Ils sont la voie de la Théorie PolyVagale (mais pas que) en francophonie.
Elle est la voix de l’exploration du trauma, de l’attachement et de la résilience.

J’ai le grand plaisir et l’honneur d’accueillir aujourd’hui Florence Bernard, co-fondatrice de Quantum Way, qui anime brillamment (et en anglais s’il vous plait) les sommets Trauma, attach(e)ment et résilience, références francophones pour explorer les dernières découvertes sur la Théorie de l’Attachement, la Théorie PolyVagale, l’accompagnement du trauma, l’Internal Family System et tout ce qui se fait de mieux et de plus récent sur ces sujets ô combien précieux et profonds.

Ensemble nous allons bien sûr parler de Théorie PolyVagale, Quantum Way étant LE partenaire francophone officiel du PolyVagal Institute, mais aussi des multiples projets de Florence et de Quantum Way, avec après la vidéo toutes les infos et tous les liens pour les parcourir et les explorer 🙂

C’est parti pour un nouvel échange efferveScient certes, mais avec toute la douceur et le vagal ventral de Florence en bonus :

Le site de Quantum Way, ses formations & évènements
Les éditions Quantum Way (je vous recommande++ Ancré de Deb Dana)
LE certificat officiel en Théorie PolyVagale (en liste d’attente – mais j’y suis, yuppee !)

 

Quantum Way : mission transmission

C’est en tant que thérapeute que Florence Bernard a rencontré Liz Libbrecht, fondatrice de Quantum Way, que Florence a rejoint en 2019 avec son mari avec un premier sommet en ligne. La mission : rendre accessible les plus grands thérapeutes anglophones en leur offrant diffusion et traduction en francophonie. De la pédagogie internetionale, au-delà des langues, la quintessence de ce que nous offrent les outils de diffusion actuels, avec une traduction en live et au sommet (littéralement) 🙂

De la thérapie à la transmission : ce que j’admire dans le parcours de Florence c’est qu’elle a eu ce temps d’avance pour découvrir les approches qui révolutionnent la prise en charge du trauma depuis quelques années, découvertes qu’elle nous transmet aujourd’hui avec Quantum Way.

Elle a d’abord découvert l’Internal Family System (les parts à l’intérieur de nous, que nous t’avons présentées avec Art-Mella) qu’elle a approfondi & élargi avec François Le Doze, créateur du modèle « Intelligence Relationnelle »… à l’instant précis où est intervenue Deb Dana, collaboratrice et vulgarisatrice de Stephen Porges, pour présenter la Théorie PolyVagale : LE timing parfait 🤩 (et le picto parfait, tellement ça met des étoiles dans les yeux !)

Et ce qui est génial c’est qu’au-delà de l’effet eureka Florence à eu à cœur de transmettre ces précieuses clés de lecture, au prix d’un choix certes mais qui unit toutes ses casquettes ou presque : Quantum Way (ce serait son Ikigai idéal, comme moi avec EfferveScience, que ça ne m’étonnerait pas 🙂 )

Une mine de ressources pour personnes en quête… de je(u) aurais-je envie de dire, mais tout du moins de clés de lecture et d’outils pour décoder et recalibrer au présent l’impact du passé pour construire un futur plus écologie et épanoui, si j’ose résumer en quelque mots seulement cette jolie mission. 

C’est d’ailleurs à Quantum Way que nous devons la traduction de cette superbe vidéo du PolyVagal Institute sur l’impact des traumas sur notre système nerveux autonome (que tu connais sûrement déjà, mais je ne pouvais pas ne pas la remettre ici) : 

 
Une pépite pédagogique & graphique cette vidéo 🙂 

Quantum Way a une double mission : faire le pont entre le monde anglophone et francophone déjà, mais aussi entre thérapeutes et grand public, sur le sujet qui peut parfois effrayer de la thérapie et du trauma.
Et je plaide coupable : sur les premiers sommets de Quantum Way je ne regardais que les conférences sur la TPV, ne me sentant pas légitime pour explorer la question du trauma. D’ailleurs je passe tout POWER à dire que je ne parle pas du trauma parce que je ne suis pas thérapeute… avant de réaliser qu’il est difficile de parler d’états figés en TPV sans parler de trauma, et notamment des petits et grand traumas de Robert Schwartz, qui a fait des liens entre TPV et thérapies énergétiques, et que j’ai découvert grâce à une masterclass… Quantum Way bien sûr !

