Pour cet article, et cette nouvelle interview, j’ai la chance et le plaisir d’accueillir sûrement une des personnes les plus essentielles dans la sensibilisation au burn-out, à sa reconnaissance et à sa prise en charge : un médecin qui forme des accompagnants du BO, médecins, psychologues, coachs, DRH… j’ai nommé le Dr Lechemia.

Il est médecin, auteur, conférencier, mais aussi et surtout pédagogue.
« Former et informer sans déformer » signe-t-il sur son profil LinkedIn.
Sauf que quand on parle de burn-out, c’est loin d’être simple…

« Prévenir efficacement le syndrome d’épuisement professionnel est illusoire si la pédagogie n’est pas à la hauteur des enjeux. Or, quand on parle de burn-out, le premier obstacle à une bonne information est d’ordre sémantique : un même mot désigne 2 choses bien différentes créant ainsi confusion et incompréhension ! »
Dr Didier Lechemia

Et ce n’est qu’un premier challenge parmi tant d’autres, que ce soit le choix des maux sur le mot, sa définition, ses composantes ou ses symptômes : le concept est loin de faire l’unanimité, à tel point qu’on parle de « cacophonie psychosociale » pour évoquer le sujet du burn-out.

Nous allons donc tenter de faire la lumière sur le burn-out, de sa définition à sa prise en charge en passant par sa prévention.
C’est parti pour une nouvelle interview efferveSciente à haute expertise ajoutée avec le Dr Lechemia :


Pour retrouver & contacter le Dr Lechemia RDV sur son profil LinkedIn
(et oui tu auras noté ma lumière qui décline alors même qu’on mettait le burn-out sous le feu des projecteurs)

Qui dit interview dit article d’approfondissement et d’illustration, mais ici il est spécial : le Dr Lechemia m’a fait l’honneur de rédiger ses réponses à ma proposition de questions, ce qui me permet de te proposer un article des plus approfondis, avec plusieurs diapos partagées par mon invité, mes compléments illustrés, et des citations mot à mot au fil des maux. 

 

Former & informer sans déformer.

Le Dr Lechemia est un pionnier de la prise en charge du burn-out en France : il a commencé à traiter des patients en burn-out dès son installation en 1987, en succédant à un médecin déjà très investi sur ce syndrome d’épuisement professionnel (investi jusqu’à en faire un, comme c’est trop fréquent dans le milieu médical).

Cette patientèle concernée par le burn-out s’est renforcée en 1993, après que le docteur aie écrit un livre sur « Les dépressions »  aux Éditions Albin Michel, à une époque où on associait encore trop la prise en charge du burn-out aux antidépresseurs, même quand ce n’était pas une indication et que leurs effets délétères étaient manifestes.

À cette époque pourtant, de par sa vision holistique et sa formation en médecines complémentaires, les traitements  du Dr Lechemia faisaient (et font toujours) la part belle aux traitements alternatifs, dont nous reparlerons un peu plus loin dans l’article.

Aussi, quand l’Académie Nationale de Médecine en 2016 puis la Haute Autorité de Santé en 2017 (avant même l’OMS en 2019, cocorico) ont publié leurs recommandations et reconnu que les antidépresseurs n’étaient pas adaptés à cette pathologie et qu’il fallait explorer d’autres voies thérapeutiques, le Dr Lechemia a mis son costume de formateur pour animer des conférences pour les médecins et tous les accompagnants du burn-out, afin d’expliquer ce qu’étaient le burn-out et sa prise en charge.

« J’ai tout simplement mis en images et en termes intelligibles, le guide pratique de 150 pages édité par la HAS en 2017.
C’est pour cela, que je me considère donc avant tout comme un « vulgarisateur » du BO. »
Dr Lechemia

Nous parlions justement dans mon précédent article des médecins psychiatres vulgarisateurs qui venaient éclairer et compléter les enseignements initiaux en psychiatrie : c’est aussi l’œuvre que mène le Docteur Lechemia sur notre sujet de prédilection commun, le burn-out, dont la vision et la définition ont bien évolué au fil du temps et de nos prismes de lecture… et ça commence par se mettre d’accord sur ce qu’est le burn-out.

Sur ce point j’aime beaucoup ce résumé imagé qui n’est étonnamment pas de moi mais bien du Dr Lechemia :

Le burn-out : inconnu, star et fléau, une diapo du Dr Lechemia (si si, à croire qu’on a des références communes)

Mais au fait, c’est QUOI le burn-out ?

 

Un mot sur des maux : le burn-out

Alors déjà là on a un problème : malgré ses 50 années, le burn-out est loin d’être unanimement défini
Selon sa chapelle, on ne donne pas la même signification au terme « burn-out », ce qui explique pas mal d’incompréhensions ou de confusion.

On le mentionnait en début d’interview, un même mot désigne 2 choses bien différentes quand on parle de burn-out (et même 3 en incluant la vision médicale classique) :

  • Pour le grand public, le burn-out est un ETAT correspondant seulement au stade final du processus, l’effondrement.
  • Pour les accompagnants du burn-out et la HAS, ce mot désigne un PROCESSUS conduisant la victime à passer, en quelques mois, du « surstress » à l’effondrement. 
  • Et pour les médecins, dans la pratique médicale courante, le burn-out est constitué des phases de rupture et d’effondrement.

Et encore, on ne part pas tous de la même définition.

