Le FLOW et la Théorie PolyVagale sont intimement liés.
Mieux : la Théorie PolyVagale peut t’aider à jouer avec le flow.
DémonstrAction !
Mais d’abord…
Le FLOW : késako ?
Avant d’explorer le flow et comment il est lié à la Théorie PolyVagale et son état Vagal Ventral, revenons à la source : qu’est-ce que le flow ?
Pour ça penchons-nous sur la définition proposée par celui qui l’a décortiqué et théorisé, Mihály Csíkszentmihályi (à tes souhaits) :
Ce qui ressort (doublement) de cette définition est que le flow est un état… sauf que je ne suis pas sûre qu’il ne soit que mental.
On retrouve en effet beaucoup du Vagal Ventral dans cette définition.
Ce n’est peut-être pas pour rien qu’il y a un double V dans le floW…
Allons un peu plus loin et explorons les ingrédients du flow mis en évidence par Mihály :
- Concentration intense et focalisée au présent
- Disparition de la distance sujet/objet (immersion dans l’activité)
- Perte du sentiment de conscience de soi (et oubli de ses préoccupations)
- Sensation de contrôle et de puissance (POWER !)
- Distorsion de la perception du temps
- Activité source de satisfaction en soi (on parle d’activité « autotélique »)
Le flow en tant qu’état ponctuel est donc une situation immersive où l’on se plonge dans une activité gratifiante au point d’en oublier le temps qui passe et toutes nos autres préoccupations. Les sportifs parlent de la « zone », un état de pleine présence, une sensation où action et conscience fusionnent dans la pleine possession de ses moyens. On jouit à la fois de l’expérience ET de la performance optimales. La focalisation est maximale, rien ne peut nous distraire.
L’état de flow est très recherché par les sportifs et les artistes, mais ne leur est pas réservé. On a pu tous ressentir ce flow en étant tellement absorbé dans la lecture d’un livre, la rédaction d’un texte, l’écoute d’une musique au point de perdre la connexion avec le monde extérieur.
Une expérience enrichissante qui nous fait avancer à vitesse grand V, ou plutôt double V, vers nos objectifs !
Et bien sûr LA question est : comment créer cet état de flow ? Quelles sont les conditions pour l’initier, le favoriser ?
Objectif FLOW
Selon les travaux de Mihály Csíkszentmihályi, l’état de flow se rencontre au juste équilibre entre le défi constitué par l’activité et nos compétences données sur le sujet :
Trouver sa zone de flow
On voit bien ici l’importance d’avoir une juste adéquation entre nos compétences et la difficulté du défi et de ses objectifs.
De l’art de trouver sa juste stimulation, plutôt que son « bon stress » (je ne crois pas au bon stress, le stress est nocif sur la durée, même à faible dose).
Les autres croisements sont importants : quand on a un défi trop challengeant par rapport à ses compétences, il y a un risque d’anxiété. Typiquement, des objectifs trop élevés par rapport à nos moyens et compétences peuvent être un levier de burn-out dans le monde professionnel. On voit ici aussi l’importance de fixer des objectifs challengeants mais réalistes.
À l’opposé, un niveau de défi qui n’est pas à la hauteur de nos compétences est la porte ouverte vers l’ennui, ou dans sa version anglaise le fameux bore-out (ou épuisement par ennui). Rappelons que la profession dans l’Ikigai se trouve au croisement des talents et de ce pourquoi on est payé : l’idée est de mettre à contribution ses compétences à leur juste niveau pour s’épanouir dans son activité.
Sans surprise, quand il n’y a ni défi ni compétences, on est dans le domaine de l’indifférence… qui peut être reposante pour un job alimentaire qui viendrait alimenter d’autres passions par ailleurs, notamment après un burn-out pour une reprise progressive et peu challengeante.
Tu auras noté le choix des couleurs, encore plus si tu as déjà lu mes article sur la Théorie PolyVagale : l’anxiété est ici à dominante sympathique quand l’ennui est dorsal, et le flow le juste équilibre qui fait la pleine confiance—dans une dominante de Vagal Ventral, bien sûr, mais surtout dans la juste transition entre les différents états.