La sketchnote de la masterclass de Robert Schwartz, où j’ai joyeusement mélangé français et anglais sorry

Nota bene : attention je ne suis toujours pas thérapeute, et n’accompagne pas les traumas, mais grâce aux ressources de Quantum Way on peut explorer le sujet de façon accessible, pour mieux fixer ses limites et savoir quand passer la main aussi (et là je vous renvoie à mon interview du Dr François Le Doze sur le sujet). 

L’invitation de Quantum Way c’est de changer en soi pour changer le monde, l’idée de commencer par infuser à l’intérieur pour mieux diffuser à l’extérieur, une vraie quête de je(u) qui commence avec le « je » pour transmettre dans le « jeu » 🙂

Et je tenais vraiment à saluer la qualité, la diversité et l’accessibilité des ressources proposées par Quantum Way : 

• Le Sommet « Trauma, attach(e)ment resilience » est accessible gratuitement pour les conférences en live
• Pour celles et ceux qui n’auraient pas les moyens d’acquérir les replays et formations il y a les livres, accessibles à tous 
• Et pour les thérapeutes ET le grand public il y a un grand choix de formations très riches, extrêmement qualitative mais aussi extrêmement accessibles

Ce dernier point est vraiment impressionnant : Quantum Way va chercher les formations anglophones, fournir un travail de traduction très pointu sur des sujets complexes, que ce soit pour les formations, les conférences en live du sommet, les masterclass, et à travers leurs livres comme « Ancré » et « Pourquoi nous sommes essentiellement bons« , et rend le tout très accessible financièrement en regard des ressources déployées pour une tranmission aussi qualitative. Vraiment respect. 

Et justement, ce travail sur la traduction et le choix des mots est essentiel quand on a cette posture de transmission au-delà des frontières…

 

Encrer la Théorie PolyVagale

Grande fan du travail de vulgarisation de Ded Dana, qui a largement contribué à la diffusion de la TPV, par ses écrits et formations, j’avais lu Ancré à la source, ça s’appelait « Anchored », et j’avais déjà pas mal surligné le bouquin (qui m’avait d’ailleurs inspiré mon article sur les bases actualisées de la TPV)… et bien ce n’est RIEN à côté de la version française !

J’ai remarqué que ma lecture anglaise était très intellectuelle et conceptuelle, elle restait au niveau des mots, quand lire en français a ajouté les images, les visuels, à tel point que j’ai corné un PAQUET de pages dans l’optique d’en faire des visuels et outils 🤩

Pour commander « Ancré » de Deb Dana, dans sa version française revue, c’est ici 😉

Comme toutes les bonnes formatrices Deb Dana a un discours à la fois sensoriel et imagé, parfois un peu abstrait, mais c’est un plaisir que de surligner et d’annoter son ouvrage, et c’est encore plus fluide en français (pour moi en tout cas) 🙂

Sauf peut-être un mot, qui m’a intriguée dans la version française, mais que j’ai du entendre en anglais pour « l’entendre » vraiment, dans un épisode du « Biology of trauma podcast » du Dr Aimie Apigian (celui sur l’attachement chez le bébé de 0 à 6 mois) : le mot utilisé pour qualifier l’attachement secure entre une mère (ou une figure parentale) et son enfant de 0 à 6 mois est « attunement » en français, traduit par « syntonisation » en français.
Le mot m’a intriguée sans vraiment me parler dans « Ancré », mais j’en ai perçu la beauté en anglais, puis à travers le partage de Florence, qui le relie plus à une forme d’accordage sur la même longueur d’ondes entre la mère et son bébé, et que j’ai illustré ainsi : 