Dans mes présentations sur le stress et le burn-out, que ce soit avec mon ancien labo ou avec EfferveScience, à travers les articles et le livre, j’ai tendance à relier le burn-out à la définition du stress par Hans Selye, avec son « syndrome général d’adaptation » en une trilogie de phases : alarme – résistance – épuisement

Il s’agit ici d’une de mes diapos, le titre en vert en témoigne – je serai attentive à bien distinguer nos contenus respectifs,
les diapos du Dr Lechemia avec du bleu et de l’or, et les miennes avec du vert (et des piles)

La phase d’alarme étant un stress normalement résolu (on retourne au vert), quand la résistance s’installe sur la durée (on a des stress répétés et/ou chroniques qui vont progressivement dépasser nos ressources – ce que le Dr Lechemia appelle « surstress », comme nous le verrons dans sa description du burn-out), et l’épuisement correspond au climax du stress (et du cortisol – ici en orange), qu’on appelle « burn-in » avant la décompensation en « burn-out » – le « game over », quand on est à terre, et qu’il va falloir recharger ses batteries ET travailler sur son écologie et son rapport au travail pour pouvoir repartir… ou pas. 

La même représentation avec les courbes qui circulent un peu partout sur le net depuis mes années labo, et au fil des articles aussi

Les courbes du stress et du burn-out, inchangées depuis une bonne quinzaine d’années, qu’on voit fleurir partout sur le net

Puis dans les années 1970s, à la naissance du concept de « burn-out », Herbert Freudenberger (psychanalyste, Mr Fond) et Christina Maslach (Mme Forme) sont arrivés avec une description spécifique en 4 phases : 

Les 4 phases du burn-out d’après la définition de Freudenberger et la modélisation de Christina Maslach,
d’après une diapositive du Dr Lechemia pour une intervention dans le réseau RPBO de Sabine Bataille en 2018

C’est selon cette définition que nous parlions de « phase d’effondrement«  (ou d’épuisement) pour le grand public, et de combo « rupture et épuisement » pour la médecine classique – la pile se vide, on passe du « burn-in » au « burn-out »
A noter sur cette description un décalage de la phase dite « d’alarme » à la période dite de « stress chronique » (le stress ponctuel ne faisant pas partie de la définition). 

Même si depuis quelques années le concept de burn-in se veut être une sonnette d’alarme, de plus en plus connu du grand public, le Dr Lechemia souligne la nécessité d’être le plus didactique possible pour que la victime de burn-out reconnaisse « non seulement ses symptômes actuels et passés mais aussi les causes qui l’ont amenée à cet état et les risques qu’elle encourt. »

En ce sens, il propose sa propre « nosographie » du burn-out (description de la maladie, ou ici du syndrome) en 5 phases :

La nosographie du burn-out en 5 étapes du Dr Lechemia

Prenons le temps de regarder d’un peu plus près cette nouvelle description qui fait particulièrement sens, en détaillant dans un ralenti propre à la prise de conscience les phases de burn-in et de burn-out. 

 

Burn-out : l’histoire en 5 étapes du Dr Lechemia

Le Dr Lechemia tient particulièrement à cette nosographie en 5 étapes, pour mieux prendre conscience des étapes successives et d’où on se situe dans le processus… et où on risque d’aller si on ne lève pas le pied… (ce qui est fort utile quand on sait combien le déni est fréquent sur un premier burn-out)

Premier point important, et nous sommes d’accord : le stress ponctuel ne fait pas partie du processus de burnout.

Quand la réaction de stress se déroule normalement, ce qui correspond à la phase d’alarme du Dr Selye, on assiste à une réaction d’adaptation rapide, courte, bénéfique sans conséquences néfastes sur le long terme.
Quant à la phase d’alarme de Christina Maslach… le Dr Lechemia n’inclut pas le stress dit « chronique » dans le burn-out, qui ne parle que d’une durée, et là aussi je le rejoins : le problème est dans l’EXCES de stress chronique, un stress trop intense et/ou trop répété par rapport à nos ressources et qui s’installe sur la durée.

Le Dr Lechemia a un mot pour ça : le SURSTRESS.

Ce qui va amorcer le processus de burn-out, c’est cet état de surstress, que l’on peut définir comme « le fait d’être en état de stress trop souvent, trop longtemps, trop intensément ou pour trop de raisons » (et notamment pas forcément que professionnelles, on en reparlera)

Attention au SURstress, qui fait écho à la neurosymphonie de la SURvie
où j’illustrais les mécanismes du stress et du burn-out

De la maîtrise au dépassement

Quand le surstress dure de 1 à 3 mois, on est dans le « surstress maîtrisé », ce qui correspond à la phase d’alarme du burn-out dans la définition de Maslach.
Dans cette phase, la dépense énergétique est augmentée par la surcharge de travail mais le temps de récupération est encore suffisant.
On a notre pic d’adrénaline pour le sprint initial, et on passe au cortisol pour la chronicité, le marathon. Mais c’est un effort qui reste gérable. Le taux de cortisol est élevé mais les surrénales restent parfaitement contrôlées par l’axe hypothalamo-hypophysaire (axe H-H pour les intines) et donc, la sécrétion de cortisol baisse automatiquement dès que la personne se repose.

Quand le surstress dure plus de 3 mois, si la personne réduit son temps de récupération et/ou augmente encore sa charge de travail, on passe au « surstress dépassé » ou phase de résistance ou « déni-habituation » car les symptômes qui étaient présents à la phase précédente ne sont quasiment plus ressentis.
A ce stade, la corticosurrénale échappe ou rétrocontrôle de l’axe H-H, le taux de cortisol s’emballe, qui va faire « disparaître » des symptômes de la phase d’alarme (avec l’intervention combinée des endorphines et du déni-habituation). Mais attention : à ce stade le cortisol ne baisse plus même au repos.
Le cortisol qui s’emballe crée l’inflammation en particulier au niveau du système nerveux central. C’est le burn-in.

