Aujourd’hui j’ai le plaisir d’accueillir Arnaud Hayaert, praticien, formateur et auteur en sophrologie, dirigeant de « Sophrologie formations », qui fait le lien entre sophrologie et neurosciences, avec qui nous explorerons la sophrologie face au burn-out mais aussi pour vivre en meilleure harmonie avec notre système nerveux autonome.
« Les techniques de relaxation et de respiration aident à maintenir un niveau d’énergie stable et à prévenir l’épuisement. En se concentrant sur la régulation émotionnelle, la sophrologie agit en amont pour éviter que le stress chronique n’entame notre vitalité et ne conduise à des situations d’épuisement professionnel ou personnel. »
Arnaud Hayaert et Gilles Meyer, « La santé mentale positive«
C’est parti pour une nouvelle interview efferveSciente, à la découverte de la sophrologie :
Retrouver Arnaud sur LinkedIn – sur Sophrologie formations – ses sophrologues
Télécharger l’ebook « La santé mentale positive » co-écrit avec Gilles Meyer
Sophrologie : une histoire sans fin ?
La sophrologie en deux mots ?
« Prendre conscience ».
Deux mots pour introduire la complexité humaine si simple parfois, et pourtant infinie, à tel point qu’après 25 ans Arnaud n’a pas fait le tour de la sophrologie (on dirait moi avec la TPV).
De l’exploration à la transmission, en passant par la supervision, un intérêt toujours vif et actif pour faire connaître la sophrologie, de la spécialisation des sophrologues à la sensibilisation des soignants et du grand public à cet outil précieux de stress-défense.
Arnaud est aussi pédagogue, et outre le vaste catalogue de formations de son site, il a proposé avec Pierre Lacaille de Savannah Creation une traduction du mélange des émotions Vice-Versa (qu’on retrouvait sur des sites anglophones, notamment consacrés aux autistes), et next level la version Vice Versa 2 avec ses émotions complexes (dont on reparlera prochainement dans un article sur les états mixtes et de survie) :
Par Arnaud Hayaert & Pierre Lacaille – Source
Et la version ultime :
Par Arnaud Hayaert & Pierre Lacaille de Savannah Creation – source
Prendre conscience de ses émotions, ça fait écho à l’intéroception, observation consciente et volontaire de nos ressentis intérieurs, que ce soit nos états ou ici nos émotions, ou plus simplement de nos corps en général et dans toute leur subtilité – dixit la fille qui a mis trois burn-out à réaliser que son cerveau avait aussi un corps…
1, 2, 3… sommeil
Ce n’est pas le sujet ici, même si la sophro a un grand potentiel de stress-défense et d’accompagnement des troubles du sommeil, mais le jeu de mot était trop facile déjà, et tu l’auras vu si tu as regardé la vidéo : il suffit de quelques secondes pour revenir à soi et au moment présent.
Et LA question :
« Toi sans le stress, ça ressemble à quoi ? »
Arnaud Hayaert
Déjà ça veut dire jouer à 1, 2, 3 sans penser à Squid Game, condition sine qua non pour toucher la sérénité du doigt, mais aussi prendre soin en commençant par soi, notamment pour nos soignants, dont la santé est si précieuse pour eux comme pour nous, leurs patients.
N’oublions pas que les soignants comme les aidants nous corégulent. On a tout a gagner à leur donner les clés (et l’espace-temps) du prendre soin de soi, ce que mon invité appelle l’égoïté, le prendre soin de soi pour prendre soin des autres.
Et ensuite ? L’invitation est d’explorer une autre trilogie pour plus de reconnexion à sa conscience corporelle :
- L’intéroception consciente et volontaire
- Le mouvement doux et lent
- Le toucher, la « touche finale »
Une exploration qui nous amène dans le monde des états modifiés de conscience, des ondes alpha liminales et des évocations qui parcourent tous nos sens (VAKOG – visuel auditif kinesthésique olfactif gustatif).
La mission : « rétablir la complicité corps-cerveau dans ses émotions et sa qualité de vie« , comme le dit joliment Arnaud.
Une invitation au…. rien faire.
Aucun effort.
Que du ressenti.
Ce qui est un challenge pour beaucoup, notamment les personnes qui ont tendance à l’épuisement…
Sophrologie & épuisement
La sophrologie est un outil-clé quand on parle de stress-défense, de la prévention du burn-out à la reconstruction en passant par l’intervention, ce moment où on va casser le rythme, par l’arrêt de travail, le temps pour soi, l’autorisation à ralentir, idéalement avant de se prendre le mur.