Et encore plus que l’harmonie c’est la voie (et la voix, car elle est essentielle ici) de l’amour entre une mère et son enfant, celui qui va construire l’attachement secure, ou plutôt de l’ajustement et de l’accordage mère-bébé, tellement important pour avoir un système nerveux régulé et l’accès fluide et adapté à l’état vagal ventral 💓

Comme tu as pu le voir dans la vidéo sur les liens entre les expériences adverses de l’enfance et l’équilibre du système nerveux (celle traduite par Quantum Way), c’est de la perception de sécurité ou non dans l’enfance que va dépendre notre « mode », ou plutôt « état » par défaut, que ce soit les branches ventrale ou dorsale du nerf vague ou bien la voie sympathique de la mobilisation de l’action :

Mais il n’est pas trop tard pour retrouver un système nerveux régulé, et c’est justement la posture d’écoute active du thérapeute que d’écouter et de s’accorder à son patient, en apportant sa sécurité, et en la gardant pour aller chercher si besoin le patient dans son insécurité (l’approche très humaniste et bienveillante de la Théorie PolyVagale, qu’a modélisée le Dr Le Doze avec son Intelligence Relationnelle, où il couple TPV, IFS et métacognition), et que tu peux voir illustrée dans cette vidéo que j’évoquais dans l’interview : 

 

On voit ici un individu dans une posture de corégulation, ou plutôt d’empathie ici, puisqu’il va coréguler les personnes en souffrance… en se dysrégulant lui-même (il prend la souffrance de l’autre), avant de se coréguler en duo avec son chien 🙂 

Un bon thérapeute devra se mettre dans une posture de compassion : « j’entends, je ressens ta souffrance, je veux t’aider avec sa souffrance »,  c’est à dire qu’il va coréguler son patient en restant en vagal ventral, ou s’autoréguler rapidement en vagal ventral s’il venait à « récupérer » la souffrance de son patient… ce qui n’est pas si simple. La fatigue compassionnelle est une réalité, le burn-out des aidants aussi, et nécessite comme pour l’épuisement des espaces de ressourcement. 

On a une posture de soutien ici, ce qui peut être compliqué quand on a un profil hautement sensible, sans filtre, où on va absorber la souffrance de l’autre, avec des risques de débordement, et où il sera encore plus essentiel d’avoir ces espace-temps de ressourcement (et éventuellement moins de consultations sur une journée, en accord avec ses possibilités, ses « règles du je(u) »).

Et puisque nous sommes en train de clarifier les termes propres à la Théorie PolyVagale… mission rectification !

 

Les bases de la TPV : mission clarification !

Une démarche que nous avons en commun avec Florence, c’est de toujours s’assurer de la pertinence pédagogique de nos transmissions… quitte à rectifier si besoin. 
Si Quantum Way a fait de petits ajustements sur le manuscrit d' »Ancré », Florence m’a aussi fait remarquer de jolis cafouillages dans mon livre « Le POWER du Je(u)« … que j’ai à mon tour rectifiés.

Nous avons vu la corégulation juste avant, nous allons maintenant parler de neuroception, mais avant laisse-moi partager ici, au cas où tu ne l’aies pas encore vue, ma vidéo erratum, où je reprends et clarifie les erreurs pointées par Florence : 

 

Et donc si la corégulation est bien la transmission de son état vagal ventral (et pas d’un état de défense, ce qui serait alors de la dérégulation ou dysrégulation), la neuroception c’est une capacité du système nerveux à détecter inconsciemment les signaux de danger et de sécurité.