A ce stade, on pourrait presque dire que le cortisol commence à nous « cuire le cerveau », en attaquant 3 zones spécifiques :

  • Le cortex préfrontal, c’est l’intelligence (oui, le surstress chronique peut rendre c**, mais c’est symptomatique et réversible, rassure-toi)
  • L’amygdale, le siège de la peur et de la survie (notre détecteur de danger, avec en amont la neuroception)
  • L’hippocampe, cerveau de la vie relationnelle et de la mémoire (il est compliqué d’interagir quand on est dans le surstress chronique et le trop de sympathique)

C’est un bon moment pour songer à s’arrêter et revenir en arrière, idéalement avant de basculer… 

Du burn-in au basculement

Au-delà du sixième mois de surchauffe, le cortisol et l’adrénaline commencent à diminuer.
C’est la phase de basculement qui se caractérise par la perte d’efficacité au travail, le retour en force des symptômes (comme l’insomnie ET la peur de ne pas dormir), le phénomène d’engrenage, la peur du lendemain, la désocialisation, une forme de parano parfois, mais aussi les premiers bugs cognitifs.

Et encore, ce ne sont que quelques-uns des 132 symptômes listés par Christina Maslach… 

Pour en présenter quelques-unes, et qui sait t’alerter si nécessaire, une liste non exhaustive des manifestations plus ou moins importantes et qui peuvent être associées :

  • physiques non spécifiques : asthénie, troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques (type lombalgies, cervicalgies, etc.), crampes, céphalées, vertiges, anorexie, troubles gastrointestinaux ;
  • émotionnelles : peurs mal définies, tensions nerveuses, humeur triste ou manque d’entrain, irritabilité, hypersensibilité, absence d’émotion ;
  • comportementales ou interpersonnelles : repli sur soi, isolement social, comportement agressif, parfois violent, diminution de l’empathie, ressentiment et hostilité à l’égard des collaborateurs ; comportements addictifs ;
  • motivationnelles ou liées à l’attitude : désengagement progressif, baisse de motivation et du moral, effritement des valeurs associées au travail ; doutes de ses propres compétences, remise en cause professionnelle, dévalorisation ;
  • cognitives touchant la mémoire, l’attention et l’exécution.

Ou pour le dire plus simplement, et en termes geek : le patient est en mode ROBOT.

C’est aussi le hamster dans sa roue. Il travaille parce qu’il faut travailler même s’il constate sa moindre efficacité.
On peut dire que c’est la dernière étape du burn-in car le patient tente toujours de mobiliser ses forces restantes de façon presque compulsive.

LE symptôme le plus visible pour les proches et collègues c’est précisément cette perte d’efficacité au travail :

« Je ne comprends pas, je bosse comme un dingue et je suis de moins en moins efficace… »
WARNING : on est sur le point de basculement, très spécifiquement, celui juste avant la rupture (donc juste avant le « burn-out » décompensé, celui de la rupture)

A ce stade on peut dire à la personne qu’elle frôle le burn-out, et que c’est le bon moment pour elle d’aller consulter, et effectivement : elle ne se retrouvera pas devant le « portrait robot » (c’est le cas de le dire) classique du burn-out, mais pourra comprendre que l’ombre du burn-out la frôle de très très près…

C’est comme sur des montagnes russes, quand tu montes, tu montes, tu montes, et tu arrives tout en haut de la graaaaaande descente où tu sais que tu vas forcément te précipiter dans le vide.
Et bien on te donne l’occasion de dire STOP avant : case médecin ! On récupère d’autant mieux qu’on s’est arrêté avant la chute #moijedisça

 

Gare à la rupture et à l’effondrement…

A ce stade le cortisol et l’adrénaline baissent fortement. C’est la phase de rupture où les symptômes sont encore plus forts et où la démotivation est à son maximum ce qui fait que le patient ne cherche même plus à faire son travail. Il est en mode ZOMBIE (« je suis là sans être là »).

Enfin à la phase d’effondrement, c’est la dopamine qui s’écroule ce qui va se traduire par un effondrement psychique qui peut se traduire de plein de façons en terme de somatisations (crise de panique, malaise vagal, dépression, bouffées délirantes #TeamBipolaire, tentative de suicide), ou un effondrement physique (AIT – accident ischémique transitoire, AVC – accident vasculaire cérébral, infarctus, diabète insulinoclive, lymphomes, maladies inflammatoires et auto-immunes…).

Ici une représentation illustrée des 5 phases du Dr Lechemia (je n’ai pas pu m’en empêcher, c’était trop parlant)

Je n’ai pas pu résister à l’envie d’une version illustrée, que je n’ai volontairement pas compressée, si tu veux l’afficher dans ton/votre bureau 😉

Tu veux la clé de décodage de ce nouveau modèle ?
Je laisse le Dr Lechemia te répondre :

« En fait, pour passer d’une nosographie en 4 phases à celle en 5 phases, j’ai simplement séparé la phase de rupture en 2 phases :

  • d’abord la phase de basculement où le patient reste efficace et motivé (malgré une moindre efficacité),
  • puis la phase de rupture à proprement parler où efficacité et motivation disparaissent.

