Objectif mini-article, maxi-infos @ l’occasion de la diffusion du documentaire « La Mécanique burn-out » hier dans Le Monde en parle sur France 5 (le lien envoie sur le replay, moi je dis ça…)
A la réalisAction : Elsa Fayner, une journaliste indépendante.
En un mot : BRAVO !
Un excellent documentaire, objectif, neutre, et de très bonnes interventions des experts !
J’ai même eu un gros pincement de cœur sur le ‘Il n’y avait personne à mon départ’…
Elle a bien choisi les titres clés qui touchent et résonnent pour les victimes aussi…
Et j’ai « profité » de ma soirée « Sans Valentin » (déplacement pro) pour sketchnoter le documentaire en live :
De rien 🙂
La team donActeurs c’est par ici 😉
Si je devais avoir une seule remarque (quand même, sinon c’est pas drôle…) : un petit grincement de dents sur le burn-out expliqué comme une « dépression » au moment de la courbe du stress (même principe que « mes » piles).
Mais on parle bien ici de LA seconde de décompensation elle-même, cet effondrement, ce moment « ON-OFF » où la victime s’effondre.
Et dans ce cadre c’est finalement assez juste et bien expliqué ensuite, notamment dans le débat qui a suivi l’émission.
LE problème c’est que cette image de dépression, finalement claire dans le contexte du documentaire, à été reprise massivement dans la communication officielle du documentaire, et encore sur le replay :
Le burn-out n’a pas d’existence médicale.
Il s’agit d’une dépression, particulièrement brutale.
Présentation du documentaire sur le site de France 5
NON.
Juste : NON.
Hors contexte, on ne peut pas dire que le burn-out « est » une dépression.
Un burn-out non pris en charge, qui s’installe dans la durée, peut évoluer vers un « état dépressif ».
Notamment parce que le cortisol accumulé va détourner une partie des précurseurs des neurotransmetteurs du bien-être, entraînant des symptômes dépressifs, mais aussi parce que le burn-out en entamant profondément l’estime de soi et les différents domaines de vie peut effectivement déboucher sur une dépression.
Mais ce n’est pas obligatoire déjà, et surtout : le burn-out n’est PAS une dépression.
La Haute Autorité de Santé l’a d’ailleurs bien confirmé dans son dernier rapport :
La prescription d’un traitement antidépresseur est uniquement recommandée dans le cadre de ses indications (troubles anxieux, troubles dépressifs).
La HAS
Soit :
NON, le burn-out n’est pas une dépression, donc on arrête de donner des antidépresseurs !
Moi, dans mon analyse efferveSciente dudit rapport
Et pour avoir testé les deux, en bonne expérimentActrice que je suis, le burn-out sans l’option dépression, en l’occurrence mon troisième, est tout aussi douloureux physiquement, mais plus « facile » à gérer moralement… (bon aussi parce que j’étais en terrain connu au bout de 3 burn-out)
Si les deux passent par une phase « Chat », il est bien plus facile de se projeter vers de nouveaux projets et de nouvelles quêtes quand on n’a « que » le burn-out… même s’il faut bien sûr attendre que ses neurones reviennent et que le corps puisse suivre (je ne suis pas un exemple niveau rythme…)
Bref, je pourrais faire un article sur la différence entre burn-out et dépression…
Revenons au documentaire : il est très juste, sensible, très proche du ressenti d’un burn-out, et surtout Elsa Fayner a su choisir des témoignages très représentatifs des victimes de burn-out.
Les articles le mettent finalement peu en avant, mais le burn-out est la « maladie » du don, un syndrome qui est avant tout symptôme d’attentes excessives et de ressources insuffisantes.
Une situation caractéristique des professionnels de santé, des acteurs du milieu associatif, des agriculteurs, des religieux aussi, toutes ces classes finalement peu citées dans les articles généralistes qui ne parlent souvent que des cadres en détresse, ces Working Dead en quête de sens…
Et pourtant, et le documentaire le dit bien : le burn-out peut toucher tout le monde.
Une histoire de Maîtres du Temps… qui auraient perdu les clés du Tardis…
Seul point noir : cette association entre burn-out et dépression.
Pas dans le documentaire, certes. Mais dans la communication associée.
Une image malheureuse qui a été reprise par de nombreux articles de la presse généraliste…
D’où cette petite mise au point.
Mais j’ai cru ne rien avoir à dire, à part diffuser ma sketchnote 😉
Donc : RESPECT.
#gg
Pour encore plus de clés sur la mécanique burn-out,
et pour faire le plein de conseils de stress-défense :
Télécharge ton guide gratuit « Burn-out, les règles du Je(u) » !
oui, parfaitement d’accord. excellent documentaire, mais comme vous heurtée par l’association avec la dépression. Les « burn outés » s’entendent déjà suffisamment dire, alors, ton moral, ça remonte ? et rarement, alors, ton corps, ton cerveau, ça remonte ?
Annie working dead milieu associatif (vous savez ceux qui prônent l’aide aux individus, les valeurs humaines, etc… )
Merci Annie pour ce commentaire !
Mais oui, s’il ne devait y avoir qu’une question à poser à un(e) burn-outé(e) c’est « qu’as-tu fait pour prendre soin de toi aujourd’hui ? » 🙂
A l’extrême on peut même trouver du soulagement dans le burn-out, celui d’avoir échappé à la situation qui nous a conduit à l’effondrement, c’est assez fréquent quand on échange avec des victimes…
(j’ai fait 2 de mes burn-out dans la prévention santé… c’est bien qu’ils aient mis en lumière les secteurs le plus souvent touchés, je parlais d’Ikigai récemment mais les métiers-vocations, avec un management un peu toxique voire absent sont de vraies incitations tacites au sur-investissement…)
Je ne sais pas si c’est un burn out… je travaille dans le milieu médical et j’ai regardé ce reportage en plein milieu d’un arrêt maladie que mon médecin m’a donné car j’ai craqué dans son cabinet. J’ai pleuré pendant ce reportage car je me suis reconnue dans certaine situations. même si je ne pense pas être en burn out (mais le déni de la situation fait aussi parti du processus) j’ai choisi de quitter mon job et de trouver autre chose. ce qui est fou ce qu’à terme mon projet et de travailler comme infirmière en santé du travail…. ce n’est surement pas un hasard…
Visiblement un bon génie, ou une gentille fée, vous a amenée chez le médecin à temps ! Bravo d’avoir su freiner, et surtout pour cette décision de partir vers de nouveaux horizons, encore plus si c’est pour rejoindre le milieu de la prévention, on en a bien besoin…
Et burn-out ou pas, les compteurs de stress cumulés sont montés très haut : slow must go on pour la récupérAction ! Prenez le temps de déconnecter pendant votre arrêt, de le prolonger au besoin, de prendre un temps pour vous avant de partir vers de nouvelles aventures, aussi motivantes soient-elles 🙂
Plein de good vibes pour ces nouveaux projets, prenez soin de vous.