Et parce que tu en as peut-être marre de mes visuels, je profite d’inviter Florence et Quantum Way pour te partager une de leurs infographies, sur les deux branches du nerf vague, les deux branches du système parasympathique, entre sécurité et immobilisation : 

Ensuite vient le moment où j’ai réalisé que j’avais la version française du « Pocket guide » de Porges, sauf que j’ai lu l’anglais et pas le français : « Théorie Polyvagale et sentiment de sécurité – enjeux et solutions thérapeutiques« …

(oui j’avais les deux en fait, mais je n’ai lu que l’anglais pour l’instant)

Et donc la dream team qui entourait Stephen Porges pendant qu’il formalisait sa Théorie PolyVagale c’était Bessel Van Der Kolk, auteur de « Le corps n’oublie rien«  (ma lecture du moment 😉 ), et Peter Levine, auteur de « Réveiller le tigre, guérir le traumatisme » (lu cet été) : TPV et traumas sont interconnectés, la Théorie PolyVagale donne une clé de lecture, un modèle précieux pour comprendre comment le trauma va impacter notre système nerveux, et ces trois auteurs ont littéralement révolutionné la thérapie. 

Bien sûr il y a une réalité physiologique derrière la TPV, avec ces deux branches du nerf vague, et chacun fera ses liens selon ses spécialités, que ce soit la physiologie du stress et/ou du trauma, ou dans la thérapie, la Théorie PolyVagale ayant validé de nombreuses hypothèses comme la Somatic Experiencing de Peter Levine et plein d’outils ancestraux de relaxation et de respiration.

C’est aussi et plus simplement une porte d’entrée vers les messages du corps. 

Alors bien sûr on va partir des trois états, c’est LA porte d’entrée vers la Théorie PolyVagale, et avec la hiérarchie nous allons passer du Vagal Ventral de sécurité, avant d’être activé en Sympathique (on enlève le frein vagal), avant de soit revenir dans le Vagal Ventral si tout va bien, ou d’aller vers le Vagal Dorsal qui va être la recherche d’une forme de « sécurité immobile » dans un environnement insecure, un état de préservation qui peut aller jusqu’à la dissociation avant de pouvoir bouger pour éloigner ou fuir le danger (retour en sympathique).

Pour reprendre ici aussi une représentation de Quantum Way, parce que c’est toujours enrichissant de croiser les représentations, ça ressemble à ça :

Les états de la Théorie PolyVagale illustrés par Quantum Way

Pour les états combinés je vais repartir sur une de mes triforces, que j’avais justement imaginées pour mettre en avant comment on pouvait aller vers tous les états de façon choisie et non subie quand on était connecté (« ancré » dirait Deb Dana) dans son Vagal Ventral. Cette triforce est directement traduite d’un joli schéma de synthèse des états du PolyVagal Institute (source), dans une version simplifiée : 

Dans les états mixtes nous avons le jeu qui mélange ventral et sympathique, et le repos ainsi que la sécurité affective qui vont mobiliser ventral et dorsal (on peut être ici immobile en sécurité, l’une des clés du bonheur), mais pas que.

On peut aussi être déconnecté dans son intention de plaire à l’autre, et par exemple le « fawning » ou « people pleasing » va relever comme le figement de défense d’une combinaison de dorsal et de sympathique qui peut sur la durée engendrer des manifestations traumatiques. Le sujet mériterait un article à lui tout seul, dis-moi en commentaire si ça peut t’intéresser. 

Donc oui la TPV en introduction c’est simple, mais pas simpliste, et on va quand on l’approfondit tisser des infos et niveaux de lecture de plus en plus subtils, quand les états s’entremêlent et vont s’ajuster en fonction de nos vécus et de notre environnement, notamment grâce à la neuroception qui est multiple, comme l’a très justement et très récemment illustré Quantum Way : 

Et oui on pourra réajuster un système nerveux qui aurait été dérégulé par un passé traumatique, mais ça se fera en douceur…

 

Etirer sans stresser

Dans le livre « Ancré » de Deb Dana il y a un titre de chapitre qui m’a particulièrement interpelée, c’est « façonner en douceur« .

