Il faut absolument que je te parle de suricates !

De TON suricate.
Et du mien ausssi.
De nos suricates à toutes & tous.

Et pour ça je vais te partager un de mes gros coups de cœur littéraires de l’année, « Le pouvoir du suricate« .
(comme « Le POWER du Je(u)« , mais avec des suricates un peu – et même pas qu’un peu) 

Imagine un suricate à l’intérieur de nous, à l’affut des dangers, qui s’activerait en cas de peur « gérable », et alerterait ses congénères, ou bien se figerait si la menace était trop importante… on dirait de la Théorie PolyVagale ?!

Et pour cause !

Ce Suricate, c’est la super métaphore de Pablo Servigne & Nathan Obadia pour nous parler de notre système nerveux et de nos états, ou plus particulièrement ici de nos peurs, et comment les enjeux sociétaux, politiques et écologiques actuels peuvent le mettre à rude épreuve

Ca méritait à minima un article, et qui sait, peut-être une interview à venir (croisons les doigts), mais en attendant j’ai déjà moulte matière efferveSciente à te partager, à commencer par cette petite (si si) vidéo : 


Découvrir « Le pouvoir du suricate » et son site officiel
Pour télécharger tes suricartes c’est ici (et c’est gratuit,

Pour une fois que je fais une vraie vidéo courte… ça va me donner l’occasion de te proposer quelques ressources un peu plus longues !

Mais déjà, mission présentAction !

 

Il était un suricate

« Le pouvoir du suricate » est un petit bijou de pédagogie pour prendre conscience de nos suricates en alerte, de leurs messages, de leurs besoins, pour mieux apprivoiser la peur et jouer avec son énergie pour se mobiliser, individuellement et collectivement, puisque le livre se revendique du « développement collectif ».

Comme du développement personnel, mais ensemble, parce qu’il n’y a que par l’entraide que nous pouvons affronter et traverser les grands challenges de ce siècle.

Avec nos suricates accordés et harmonisés pour faire équipe et jouer collaboratif :

Non ce n’est pas toi qui voit double : j’ai fait gagner un exemplaire au début de l’été

C’est hélas loin d’être évident : dans ce livre on parle aussi des peurs orchestrées qu’évoquent les Porges père et fils dans « Our Polyvagal World », chroniqué et illustré ici, et dont le livre se fait l’écho :

« La peur comme outil de manipulation, voilà la vraie aliénation, et l’un des plus grands problèmes de notre société.
Car qui en sort perdant ? La démocratie, la paix, l’autonomie, la liberté »
Le pouvoir du suricate, Pablo Servigne & Nathan Obadia

Un livre riches de références bibliographiques multiples, qui font écho à mes recherches autour de la TPV depuis quelques années, et au Certificat suivi cette année : on y parle systèmes nerveux dysrégulés, traumas et dissociations, éducation émotionnelle, maîtrise de son suricate, corégulation et collaboration, et tout est très fluide et joliment vulgarisé.

Les 3 couleurs font évidemment un écho direct aux trois états de la TPV

Je ne t’ai pas remis la version polyvagale, je te renvoie à ma dernière introduction pour plus d’infos illustrées (et déguisées), mais on retrouve : 

  • Dans la team verte de la connexion et de l’entraide le suricate en vagal ventral
  • Dans la team rouge de la mobilisation par la lutte ou la fuite le suricate en sympathique (orange chez moi)
  • Dans la team bleue toute figée par un danger trop imposant et impossible à gérer le vagal dorsal (rouge chez moi)

Après tout, pourquoi ne pas apporter une touche d’originalité à nos feux tricolores ?


La hiérarchie des états, dans les couleurs du pouvoir du suricate

Je n’ai évidemment pas pu me retenir d’en faire une version triforce, en écho à mes précédents articles et partages :

Si tu me connais tu le sais, j’aime bien représenter les états de la TPV formats triforce, depuis le tout début de ma découverte

Mais laissons la parole aux auteurs pour nous parler de cet ouvrage, et de ce fameux suricate qui nous oriente et nous gouverne…

 

La métaphore du Suricate

A travers la métaphore du Suricate, Pablo Servigne et Nathan Obadia nous parlent de nos peurs, et de comment elles peuvent gouverner nos vies.