Par expérience, je constate que les patients en phase de basculement ont ainsi plus de facilité à se retrouver dans une telle nosographie. »
Dr Lechemia

Ou si tu préfères le côté biologique de la force, une proposition de version avec les « courbes du stress » de mes anciens supports actualisées avec la nosographie du Dr Lechemia (oui je m’amuse bien avec PowerPoint)

Ici une proposition d’actualisation des phases biologiques du stress d’après Hans Selye et la nosographie en 5 étapes du Dr Lechemia
(si erreurs il y a elles sont de moi, sachant qu’il peut y avoir des variations entre les individus, par exemple un cortisol qui ne se serait pas totalement effondré)

Pour retrouver les courbes d’origine, d’après Hans Selye, et qui fleurissent un peu partout sur internet (sûrement ma diapo la plus diffusée)

Selon le prisme de la Théorie PolyVagale de Porges, on peut souligner que le passage de la bascule à la rupture, de ce haut de montagne russe à la chute, correspond très exactement au moment où ton excès de sympathique va basculer vers du vagal dorsal subi, la rupture puis l’effondrement :


Le burn-out selon le Dr Lechemia sous le prisme polyvagal

Forcément, notre ami qui gère le stress dans le stress normal et le surstress maîtrisé c’est Mister Vagal Ventral, avec des pics en sympathique le temps de gérer la situation perçue comme stressante, mais il peut revenir à son vagal ventral (avec une dose de dorsal choisi idéalement) pour récupérer et refaire ses réserves de cortisol.

Quand le surstress s’installe on est en permanence en mode (sur)activé, c’est le sustress dépassé en sympathique, plutôt dans un mode lutte, parce qu’on va forcer pour tenir… attention à l’inflammation ! Et attention à ne pas basculer vers…

Mister vagal dorsal, celui de la rupture et de l’effondrement : tu es à terre, figé, épuisé, incapable de bouger, condamné à ralentir pour récupérer.
Ce qui est la réponse physiologique la plus adaptée pour te préserver, mais peut mener à des somatisations dramatiques.

On ne veut pas ça.

L’importance ici c’est de voir la progressivité de l’effondrement du cortisol, qui donne plusieurs fenêtres d’intervention, notamment entre la bascule et la rupture, pour intervenir et éviter l’effondrement. 

Encore faudrait-il qu’on soit d’accord sur ce qui est ou n’est pas un burn-out… 

 

Burn-out : nom masculin. 

C’est à peu près le seul point sur lequel on soit d’accord : on dit UN burn-out.
Ou UN épuisement, pour les francophiles.
Quant à la définition proposée juste après « n.m. »… c’est compliqué.

Nous avons vu les différentes étapes du processus de burn-out, qui varient selon les sources.
Pour les définitions c’est pareil : elles sont nombreuses et variées, et souvent discutables.

Prenons celle de la Haute Autorité de Santé, la HAS, de mars 2017 :

Burn-out (n.m.) : « Syndrome d’épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans  des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel »
Haute Autorité de Santé, mars 2017

On voit que l’individu est attaqué dans toutes ses sphères (physiques, émotionnelles et mentales), dans un processus qui s’installe sur la durée, jusque là on est d’accord MAIS :

  • pourquoi QUE le travail ? Il y a des burn-out domestiques, conjugaux, parentaux
  • pourquoi QUE sur le plan émotionnel ? 

On peut être au top émotionnellement mais s’épuiser parce qu’on fait des journées de 16h, des semaines de 60h, et encore un burn-out on s’en remet. 
Le sur-investissement créé l’inflammation, et l’inflammation peut donner des manifestations cardiovasculaires tragiques, même sans antécédents. 

Ce qui est plus intéressant c’est la deuxième partie de la définition :

L’image de « spirale » est très parlante,  sous-entend que le BO n’est pas un processus ON-OFF mais une succession de phases : on est entraîné dans le processus d’épuisement.
En plus on a ici le mot « basculement » qui est cher à la description du Dr Lechemia, et une perspective qui est plus large que le simple travail (n’en déplaise à la définition initiale) : on parle de basculement dans la dépression, et/ou la maladie somatique, la désinsertion socioprofessionnelle mais aussi familiale

Une définition qui va parler, dans la largeur de son impact, à toutes les victimes de burn-out !

 

Le burn-out, et au-delà

La deuxième partie de définition de la HAS laisse entendre que le burn-out peut conduire à la dépression et à des maladies somatiques, telles que les maladies inflammatoires et auto-immunes, des manifestations cardio-métabolique, certains cancers, ou d’autres somatisations parfois intenses partagées par le Dr Lechemia plus haut, du brain-freeze à l’AVC en passant par la crise maniaque…
(avec le recul je suis quasi sûre que mon burn-out de 2016 avait un fond de manie, pour créer from scratch la matrice d’EfferveScience alors que je pouvais à peine marcher…)

Mais est-ce systématique ?

Concernant la dépression, elle n’est pas une conséquence systématique du burn-out, loin s’en faut. Mais plus le tableau de burn-out dure, plus il s’intensifie, plus le risque de voir un état de dépression s’installer est grand. D’ailleurs, on voit bien que le BDI (Beck Depression Inventory) qui mesure la dépression reste bon jusqu’à la fin de la phase de basculement puis qu’il se dégrade au fur et à mesure que l’on avance dans les phases de rupture et d’effondrement.