« On peut intervenir quand la personne a envie de changer. »
Arnaud Hayaert
Ce qui peut vouloir dire attendre l’effondrement quand on connait le déni sur un premier épuisement…
Les étapes du burn-out selon la nosographie en 5 étapes du Dr Lechemia
Attention aussi à ne pas vouloir « superformer » la sophrologie en restant dans le sympathique, dans le trop d’action, le trop de temps, le trop d’investissement… tout ce qui faut pour précipiter un second épuisement…
Inutile de remplir ses journées de toujours plus d’outils, il faut changer le réservoir, parce que dans le burn-out, il est percé d’en dessous…
On va pouvoir se « shooter » de « kifs » positifs et sains, ce que notre amie Deb Dana, qui rend pratique la Théorie PolyVagale appelle les « glimmers« , ce qui nous met des étoiles dans les yeux.
Et bien sûr il y a le fond, le s’autoriser à dire non, poser des limites, se respecter, juste assez pour faire passer sa santé avant son travail et ses messages de SuperFormance, ce qui devrait être LA base, et pourtant…
Sur les messages contraignants (drivers) qui nous épuisent… (une vidéo de moi)
Et encore le burn-out n’est que la partie la plus visible de l’iceberg du surstress…
Sophrologie VS fibromyalgie
Arnaud parle avec la sophronologie de « rééquilibrage neurovégétatif » qui va cibler spécifiquement l’équilibre du système nerveux autonome, en agissant principalement sur le parasympathique dans un premier temps, qui est LA branche la moins sollicitée quand on est dans le sympathique du stress chronique.
Une invitation à lâcher prise mais aussi à aller vers l’état le plus homéostasique de notre organisme, celui où on peut récupérer et se réparer, par les états modifiés de conscience et les ondes alpha liminales.
Il faut savoir que la fibromyalgie s’appelle aussi « dystrophie neurovégétative« , soit directement un déséquilibre neurovégétatif, ici encore dans l’excès de sympathique : c’est là qu’on va faire le lien le plus direct avec le pouvoir de rééquilibrage neurovégétatif de la sophrologie. Une démarche qui prend du temps mais permet de retrouver une forme d’équilibre et de confort, qu’Arnaud invite nos amis les chercheurs à étudier pour le mesurer 🙂
Pour les patientes, déjà plein de good vibes de soutien, et vous pouvez consulter ici la liste des sophrologues formé.e.s par Arnaud, et pour les sophrologues qui voudraient explorer l’accompagnement de la fibromyalgie ça se passe dans ce module.
Quant à des formations à destination des patientes ? C’est une idée à creuser, n’hésitez pas à la souffler dans l’oreille d’Arnaud sur son LinkedIn 😉
Une formation, mais aussi peut-être des contenus de sensibilisation à ce qu’est la fibromyalgie, ou de son nom barbare et pas toujours décodé par les spécialistes « dystrophie neurovégétative », avec les premières ressources à explorer avant d’aller plus loin, par la sophrologie, l’auriculothérapie, et/ou la micronutrition aussi (j’ai bossé avec Denis Riché sur le sujet, un personnage passionnant).
Quant au fond du fond du problème…
Ce n’est pas NORMAL d’avoir mal !
On dit bien « sophrologue » et pas « souffrologue » : si on banalise la souffrance notamment féminine, il n’est pas normal d’avoir mal.
Que ce soit les douleurs de règles, celles de l’enfantement, de la post-césarienne : arrêtons de banaliser la douleur au féminin, voire même de valoriser la résistance à la douleur.
Si on n’accepte et n’accueille pas ces douleurs pourtant connues, comment reconnaître la souffrance des femmes fibromyalgiques, à endométriose, ou autre maladie inflammatoire chronique ?
L’errance diagnostique n’est pas acceptable, le mépris des médecins et spécialistes encore moins.
Il faut légitimer les ressentis, accueillir la douleur, sans la banaliser, sans la minimiser, encore plus pour nous mesdames, et merci à Arnaud pour cette parenthèse féministe qui n’était pas prévue, mais qui est pourtant essentielle.
Une vidéo « must-be-seen » (à voir absolument) pour vous mesdames, et l’article associé, sur le comment on nous biberonne de « cache tes pouvoirs NE RESSENS PAS » dès l’enfance, avec notre amie Elsa :
Une vidéo à retrouver également dans mon article-cadeau pour toutes les soeurcières à haut potentiel
Passer de la souffrologie à la sophrologie c’est précisément casser cette injonction à « ne pas ressentir » qu’on retrouve dans La Reine des Neiges et tant d’histoires racontées aux jeunes enfants, que ce soit les gentilles filles qui ne doivent pas dépasser des rangs ou les garçons qui devraient toujours être forts et ne pas pleurer (remontez l’article jusqu’à la vidéo Star Wars messieurs, celle-là est pour vous).