On a grandement besoin d’apprendre à composer avec nos peurs et jouer avec nos suricates, encore plus à cette époque complexe où les tensions & clivages sont orchestrés par la société (un sujet exploré dans le livre, là encore en écho à « notre monde polyvagal« , mais pas que, surtout lors des tensions politiques qui ont accompagné la sortie du livre), mais aussi à l’époque des menaces écologiques, économiques et sociétales qui semblent relativement écrasantes pour nos pauvres petits suricates… 

Une lecture précieuse et on ne peut plus à propos pour apaiser et harmoniser nos suricates, dont les deux auteurs nous proposent une synthèse pédagogique d’une vingtaine de minutes à retrouver ici et juste en-dessous, avec une partie des stratégies que j’ai gardées secrètes dans ma propre introduction #moijedisça ;  

 

Nous avons donc chacun.e en nous un suricate, incarné par notre système nerveux autonome et des zones spécifiques cérébrales, qui veille et surveille son environnement interne et externe, comme le ferait une boussole : 

4 domaines à entretenir pour préserver sa sérénité, et ça tombe bien, l’ouvrage arrive (aussi) avec des solutions pratiques… mais prenons encore un peu de temps pour faire connaissance avec notre cher suricate tout mimi et tellement essentiel.

En fait on voit bien, sur le premier schéma du livre, reproduit ci-dessous avec « mes » suricates », que les émotions et états sont avant tout des messages pour nous mettre en mouvement, quand on le peut (suricate rouge), ou bien pour nous inviter à attendre une fenêtre d’action plus propice (c’est le suricate bleu, celui de l’immobilisation) :

Ou pourrait rajouter des curseurs, que les habitué.e.s de ce blog connaissent bien, pour illustrer l’idée : 

Le suricate bleu est figé, mode stop, le rouge en mouvement vers l’avant (lutte/fight ou colère) ou l’arrière (fuite/flight ou peur), mais ce que nous rappelle avant tout ce visuel, comme le disait déjà si bien Pablo, et c’est confirmé par la Théorie PolyVagale, que nous sommes câblés pour nous connecter et nous entraider, pas pour nous opposer ni nous épuiser… 

Nous sommes des êtres de connexion, et c’est par l’entraide que nous pourrons orchestrer notre survie, et elle sera collaborative !

 

Face aux mégamenaces, des mégaressources

Dans ma dernière introduction à la Théorie PolyVagale, d’après Stephen & Seth Porges, j’avais eu à cœur d’étendre la présentation des principes de bases de la TPV, à savoir le scan permanent de l’environnement à la recherche de signaux de danger ou de sécurité (neuroception), au problème de l’orchestration de la peur, où le discours sécuritaire a tout du sécuritarisme, et hurle à nos systèmes nerveux / suricates que l’environnement respire le danger : 

 
Retrouver l’article complet illustré ici

On pourrait presque se demander si l’inaction écologique n’est pas une façon d’orchestrer une éco-anxiété sympathique autant motrice que potentiellement paralysante, dont la collapsologie, terme proposé par Pablo Servigne pour illustrer la théorie de l’effondrement, en serait la version la plus figée/dorsale.

Des questions abordées, entre autres points essentiels, dans l’interview « Graine de Métamorphose » de Pablo Servigne par Alexandre Dana (qui a basiquement posé toutes les questions que j’avais en tête ou presque !)

 
Retrouver mon interview d’Alexandre Dana, sur la préservation et l’épanouissement des entrepreneurs

Quel bonheur de les entendre tout les deux, pour aborder des points cruciaux ici, toujours dans cette métaphore de la Théorie Polyvagale qui nous invite à apprivoiser nos suricates pour apprivoiser nos peurs et traverser ce siècle, pourtant riche de mégamenaces, qui nécessiteront des « mégaressources » : 

Si j’ai tendance à voir la collapsologie comme la « réponse dorsale figée et dissociée » (suricate bleu) aux mégamenaces actuelle, et l’écoanxiété (mais aussi le racisme et la misogynie) comme celle du sympathique suractivé (suricate rouge), rappelons que l’entraide est la seule voir de survie collective et collaborative.

« Le Pouvoir du Suricate » fera écho à nos peurs, tensions & oppressions actuelles et « l’Entraide autre loi de la jungle » (de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle) nous rappellera la voie la plus naturelle qui est celle de la cohabitation, de la connexion et de la compassion, lecture confirmée par la Théorie PolyVagale, et que j’explore dans mon livre « Le POWER du Je(u)« . 

On a tendance à oublier qu’on ne vit que grâce à la collaboration harmonieuse de nos cellules dans leur diversité et symbiotique avec nos bactéries, qui ne sont pas là pour nous gouverner (parce que le gouverne-ment), mais pour créer le terrain de notre fonctionnement harmonieux, qu’on appelle l’homéostasie – qui n’a rien de statique mais à tout de flexible en réalité.

Et c’est précisément cette flexibilité que nous invite à cultiver la TPV, et Le Pouvoir du Suricate, dans sa partie la plus pratique : 

Mais alors on fait comment, pour apprendre à danser avec  ses peurs ? 

 

Apprivoiser son suricate mode d’emploi

Ce livre est très à propos pour apprendre à apprivoiser ses peurs, décoder ses émotions, et à agir dans la complexité et le CINE du stress (Contrôle faible, Imprévisibilité, Nouveauté, Ego menacé), mais c’est aussi et surtout une superbe métaphore pour introduire la Théorie PolyVagale à l’aide de suricates.