Dans mon précédent labo, nous expliquions que c’est la demande constante et même croissante de cortisol qui détournaient les voies de synthèses de la dopamine et de la sérotonine, créant des carences en ces deux neurotransmetteurs, la carence en sérotonine entraînant notamment un tableau dépressif – voir ma FAQ sur le sujet : 

 
Pour plus de vidéos FAQ efferveScientes RDV sur ma playlist de réponses à vos questions

Le Dr Lechemia nous explique plus spécifiquement qu’en absence de cortisol la tyrosine, va être détournée de sa fonction de précurseur de l’adrénaline et de la noradrénaline, puis dans le stade ultime de précurseur de la dopamine : c’est la fin, on ne peut plus se lever. 

Concernant les maladies inflammatoires, auto-immunes ou non, elles peuvent apparaître sans qu’il y ait de notion de surstress. Mais en cas de surstress dépassé durable (où le taux de cortisol s’emballe), on sait que ces maladies inflammatoires et auto-immunes ont plus de risques d’apparaître ou de flamber.

Le burn-out est donc soit déclencheur, soit facilitateur. Les 2 raisons en sont que l’excès de cortisol est pro-inflammatoire et que de plus il perturbe l’immunité (tu sais, quand tu tombes malade au début du week-end ou des vacances, ce qui est un signe de stress avancé – mais pas de burn-out, on ne se remet pas d’un burn-out en un week-end ou une semaine de vacances).

Le burn-out peut aussi révéler une dépression, sur une constitution psychique sensible, ou un syndrome dépressif lié aux carences en neurotranmetteurs, mais là encore pas nécessairement : on peut avoir un score de burn-out élevé au MBI, le Maslach Burn-out Inventory, sans que le score de dépression soit élevé sur l’échelle de dépression de Beck.
Gardons cependant à l’esprit qu’un burn-out dans son stade le plus ultime peut conduire au suicide : la vigilance est donc de mise++ 

 

Et au niveau mondial ?

Avant de clôturer cette partie sur les définitions, rappelons celle de l’Organisation Mondiale de la Santé, parue en 2019 (oui oui, 45 ans après la définition du burn-out)

Inutile de revenir sur notre échange : on observe des burn-out ailleurs que dans le milieu du travail, que ce soit chez les aidants, les parents, les étudiants, on s’interroge même actuellement sur les enfants, aussi cette deuxième partie qui appuie et enfonce l’aspect professionnel pur du burn-out est très loin de faire l’unanimité dans le milieu médical, et ne fait surtout pas écho à la pratique clinique. 

D’ailleurs sans revenir sur cette discussion de la définition du burn-out, que j’ai aussi longuement étayée dans mon article sur le burn-out parental, je te rappelle juste ma petite proposition d’expérience : on prend les bilans biologique d’un salarié, d’un chef d’entreprise, d’un étudiant et d’une maman épuisés, et on demande à un médecin de dire quel bilan est un burn-out et lequel n’en est pas, et tu verras bien que la biologie ne fait pas de politique déjà, et que les médecins et autres accompagnants n’ont pas attendu cette définition restrictive pour accompagner TOUS les profils épuisés, qu’ils soient dans le burn-in ou en burn-out, entrepreneur et/ou parent, militant et/ou étudiant (on travaille alors en étroite collaboration avec un médecin ou un psychiatre)

Le burn-out étant maintenant on ne peut plus inclusif, les tableaux psychiques et biologiques faisant fois (voir le questionnaire du MBI, le Maslach Burn-out Inventory, et/ou le dosage salivaire du cortisol, ainsi que les mesures de l’inflammation associée pour les bilans plus poussés), à quoi reconnait-on un burn-out ?

Et bien là encore, tu l’auras deviné : c’est compliqué… 

 

Portrait-robot d’un burn-out

Les signes à surveiller

J’ai l’habitude dans mes articles & conférences de citer les 3 composantes déterminées par Christina MASLACH, qui a donné forme au travail de Freudenberger en 1974, qui est parti en live, avec une cinquantaine de burn-out décrits, remettant un cadre à ce qui ressemblait à un gros fourre-tout à l’époque.
Sa trilogie de composantes  : l’épuisement, la dépersonnalisation et le faible accomplissement personnel.

Nous pourrions les décrire de façon académique, mais le Dr Lechemia a mieux à nous proposer :

« Plutôt que de grands discours sur ces 3 composantes, j’ai l’habitude de les résumer chacune en 1 phrase :

  • L’épuisement se résume par la phrase « je n’y arrive plus ». Le patient n’a plus les ressources physiques, psychiques, motivationnelles et cognitives pour faire son travail.
  • La dépersonnalisation se résume par la phrase « je m’en fiche » qui traduit bien le désinvestissement de la victime, voire un certain cynisme.
  • Quant au faible accomplissement, il se résume parfaitement par la phrase « je suis nul » qui traduit bien la perte d’estime de soi, la perte de confiance en ses capacités et la perte de lucidité. »

Dr Lechemia

Pour les plus visuels, voici une version illustrée : 

Les 3 composantes du burn-out de Christina Maslach, illustrées par le Dr Lechemia

Ils sont mignons ces petits chiens, non ?! Mais pas forcément épanouis…

Ou si tu préfères une version illustrée ET sa version Star Wars, pour faire écho au visuel initial :


Les 3 composantes du burn-out de Christina Maslach, illustrées par EfferveScience, et Star Wars

Sauf que contrairement à ce que je pensais naïvement, il n’y pas vraiment unanimité sur ces 3 composantes non plus, car pour certains auteurs, l’épuisement suffit à définir un burn-out, alors que pour d’autres il faut a minima épuisement plus dépersonnalisation.