Ce sont ces générations que nous retrouvons dans nos consultations après un on plusieurs burn-out !
Heureusement les nouvelles n’ont plus cette posture sacrificielle, justement pour en avoir vu les conséquences chez leurs parents… C’est bien, mais si on pouvait arriver au même résultat avec moins de victimes ce serait encore mieux.
C’est pas magique, c’est sophrologique
Quant à savoir si la sophrologie peut intervenir dans toutes les dysrégulations du système nerveux, et notamment aussi les figements de défense et autres dissociations qui peuvent suivre des expériences traumatiques, la réponse d’Arnaud est toute en nuance et en intégrité : ça dépend.
De la même façon que les coachings avec de la TPV commencent sur un questionnaire pour faire le point sur l’état du système nerveux, les accompagnements en sophrologie aussi, en tout cas ils devraient, afin que le ou la future sophrologue puisse s’assurer qu’il peut vraiment t’accompagner sur ta problématique avec la sophrologie ou non, et qu’il y a un match entre vous aussi (ma génération dirait des chocapics) 🙂
Un sophrologue ou tout autre professionnel de l’accompagnement qui prétendrait pouvoir tout accompagner et tout guérir c’est louche, fuis ! Les pros qui veulent le monopole sur le burn-out c’est louche aussi, vu le nombre de personnes concernées ce sont des personnes qui n’ont pas intégré le message du respect de soi et des limites… bref : prenez le temps de faire connaissance, c’est important.
Et comprends bien que le sophrologue n’est pas là pour t’aider mais pour te donner les outils pour t’aider toi m’aime.
Mission collaboration
Le sophrologue n’est pas un couteau suisse : comme nous l’évoquions avec le Dr Le Doze et plus récemment avec le Dr Lechemia, il est important de savoir quand et comment passer la main dans l’accompagnement et la thérapie.
Nous accompagnateurs & soignants travaillons en synergie : ensemble allons plus loin, alors complétons-nous de nos approches & expertises complémentaires !
La santé intégrative est synergique, et le patient acteur de sa récupération !
C’est là que j’invite à devenir un Maître du Je(u)… et qu’Arnaud nous parle de « Santé Mentale Positive » :
Pour télécharger le livret c’est ici
La Santé Mentale Positive
A l’heure où la santé mentale a été déclarée « grande cause nationale », Arnaud Hayaert et Gilles Meyer nous en proposent une approche proactive dans leur ebook offert sur la « santé mentale positive ». C’est une invitation à mobiliser nos ressources intérieures, comme le propose Clémence Peix-Lavallée dans son livre « Trouver ses forces intérieures pour surmonter le stress et le burn-out« , que je recommande++
« On a toutes les substances endogènes, le tout c’est de savoir sur quel bouton appuyer. »
Arnaud Hayaert, team Vice-Versa
La sophrologie, permis de jouer avec ses émotions ?
Gilles Meyer fait rentrer avec Arnaud la « santé mentale positive » en France, où ce n’est hélas pas encore un sujet, alors même qu’on parle de plus en plus de santé mentale… un ebook à télécharger sans modération, avec des exercices pratiques à la fin !
Arnaud nous invite à reconnecter à notre présence à travers quatre paramètre essentiels, appuyés par des bases neuroscientifiques, dans le protocole « Sophro-0® » présenté à la fin de l’ebook, qui passe par l’intéroception, l’extéroception, et la proprioception conscientes.
» La sophrologie, développée dans les années 1960 par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo, est une méthode scientifique, structurée, qui utilise l’intéroception consciente et volontaire pour rétablir la complicité corps-cerveau. »
Arnaud Hayaert et Gilles Meyer, « La santé mentale positive«
Une invitation à (re)découvrir que notre cerveau à aussi un corps, et que si le cerveau/cavalier donne le sens c’est notre corps/cheval qui donne les sens, et qui a le pouvoir de nous maintenir en selle… alors qui veut voyager loin ménage sa monture 😉
Une prise de conscience comme celles que partage Arnaud dans son dernier ouvrage « Chaque petit pas compte« … et toi, quel sera ton prochain petit pas pour mettre plus de je(u) et de sophrologie dans ta vie ?
Si tu veux expérimenter c’est ici, ou bien avec les sophrologues de tes contacts et/ou autour de toi (n’hésite pas à les contacter, à regarder aussi le sérieux de leur formation, comme sa durée notamment), et si tu veux te former avec Arnaud tu as toutes les formations ici, avec des cursus spéciaux pour nos amis soignants.
En remerciant Ekanta pour son ronron de la fin 🙂