Dans les représentations un peu trop simplifiée de la Théorie PolyVagale, qu’on a tendance à réduire au nerf vague, il va y avoir une quête de flexibilité à tout prix, quitte à aller des extrêmes des bains glacés de Wim Hof (qu’utilisent mon ancien formateur Ludovic Leroux ou Pierre Dufraisse de Vérisme.TV) aux marches sur les braises et… c’est très violent, et pas du tout aligné avec l’approche de Deb Dana.

Si ce genre de pratique peut complètement faire sens en préparation mentale et préparation sportive pour des personnes qui vont aller dans des extrêmes de pression et de compétition, avec la préparation mentale et physique qui vont bien (et je vous renvois à l’excellent travail de Raphaël Pouille, qui combine TPV, bains glacés et la méthode Trauma Releasing Exercices, qu’il m’a aidée à implémenter dans POWER), pour le commun des mortels nous n’avons pas besoin d’aller vers ce genre d’extrêmes. 

Le nerf vague n’est pas la corde d’un arc qu’on va tendre à l’extrême dans un sens puis dans l’autre pour qu’il soit toujours plus fort, c’est un élastique, dans la jolie métaphore qu’utilisait Art-Mella sur l’équilibre de l’élastique (à découvrir ici, une jolie BD poétique) : il y a une notion de flexibilité et de fluidité, mais elle est douce, à l’écoute et bienveillante. 

Etirer sans stresser, dit Deb Dana dans son « continuum étirer-stresser » : 

Deb Dana invite à « étirer sans stresser », à rester du côté « étirer-savourer » du continuum, sans aller (ou en tout cas pas volontairement) vers stresser et survivre. 

Si on reprend l’image ô combien dévoyée de la « zone de confort » d’où on devrait à tout prix sortir pour se réaliser, on est ici en fait dans une invitation à l’étendre progressivement, pour agrandir doucement son « terrain de je(u) » : 

Dans la représentation de Deb Dana c’est alterner entre les moments où on savoure dans le vagal ventral et le vagal dorsal choisi (celui du repos et de l’intimité) et étirer en sympathique (tout en gardant une dose de vagal ventral car c’est choisi), pour gagner progressivement en amplitude et étendre son terrain de je(u).

D’ailleurs quand on parle de « zone de confort » j’ai tendance à penser, et c’est ce que j’expliquais dans l’article sur « Goodbye Comfort Zone », que quand on ressent à se point ce besoin de sortir de sa zone de confort pour se réaliser c’est peut-être qu’elle n’est pas SI confortable que ça, et renvoie très probablement quelques dissonances : 

Sortir de sa zone d’inconfort c’est (re)mettre du je(u) : revenir à l’écoute de soi et de ses besoins, le « je », les ingrédients de notre vagal ventral (et du dorsal choisi), et mobiliser l’action pour aller vers ce qui nous fait plaisir, le « jeu », et là ça demande l’action du sympathique (nouveaux challenges, nouveaux défis, nouvelles compétences), mais c’est choisi et écologique. Et progressif. Encore plus après un burn-out.

Si on devait appliquer le continuum « étirer-stresser » de Deb Dana à cette représentation de la « zone de confort TPV » ça donnerait ça (oui j’aime bien faire des petits dessins) :  

Quand Deb Dana parle de « façonner en douceur » le système nerveux, c’est jouer avec bienveillance et sécurité entre « je » / « savourer » et « jeu » / « étirer », sans aller vers « stresser » et « survivre », qu’on pourrait qualifier de « hors-jeu », car trop violent, et par conséquent faisant appel aux états subis liés à une réaction de stress ou de survie.