Ca n’a l’air de rien, mais ça change tout : sur les trois composantes, 5% des médecins seraient en burn-out.
Si on ne prend en compte que l’épuisement, c’est 35% (source inconnue – selon une autre source les chiffres varient de 35 à 55% selon les spécialisations), 45% des vétérinaires, 35% des pharmaciens (on en parle de la santé de nos soignants ?).

Et, histoire de complexifier la situation, pour d’autres, il y a burn-out si et seulement si on observe un épuisement plus un surinvestissement professionnel plus un workaholisme (donc une addiction au travail) :

Une autre trilogie de composantes de Christina Maslach, qui met l’accent sur la rôle et la responsabilité individuelles

En réalité il y a toujours une dose de surinvestissement dans un burn-out, sinon on n’irait pas jusqu’à l’épuisement… #moijedisça

Et pour rajouter une trilogie de plus, et citer une des personnalités référence du burn-out en France, Marie Pezé, auteure du « Burn-out pour les nuls » et de l’excellent site plein de ressources « Souffrance et travail » : 

Les 3 critères du burn-out selon Marie Pezé, illustrés par le Dr Lechemia

Encore faut-il qu’on trouve initialement du plaisir au travail (on parle de l’Ikigai ?)
Quant aux stimulants je plussoie, en même temps que j’alerte : sur mes deux premiers burn-out, quand je faisais de la photo de concert en plus de mon travail de jour (et ses 2 à 3 équivalents temps plein selon la période), je buvais une boisson énergisante en plus de plusieurs cafés, et j’ai commencé à faire de la tachycardie (battements cardiaques effrénés), avant de comater au boulot, c’était très inconfortable, et pas franchement efficace, je ne recommande pas.

Une trilogie de trilogies de signes plus tard, on comprend mieux pourquoi, il y a quelques années, on parlait du BO comme d’une cacophonie psychosociale !

Mais alors, on fait comment pour prévenir le burn-out ? 
Il y a des profils à risque ?

 

Portrait-robot d’un burn-outé

On a l’habitude de dire que le burn-out n’est pas la maladie des faibles mais qu’au contraire, c’est la maladie des forts.

Le fort, c’est celui qui donne tout voire trop #TeamSuperformance

Messages obscurs et contraignants : les drivers des StormtroopersOn en parle, des messages contraignants ?
Ici en mode Star Wars, et là en mode Reine des Neiges (parce que pourquoi pas ?!)

Bien évidemment on va retrouver dans ces « forts », tous les gens très investis, très motivés et à plus fortes raisons quand ils sont dotés d’une grosse capacité de travail, d’une grande endurance qui s’appuie sur une excellente capacité de récupération. Ce sont donc des personnes pourvues d’un psychisme et d’un physique solides.

« Vous êtes un mix de Ferrari et de bulldozer.
Sauf que vous avez traîné une caravane de 10 tonnes avec l’aiguille du compte-tour dans le rouge, et maintenant le réservoir est vide… et si vous continuez, c’est le moteur qui va s’arrêter »
Dr Lechemia

Mais d’autres profils sont aussi de bons clients pour le burn-out : les perfectionnistes, ceux qui manquent de confiance en eux, ceux qui ne savent pas poser de limites, les fiables, ceux qui veulent réussir, ceux qui aiment leur travail et ceux pour qui le travail est une valeur forte. Mais dans les candidats au burn-out on voit aussi souvent des personnes qui n’ont pas la compétence exigée par leurs fonctions car elles ont été insuffisamment formées et trop vite obligées de se débrouiller seules à leur poste.

Le Dr Lechemia nous propose un visuel de synthèse qui sort du cadre ordinaire des simples « surinvestis » : 

Au-delà des simples surinvestis : la variété des profils à risque de burn-out

En parlant « d’incompétence » je pourrais citer le Principe ou syndrome de Peters : quand on est promu à un poste où on n’a pas les compétences, ou qui s’éloigne trop de nos talents (pour reprendre l’Ikigai), comme mon dernier burn-out à 4 postes où je me suis éteinte en même temps que je m’épuisais, faute de créativité.

 

Le burn-out des atypiques

Il n’y a pas d’études fiables qui diraient que les neuroatypiques font plus de burn-out que les autres, en tout cas rien d’officiel à ce jour (il y a quelques études en cours)
De la même façon on ne peut pas dire que les pervers narcissiques (grande « mode » chez les HPI) épuiseraient plus d’atypiques (ou de normopensants) : en fait LA question c’est est-ce que la personne a un comportement pervers ou non, indépendamment du profil de la personne en face.

Ceci étant posé, nous pouvons quand même dire que les HPI (Haut Potentiel Intellectuel) sont de bons candidats au burn-out.
« Ils sont champions du no-limit » déjà, et on peut aussi citer la la suradaptation que ces profils demandent est qui un facteur supplémentaire, pas toujours identifié, de faire un burn-out. C’est d’ailleurs très souvent à l’occasion de la survenue d’un burn-out que l’on peut rétrospectivement détecter un fonctionnement HPI… qui lui-même compensé un TDAH (Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) voire un TSA (Touble du Spectre de l’Autisme)

La regrettée Cécile Bost parlait de « cope-out » pour souligner le mécanisme de suradaptation des profils neuroatypiques, qui en soient constituent un surstress qui sera le facteur d’épuisement principal. On commence même à parler de burn-out autistique, toujours selon les mêmes mécanismes, mais en mettant en avant le coût de la suradaptation. 