L’image est tellement parlante, visuelle et bien trouvée que je vous ai concocté des « suricartes », que je suis ravie de vous offrir, entre autre visuels de vulgarisation au fil de cet article, qui balaye le spectre de la TPV et de ses états, les 3 couleurs de nos suricates

Parce que la première étape de la prise de conscience polyvagale est toujours la (re)connaissance, j’ai tout de suite eu l’idée de faire des « suricartes » de nos trois amis : 

Pour télécharger tes suricartes c’est ici (et c’est gratuit, et sans demande de mail – si tu veux recevoir ma newsletter télécharge mon e-book gratuit « Burn-out les règles du Je(u) »)

J’en profite pour rappeler que tous les états/suricates sont ok, et là pour nous préserver, mais qu’il vaut mieux pour notre santé physique et mentale avoir le bon suricate au bon moment.

Rappelons aussi qu’on peut faire collaborer nos suricates, dans le monde orange déjà pour un passage à l’action choisi et maîtrisé, ce que j’appelle le « jeu », clé de l’apprentissage et du passage à l’action, mais aussi dans ce que le livre nomme « vert profond« , qui correspondrait plus chez moi au « je », cet état de repos serein, de « vert épaissi », dont le livre ne souligne pas assez qu’il contient le vers du vagal ventral mais aussi le bleu du dorsal choisi :

Sans oublier que nous allons au fil de nos expériences cumuler ce que le livre appelle des « dossiers », ces histoires qui vont prédéterminer nos états, et nous amener parfois dans des états de figement adaptatif de façade, comme le « fawning » ou « people pleasing », et tous les mécanismes de suradaptation potentiellement épuisant que l’on peut mettre en place pour rester dans le groupe, pour notre survie – thème qui fera l’objet d’un futur article, grâce aux formations du PolyVagal Institute & de Quantum Way.

On est alors soit dans le bleu dissocié en mode robot, ou dans le rouge suractivé des caméléons suradaptés, mais aussi possiblement dans une combinaison de bleu et de rouge (du violet, donc), qui correspondrait aux « stratégies de façade » traumatiques, de la suradaptation aux addictions, et qui relèvent de la thérapie. 

Mais il y a heureusement d’autres actions et stratégies à explorer avant la thérapie, et le livre en partage aussi.

 

Apprivoiser son suricate mode d’emploi

On parle aussi solution dans « Le pouvoir du Suricate« , avec 6 stratégies que je ne vais pas dévoiler ici (trop de spoiler), ainsi qu’une formule non pas magique mais pratique pour entraîner son suricate à danser avec ses peurs, les accueillir et cultiver son power, et le jeu collectif aussi : le « Ah, OK, merci, allons-y ! »

Parce que c’est moi, en voici la version visuelle :

On retrouve le même mode d’emploi que mon introduction à la Théorie PolyVagale en mode Star Wars : accueillir son état (le « ah »), par l’intéroception (prise de conscience de l’état du moment), et l’acception (« ok »), avant de remercier l’état pour sa présence et son message (« merci »), et de passer à l’action pour revenir à un état secure et sa juste dose de ventral (le « allons-y »).

Les états comme les émotions sont des messages nous poussant à passer à l’action (la meilleure action pouvant parfois être l’immobilisme, comme l’a si justement rappelé la TPV), mais aussi la quête de sens et de je(u) ;

« C’est peut-être bien cela, l’opportunité derrière la situation mondiale : n’avoir d’autre choix que de remettre du sens dans nos vies, de reconnecter à la planète Terre, prendre soin de nos petits corps et nourrir de forts liens d’amour »
Le pouvoir du suricate, Pablo Servigne & Nathan Obadia

Quant à savoir quand passer à l’action et quand se préserver pour plus tard, c’est ce que Deb Dana appelle le discernement, et c’est LA clé du lâcher-prise, mais aussi le challenge polyvagal de la TPV en pratique : étendre sa zone de passage à l’action, de résilience, dans l’écoute de son inconfort plus que dans la sortie d’une « zone de confort » qui n’a de confortable que le nom (puisqu’on veut la quitter), mais nous invite à réajuster notre vie et notre environnement pour plus d’harmonie et de collaboration entre nous et notre suricate déjà, puis collectivement avec les suricates des copains, via la corégulation active et « convivialiste » (collective et bienveillante).

Avoue que ça donne envie 😀 !

Bref tu l’auras compris : un livre que je recommande++, avec de la TPV en filigrane mais aussi tous les grands noms de la recherche actuel sur les traumas individuels et collectifs, couplés avec la maîtrise martiale et thérapeutique de Nathan et l’expertise écologique et sociétale de Pablo, et surtout plein d’espoir pour (re)mettre du je(u) tous ensemble ✨

Et pour les plus visuel.le.s, c’est encore mieux avec tes suricartes !