Je ne dis pas qu’on ne peut pas guérir le vertige par un saut à l’élastique, ou la phobie des araignées en faisant des câlins à de grosses mygales (et encore je n’ai pas exploré la littérature sur le sujet), mais ni moi ni Deb Dana ne ferions ce genre d’extrêmes !

Quelqu’un qui a vécu les flammes du burn-out je ne vais pas l’envoyer dans l’autre extrême du bain glacé par exemple, au contraire nous allons réapprendre ensemble la douceur et le respect, l’écoute de soi et de ses besoins, et c’est très écologique et stress-défense. 

 Et c’est toute la richesse d' »Ancré » : tout est très pédagogique, très pratique, et surtout très doux.

Comme le Petit Prince…

 

Apprivoiser son système nerveux

Nous parlions un peu plus haut du choix des mots avec attunement / syntonisation / accordage, un autre mot qui a tout son sens c’est « befriend » your nervous system : « être ami » avec son système nerveux, l’apprivoiser.

« Comment puis-je devenir ton ami ? » dit le Petit Prince au Renard.
« Il faut d’abord que tu m’apprivoises »

Je vous mets l’extrait complet, car quand on sait qu’on appelle aussi la Théorie PolyVagale la « science du lien » il fait parfaitement écho : 

« « Bonjour, dit le renard.
– Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se tourna mais ne vit rien.
– Je suis là, dit la voix, sous le pommier…
– Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli…
– Je suis un renard, dit le renard.
– Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste…
– Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
– Ah ! pardon », fit le petit prince.

Mais après réflexion, il ajouta :
« Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
– Tu n’es pas d’ici, dit le renard, que cherches-tu ?
– Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
– Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C’est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
– Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
– C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « Créer des liens… »
– Créer des liens ?
– Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde… »

Et voilà, l’invitation d’Ancré, c’est celle de créer des liens avec son corps et son système nerveux autonome :

(un visuel spécialement créé pour l’occasion)

« Ancré » est une aventure d’explorations progressives, très riches et variées, toutes ne te parlerons peut-être pas, mais il y matière à aller à la rencontre de soi et de son SNA. 
Et pour les plus visuels et pratiques vous pouvez approfondir les outils dans les cours de Deb Dana sur Quantum Way ou le replay des Legacy Talks. 

Et justement Florence a pu expérimenter le continuum étirer-stresser avec Deb Dana lors des Legacy Talks, un peu comme la pendulation de Peter Levine, avec un ancrage en sécurité dans le vagal ventral (d’où « Ancré »).

« On plante son drapeau dans la sécurité et on descend en rappel. »
Deb Dana

Avec cette posture du thérapeute on va pouvoir aller à la rencontre d’états et de situations qui pourraient nous faire peur et percevoir qu’on reste en contact avec une forme de sécurité, que ce soit par la corégulation avec le thérapeute ou par l’autorégulation quand on a développé ses ressources. 

Et on peut être régulé dans le dorsal, notamment pour les personnes introverties et/ou autistes, comme nous l’évoquions avec Jessica Save-Pédebos : 

On peut totalement être régulé et en sécurité dans sa grotte en dorsal quand c’est choisi et ressourçant.

Par contre il arrive aussi qu’on soit débordé par les bruits environnants, le monde autour de soi, et là on va vraiment se couper, c’est une forme de dorsal subi, on se retire en soi, et c’est ok parce que c’est un besoin adaptatif, on va récupérer depuis son dorsal, d’où l’importance de connaître ses modes de fonctionnement. 

« La Théorie PolyVagale déculpabilise ces moments d’absence. 
Du coup ils sont moins longs, parce que plus conscients, et font partie de mon fonctionnement normal. »
Florence Bernard 

Et pour finir sur une note musicale…

 

Notre diapason intérieur

Dans mon livre j’avais écrit : « si le cerveau est le chef d’orchestre, le nerf vague est la partition qui va permettre aux organes de jouer leur symphonie en harmonie« … sauf que je ne crois pas qu’il y ait besoin d’une partition, ça ce sont mes conditionnements de SuperFection et de musicienne classique, plutôt d’un diapason… mais pas n’importe lequel…

Comme nous l’explique Florence le diapason classique, c’est LE « la », la norme, pour qu’on soit tous sur la même longueur d’ondes (littéralement, et heureusement sinon à l’échelle d’un orchestre ce serait la cacophonie). 

