équilibre instable du surendettement, à se demander comment payer mes échéances, mon loyer, si j’allais pouvoir m’acheter à manger, combien de temps j’allais différer tel ou tel soin ou examen, je ne suis pas d’accord.

Et en tant que sensiblisActrice au burn-out ET triple burn-outée, encore mois !

Non, ce n’est pas « que » de l’argent.

Subir 7 ans de surendettement, et devoir aller en justice pour espérer voir la situation prendre fin un jour, désespérée devant mon absence totale d’influence face à une banque comme la BNP, ce n’est pas « que » de l’argent.

Ce sont 7 ans de stress permanent, d’angoisses, et d’anxiété.

De « charge mentale » (c’est marrant c’est la thématique de l’article que je te préparais pour aujourd’hui, avant de recevoir le jugement et de devoir me replonger dans toute cette paperasse).

Ce sont 2 burn-out, car oui le burn-out est multifactoriel, et mes deux derniers sont clairement liés en partie à ce litige sans fin avec la BNP, pour tenter de faire revoir mon prêt en regard à mon taux d’endettement d’abord, puis tenter en vain de clôturer ce prêt alors que j’avais l’argent et la volonté de voir cette situation prendre fin. En vain aussi.

Le premier avec option dépression, c’est plus drôle. Et oui, pas de vente d’appart en vue à ce moment là, pas de recours, pas de délégation auprès d’un avocat, pas d’espoir.

Le second où j’ai accepté de passer de un à quatre postes, dans l’espoir d’une augmentation qui rééquilibrerait ma situation financière, et pouvoir payer loyer ET remboursement de prêt, sachant très bien que j’y perdrais l’intérêt pour mon poste et surtout ma santé.

Augmentation il n’y a pas eu, accord avec la banque non plus.

J’ai « juste » craqué, en 2 mois, pour m’écrouler à nouveau, et au final perdre mon boulot : impossible pour moi de retourner en entreprise, comme de faire confiance à une banque, je suis devenue intrinsèquement allergique à toute forme d’exploitation programmée.

Case chômage donc, depuis mai 2016.

Baisse de revenu = hausse de surendettement bien sûr, mais ce n’est « que » financier.

Petit miracle dans tout ça : la naissance de mon fils, mon Mini Geek, en septembre dernier. Un projet que j’avais abandonné en acceptant le « package 4 postes » : bien trop stressant pour un projet maternité. Et au vu de mes résultats biologiques après mon dernier burn-out, ce n’était pas gagné ! En tout cas pas aussi vite, pas après n’avoir pas encore récupéré.

Non, l’argent ne fait pas le bonheur.

Mon fils, lui, oui, clairement, et c’est bien plus important <3

Mais me voilà à nouveau coincée.

Impossible de déménager dans un appartement plus adapté, avec une chambre pour notre Mini Geek : en location je suis chômeuse en fin de droits, en achat je suis surendettée avec un prêt immo qui court encore et toujours…

Autant dire qu’entre les banques et moi, ce n’est pas le grand amour…

Et maintenant ce jugement : puisque j’ai osé importuner la justice pour tenter de solder ce prêt, au lieu de juste trouver un accord avec la banque (et pourtant j’ai essayé, j’ai un dossier géant qui peut en attester), c’est que je veux bien payer.

Donc vas-y, paie, paie et crève !

Après tout ce n’est « que » de l’argent.

« Que » ma santé.

« Que » mes revenus.

« Que » ma famille.

« Que » ma vie.

Mais alors pourquoi suis-je aussi épuisée ?

Pourquoi ai-je songé si souvent à décorer de ma cervelle le hall de la BNP, pour alimenter la rubrique fait divers ?
Ce qui ne servirait à rien, on est d’accord : la BNP ne ferait que continuer à vider impunément mes comptes.
Comme maintenant en fait.
Avec l’accord de la justice en plus…

Mais quelle justice ?

J’avais de l’espoir, en cette fin d’année, l’espoir que cette situation s’arrêterait, enfin.

Que le cycle serait bouclé. Après tout 7 ans, c’est la fin d’un cycle non ?

2017, année un, année du renouveau.
Nouvelle quête, nouveau diplôme, nouvelle vie, celle de maman Khaleesi, et ce litige qui me parasite le cerveau qui devait enfin se terminer, 7 ans après.

7 ans à stresser, 7 ans à compter, 7 ans à me priver, 7 ans à batailler, mais pourquoi ?

Retour à la case départ.
Dans l’attente de solutions, contacts, recours, moyens de réussir à solder un prêt.
Opération qui pourrait sembler simple… mais non, je te l’ai dit au début : ce n’est pas simple.

Et à nouveau, je ne sais plus quoi faire. J’attends l’avis de l’avocate. Je ne crois plus en la justice.
Je ne sais plus si cette histoire prendra fin un jour, ou pas. L’histoire sans fin.
Il ne faudrait pas perturber le rouleau compresseur bancaire, voyons, ce serait déplacé…

Et me voilà, à me demander, à nouveau, comment faire pour solder ce *** de prêt.

Comment faire valoir que je n’ai pas « rien » fait pour empêcher qu’on me vide mes comptes ?
Que mes recommandés, la Banque de France, le procès, ce n’est pas « rien » ?
Que je veux juste clôturer mes prêts, solder mes comptes, et dire adieu à la BNP ?

Pas en décembre 2017, en demandant un nouveau décompte comme si rien ne c’était passé pendant 7 ans.
Pas en leur payant 8000€ pour pouvoir partir, non.
J’ai déjà payé bien assez.
Depuis 2010, puis 2015, depuis que j’ai enfin vendu cet appart en espérant mettre fin à l’opération immobilière la plus foirée et foireuse possible.

Faire appliquer ce que j’ai demandé en 2015, enfin.

Clôturer mes prêts, mes comptes, et me barrer, enfin !

Je veux juste que ça s’ARRÊTE.

Libérer mon cerveau de ce litige qui n’en finit pas (charge mentale, encore…).

Mais qui sait, l’année n’est pas finie, la solution est peut-être là, quelque part…

Alors j’en appelle à la vie, à l’univers, et au reste 😉

Si quelqu’un, quelque part, a un contact, quelqu’un qui aurait un minimum d’impact sur la BNP, assez pour les obliger à arrêter de me harceler, à leur expliquer que non, je ne suis pas maso au point de souhaiter leur verser de l’argent ad vitam aeternam quand je lutte pour manger, me soigner, ou payer les frais de mon Mini Geek, que je veux juste que ça s’arrête, ça m’intéresse !

Avec ou sans indemnités, puisque ce n’est que de l’argent, mais idéalement sans devoir leur verser tous ces intérêts prélevés pendant ces deux ans de procédure qui n’auront servi à rien…

Et sans continuer à les voir vider mon comptes pendant des mois ou des années.

Et que tout ça s’arrête.

Et que justice soit faite.

Si la justice existe encore ?