En effet, qui dit action dit sympathique, mais qui dit défi dit aussi juste dose de repos : toujours ce terrain de je(u) à entretenir et préserver pour avancer sans s’épuiser, cette quête de je(u) qui fait l’écologie personnelle.
Du FLOW à la Théorie PolyVagale
Mihály Csíkszentmihályi est allé plus loin dans la représentation des différents états, en proposant un modèle du flow actualisé plus détaillé, que j’ai reproduit ici (PowerPoint est mon ami) :
Modèle du flow actualisé, Nakamura et Csikszentmihalyi, 2009
On trouve dans cette version actualisée encore plus de subtilités et de parallèles entre les différents états, qu’ils parlent de flow ou de Théorie PolyVagale.
À noter, en bas : un glissement de l’ennui sur la gauche, comme une apathie modérée qui laisse apparaître la notion de relaxation sur la droite, chez nos amis compétents qui n’auraient pas de défi à relever dans l’immédiat. C’est complétement OK de ne pas avoir des défis en permanence et de choisir de se ressourcer sans pour autant s’ennuyer, c’est même la clé pour avancer sans s’épuiser. C’est une réhabilitation de la relaxation en tant que terrain de « je » à se réapproprier pour mieux se ressourcer et surfer ensuite vers la maîtrise et le flow.
De la même façon l’apparition de l’éveil met en évidence la juste dose de stimulation, avec un défi qui ne dépasse pas les compétences et suffit à maintenir un juste niveau d’attention, sans pour autant mobiliser le flow.
Relaxation et éveil sont, dans cette nouvelle version plus détaillée, comme les versions choisies de ce qui n’était avant qu’ennui et anxiété. On peut y voir la flexibilité du Vagal Ventral.
Si on regarde ce schéma en termes d’états TPV :
Des états au flow, du flow aux états
Le dorsal subi glisse du côté apathique alors que la relaxation devient un dorsal choisi et ressourçant, et notre sympathique s’étend de l’anxiété à l’éveil en passant par la plus modérée préoccupation.
Le flow, quant à lui, n’est qu’une version « ultime » du Vagal Ventral qui s’exprime déjà dans la maîtrise, comme sur un juste terrain de je(u) qu’il convient d’entretenir à travers des défis à hauteur de ses compétences et de l’ambition de ses objectifs.
C’est en tout cas ma relecture TPV de ce modèle du flow.
Mission adaptAction
Bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher d’adapter cette représentation à « ma » triforce :
Sur la route du flow, en passant par la Théorie PolyVagale
On voit ici la progression entre subi et choisi pour les différents états, mais aussi que le Vagal Ventral n’est pas que le flow.
C’est la progression de la maîtrise au flow, comme un « Vagal Ventral » ultime qu’il serait illusoire de chercher à atteindre en continu.
C’est le juste équilibre entre relaxation et éveil, je et jeu, une zone de maîtrise où déployer le POWER du je(u).
Ou dans une lecture plus légère et plus claire :
Le flow comme mode VV ultime
Le flow est ici la version ultime du Vagal Ventral, au-delà du choisi et à la porte du lâcher-prise, ce moment où le temps n’a plus cours et où l’organisme libère de l’anandamine—cette hormone de la satisfaction et de la béatitude qui va être libérée au moment où notre cerveau passe des ondes alpha aux ondes thêta et où le cortex déconnecte pour laisser aller la créativité.
Un état qui fait rêver et qui est massivement recherché, mais que devons-nous faire pour le cultiver ?
La recette en sept ingrédients, d’après David Laroche dans Cracker l’état de flow :
- Avoir une situation/activité challengeante
- Développer les compétences nécessaires
- Se concentrer sur une activité
- Avoir le temps d’être dans le flow
- Créer un environnement propice au flow (chacun le sien)
- Se libérer de la peur de l’échec (sortir de l’analyse du lobe frontal)
- Continuer jusqu’à accéder au point de bascule
On voit que là encore la quête de flow est une quête de je(u) pour trouver son activité, son juste niveau de compétences et les conditions propices à son flow.