Sauf qu’en nous on ne cherche pas forcément LE « la », mais plutôt notre note à nous, notre nuance, notre mélodie du bonheur, ce qui fait notre vibration de bonheur et de vagal ventral, et cette note nous est propre. Donc si diapason il y a, il est calibré sur notre note à nous :

Et là où c’est particulièrement intéressant c’est que selon notre enfance on va s’accorder soit sur un « la régulé » et harmonieux, s’il y a eu attachement secure, et on aura alors un système nerveux régulé, mais on peut aussi s’accorder sur un la « non accordé », qui donnera un système nerveux insecure et une perception dissonante (dissonance qui caractérise les « zones de confort » qui finissent par se révéler inconfortables d’ailleurs). 

Sur un vrai vagal ventral on aura une harmonie entre nos différents messages internes et externes, un neuroception harmonieuse et secure, une « justesse » qu’on va chercher en nous et dans nos relations aussi, toujours en quête d’harmonie. 

« Notre « la » c’est « là », ici et maintenant » 

Une clé de lecture musicale et vibratoire que j’explorerai et approfondirai dans de futurs contenus « polyvagAlchimiques », à travers « Le Tao du son » sorti en mars dernier, et qui végète sur mes étagères, la thérapie sonore de François-Marie Dru que j’ai découvert au dernier sommet Quantum-Way, ou ce TEDx parfaitement dans le thème dont j’ai retrouvé « comme par hasard » (je ne crois pas aux hasards) la sketchnote en préparant cet article :  

 

Et la sketchnote :

Et si on a besoin de notre cerveau pour prendre conscience / percevoir / « entendre » cette note harmonieuse ou non, les organes n’ont pas besoin de notre conscience pour jouer leur partition.

Nous pouvons juste choisir d’ajouter une dose de conscience ou non à notre neuroception, ce qui devient la « perception« , ou « intéroception« . 

L’écoute de soi est quelque chose de finalement très littéral 🙂 

Enfin pour se former de façon officielle à la TPV et avoir le seul et unique certificat reconnu par le PolyVagal Institute… c’est trop tard 🙁  #sorry
MAIS il y a une liste d’attente pour les prochaines éditions de ce « programme avec certificat » (que j’ai eu la chance de rejoindre à temps, et qui alimentera mes futurs partages) : 

Pour t’inscrire sur la liste d’attente des prochaines éditions

Un certificat qui me servira à valider les infos que j’enseigne et transmet, pour être le plus légitime et surtout congruente possible dans mon discours 🙂 (d’ailleurs je recommande++ le cours introduction de Deb Dana pour les thérapeutes, si tu as raté le certificat, qui m’a permis avec le Pocket Guide de Porges et son lexique de rectifier correctement mon bouquin en finalement très peu de temps) 

Et non, personne n’est « certifié en TPV », il n’y aura jamais de certification en TPV car ce n’est pas un protocole mais une clé de lecture, on est au mieux « polivagal-informé.e », avec ou sans certificat, quant aux protocoles validés intégrant la TPV ils sont au nombre de deux à ce jour : le « Felt Sense PolyVagale Model » de Jan Winhall, que j’ai interviewée ici (in english please) et l’Intelligence Relationnelle du Dr Le Doze, que j’ai interviewé là 🙂

A toi de jouer, prends soin de toi et de ton système nerveux, et pour aller des états de la TPV aux parts de l’IFS tu peux compléter ta collection de livres Quantum Way (en plus c’est bientôt Noël… #moijedisça) :