Quant à faire la part des choses entre un burn-in, un TDAH, une suradaptation autistique, une hyperthymie ou une hypomanie bipolaire c’est lié à l’antériorité : sur un burn-in ou burn-out on a des causes. Le burn-in ne survient qu’après un surinvestissement prolongé.

Ce qui va donc nous intéresser, c’est par l’interrogatoire : savoir comment était la personne dans les années précédant cette surcharge et en particulier pendant l’enfance et l’adolescence. On verra alors que toutes les manifestations de neuro-atypicité ou les troubles thymiques étaient s’étaient déjà manifestés en dehors de tout contexte de surcharge (quoique sur la bipolarité on a vu dans l’interview qu’un burn-out pouvait déclencher une manie), ce qui pointera vers un l’éventualité d’un bilan, mais pas tout de suite !
Il est inutile de faire un bilan pour valider un HPI ou un trouble neurodéveloppemental tel que le TDAH, le TSA ou un trouble DYS : le cerveau étant grillé par le burn-out, les résultats ne seraient pas révélateurs.  

En fait la priorité après un burn-out, c’est la relecture du parcours de vie, pour comprendre ce qui a conduit à l’épuisement :

« Prendre en charge un patient en burn-out ce n’est pas seulement s’intéresser à son parcours récent et causes récentes de son burn-out.
C’est passer en revue tout son parcours professionnel mais aussi toute sa vie. »
Dr Lechemia

Quant à explorer un éventuel HPI il y a des livres illustrés tout en légèreté comme « Rayures & ratures » de Chloé Romengas, ou encore « Trop intelligent pour être heureux ? » de Jeanne Siaud-Facchin que citait le Dr Lechemia qui sont de bonnes prises de contact, avec des opus qui seront ensuite plus approfondis au fil de la récupération 🙂  

Sachant que s’autoriser à ralentir et récupérer est déjà un sacré challenge sur un profil atypique surinvesti……… (je vous vois)

Ce n’est pas parce qu’on a un câblage atypique qu’il faut sauver le monde, répète après moi :
« ce n’est pas parce que je sais faire que je dois faire » (grande leçon des mes burn-out)

 

Sur le fil : burn-out or not burn-out ?

Un phénomène que j’observe beaucoup, et que j’ai aussi beaucoup joué au fil des années et de mes projets : une tendance à être toujours sur le fil de l’épuisement, en haut des montagnes russes pour reprendre la nosologie du Dr Lechemia, a éviter de justesse la (re)chute en redescendant de rythme le week-end ou en vacances, mais sans jamais récupérer vraiment (la team effervesciente vous aussi je vous vois).

On ne peut pas parler de burn-out sur un week-end, un burn-out est comme tout le processus qui le précède sur un temps long, en revanche le Dr Lechemia parle de « malédiction du week-end » avec la lionne qui s’effondre après sa semaine d’activité, ou la louve qui est obligée de ralentir et de prendre soin d’elle – mais toujours avec les petits louveteaux à gérer… :

Ca c’est le mode louve pour les mamans et parents épuisés de leur semaine, et qui doivent encore tenir le week-end
en prenant soin d’eux en même temps que de leur progéniture – voir mon article sur le burn-out parental

Ce qui pourrait ressembler à des « mini burn-out » ne sont donc pas des « burn-out » mais des crises de vagotonie qui surviennent dès qu’il y a relâchement. Elles sont d’autant plus brutales et intenses que vous étiez en surchauffe la/les semaine(s) précédente(s) :  plus vous montez haut dans l’action plus vous risquez de tomber bas dès que vous vous arrêtez.

« J’appelle ces crises de vagotonie « la malédiction du week-end » car elles viennent mettre à mal tous vos plans pour le week-end : sport, sortie avec les amis, shopping. Votre seule envie est de rester sous la couette ou devant la TV. Elles ont le même mécanisme que la fameuse « migraine du week-end ». »
Dr Lechemia

Elles s’expliquent par le fait que, dès qu’il n’y a plus d’obligations (et notre organisme sait très bien que le vendredi soir il y a relâche), le système orthosympathique (accélérateur) laisse la main au système parasympathique ou nerf vague (freinateur) qui va nous mettre au programme minimum, en mode « récupération » en quelque sorte, dès la nuit du vendredi en samedi. Sauf que l’organisme fatigué a bien envie de rester en mode parasympathique pour récupérer… qu’importent nos plans du week-end !
Du côté physiologique, dans ces moments de relâchement, l’adrénaline et la noradrénaline s’effondrent et on perd l’envie et la capacité de faire les choses.

Voilà qui fait écho à l’équilibre de l’élastique d’Art-Mella, ou a cette synthèse de la Théorie PolyVagale : 

La Théorie PolyVagale est là pour nous rappeler que pour être en mode jeu/action la semaine, on a besoin de temps de je/repos…
et si on ne les prend pas au fil de la semaine, notre corps saura rattraper le week-end #carpettediem #borntobealarve

Ces crises de fin de semaine prouvent 2 choses :

  • La première est que vous êtes en surrégime et qu’il faudrait reconsidérer votre emploi du temps.
  • La seconde est que votre système neurovégétatif fait bien son travail de régulation puisqu’il vous met d’autorité au repos quand vous pouvez vous reposer. Donc il vous protège de vous-même !