Ici aussi, les activités et environnements ressourçants, les musiques motivantes ou orientées focus peuvent aider à concocter sa potion personnalisée pour favoriser l’état de flow.
Un état d’être, un terrain de je(u)
Si le flow est un état ponctuel avec lequel on peut jouer, il est surtout et avant tout un état d’être, celui de la flexibilité.
Suivre son flow, c’est suivre sa voie, celle de la joie et du bonheur, celle de ses besoins aussi pour aller toujours vers plus de je(u). C’est passer avec fluidité d’un état à un autre, sans s’enfermer dans un état subi, tout en accueillant tous les états en fonction des situations et de nos ressentis. C’est s’adapter avec fluidité et facilité, savoir quand lâcher-prise et quand activer les leviers pour plus de flexibilité. C’est le vrai POWER du je(u) !
Cultiver son flow est une quête de je(u) du quotidien qui est grandement facilitée par la Théorie PolyVagale et cet entraînement à observer et réajuster ses états.
Si tu y as déjà joué, tu sais.
Si tous les états sont OK et amenés à se présenter au fil des expériences et des circonstances, avec l’entrainement on passe de moins en moins de temps dans des états subis, et il devient plus facile de réajuster une réaction qui ne serait pas appropriée à la situation.
Une observation bienveillante de ses schémas de réaction permet de mieux connaître son mode par défaut et de cultiver la prise de recul pour mieux réajuster vers plus de fluidité.
Cette capacité s’entretient par ses intentions et la pratique des changements d’états que nous mettons en place dans mon livre ou dans POWER.
Là encore, pratiquer ses activités ressourçantes va aider à cultiver un retour rapide et fluide en Vagal Ventral et entretenir sa flexibilité vagale, et la respiration reste LE levier d’un réajustement le plus instantané possible pour agir sur le système nerveux autonome et l’apaiser par une respiration présente et posée.
Que ce soit le soupir profond, trois grandes respirations ou quelques minutes de cohérence cardiaque, tu as ce POWER de réajuster ton état et de t’apaiser à volonté et avec fluidité à tout moment de la journée.
Plus tu vas pratiquer ce lâcher-prise et ces leviers pour changer d’état à volonté, plus il te sera facile de te connecter à l’adaptabilité et à la résilience du flow, et en faire ta nouvelle réalité.
Et je pourrais continuer avec plus d’ingrédients pour cultiver le flow, aussi je te propose une masterclass pour aller plus loin et explorer les ingrédients de ton flow.
Tu l’auras compris le flow est avant tout une quête personnelle, celle qu’on fait ensemble dans mon livre ou dans POWER.
A un niveau intermédiaire j’explore aussi l’attention et le flow dans ma formAction « Ecologie mentale mode d’emploi« . C’est moins approfondi que ce laboratoire efferveScient et hyper dense qu’est POWER et son coaching de groupe mais c’est un bon départ pour jouer avec le flow… alors let it flow, Maître du Je(u) !
Cet article est un court extrait de mon livre « Le POWER du Je(u) »
Excellent article ❤️ Merci !
C’est encore plus complet que chez Ludovic Leroux
Merci beaucoup Xenia ! J’ai été formée par Ludo, il est super pertinent sur le grand public, j’aime beaucoup de mon côté décortiquer mes partages, que ce soit dans les articles, dans mon livre ou dans ma formAction POWER : c’est dense et efferveScient 🙂
Sandra A récemment posté Le POWER du rire
C’est vrai que certaines musiques (electro jazz en particulier mais pas que) me mettent facilement dans un état de flow assez facilement. Merci pour cet article très complet! Sabine
ya comme un facilement de trop… 😉
Haha, au moins c’est que c’était le mot juste ^^ ! Merci pour ton retour Sabine ! C’est vraiment très personnel les playlists par état, et pourtant tellement précieux pour s’autoréguler 🙂
Sandra A récemment posté WISH & la magie Disney (une analyse polyvagAlchimique)