Je le rappelle régulièrement : le burn-out, comme la « malédiction du week-end » du Dr Lechemia sont des réactions adaptatives en réponse à un trop d’orthosympathique.
Ils sont là pour nous inviter à ralentir AVANT d’être stoppés net par des manifestations plus conséquentes comme les accidents cardiovasculaires, AVC, ou autre accident souvent absurde dont les personnes vraiment très épuisées ont la spécialité…

Mais ces crises sont malheureusement trop souvent mal interprétées et les patients qui les vivent ont tendance à vouloir « forcer la machine » et s’obligent à de multiples activités… ce qui accentue la fatigue et cette « neurosymphonie de la SURvie« , et fait que la crise suivante sera encore plus violente.

C’est un mécanisme qu’on va d’ailleurs retrouver, sans surprise, au début des vacances, parfois jusqu’à l’effondrement, et c’est pareil en cas d’arrêt de travail : j’en parlais en racontant mes trois burn-out, on va collectionner les somatisations en début d’arrêt, au point que les patients du Dr Lechemia parlent de « descente aux enfers« . C’est difficile à vivre et pourtant on ne peut plus normal, on ferme les vannes et c’est l’espace-temps pour l’organisme de s’exprimer. 

«  »Arrêtez-vous, ce sera pire après »
Mais rassurez-vous, c’est normal et temporaire. »
Dr Lechemia

Et pour la team perfectionniste (on vous voit) : il n’y a pas de mérite à ne tomber malade que le week-end ou en vacances !

C’est un peu triste de devoir le rappeler, mais le boulot n’est pas là pour nous rendre malade, on oublie cette histoire de tripalium et de torture, le travail est une histoire de cheminement à travers les talents et les compétences, ce n’est ni un sacrifice ni un sacerdoce. 

Quant au burn-out, il a un rôle de « disjoncteur au temps long » (quand la crise de vagotonie se tiendra sur un temps court), avec un basculement du trop de sympathique à un bon gros vagal dorsal, mais pour notre bien là encore. 

Pour reprendre la phrase clé, mais choc, mais clé,… du Dr Lechemia :

Le burn-out, s’il ne vous tue pas il vous sauve. 

Sans aller jusqu’à dire que le burn-out soit la meilleure chose qui nous soit arrivé (team « I love burnout »), il y a un avant et un après burn-out, mais autant arriver à accoucher ce « nouveau soi » en souffrant un peu moins idéalement, par une éducation à l’écoute de soi et au respect de ses besoins à l’école par exemple, plutôt que l’injonction de ne rien ressentir et/ou de toujours superformer… 

Après les profils qui font des burn-out ont parfois besoin de faire un burn-out (et/ou d’avoir des chats) pour s’autoriser (là encore) à sortir du tout orthosympathique à du relâchement en parasympathique (dorsal en l’occurrence, la fameuse « bascule »)

Clin d’œil au « faut pas pousser » de nos amis sages-femmes et obstétriciens :
vive le mode patriarchat pour (re)mettre du je(u) sans passer par la case burn-out (starring Pixel)

Mais à part le mode chat, on fait QUOI pour se remettre d’un burn-out ?

 

 

Prendre en charge le burn-out

Alors déjà : case médecin. 

La priorité est toujours d’aller voir son médecin traitant en cas de suspicion de burn-out, à fortiori en cas de surstress dépassé, quand plane les ombres du basculement et de la rupture – idéalement, c’est mieux, on récupère (un peu) plus facilement quand on s’arrête avant l’effondrement. 

Et là étonnement le médecin va… chercher ailleurs !

Le premier rôle du médecin est d’éliminer une autre cause d’épuisement avant même d’affirmer le diagnostic de burn-out. Une anémie sévère ou une hypothyroïdie (voire une tumeur cérébrale au début) peuvent faire penser à un burn-out : fatigue, troubles de l’humeur, troubles cognitifs. Attention à ne pas passer à côté de ce genre de diagnostic… 

Quand le diagnostic de burn-out est confirmé, ce qui va être important va être d’expliquer au patient qu’il fait un burn-out, mais aussi à quel stade il en est, et pour ça on en revient à la fameuse nosographie du burn-out du Dr Lechemia, que je te remets ici pour t’éviter de remonter tout l’article :

La plupart du temps, on voit les personnes au stade de basculement, quand les symptômes sont revenus, ce qui motive la consultation…

« Je ne comprends pas je ne suis plus efficace »
« Regardez, vous en êtes au milieu du processus, on peut encore agir »

Il y a un temps d’explications bien sûr, notamment de ce qu’on appelle le « burn-in », qui inclut le surstress dépassé et le basculement, et là l’arrêt de travail est incontournable pour stopper la débauche énergétique et pour commencer la réparation et la récupération. 

Ensuite, tout est question de pratique.
Rappelons cependant que le burn-out, selon les recommandations de la HAS, n’est pas un critère de prescription d’anti-dépresseur (mais plutôt d’anxyolytiques, si on tient vraiment à mettre de l’allopathie)
Il y a aussi les pratiques plus douces et fonctionnelles, comme celle du Dr Lechemia et des médecins que nous avons pu former avec mon ancien labo :

« Ma pratique fait que d’emblée j’axe mon traitement sur 4 piliers :

  • aider à refaire les neurotransmetteurs (adrénaline, noradrénaline, dopamine, GABA, sérotonine),
  • aider les hormones (prégnénolone, DHEA, cortisol),
  • aider au stockage des neurotransmetteurs (magnésium, impliqué dans 300 à 400 réactions chimiques),
  • et restaurer la fluidité membranaire (par l’oméga 3 DHA, qui lutte contre la neuroinflammation) »

Dr Lechemia

Quant à guérir d’un burn-out en 3 jours, comme on peut le lire chez certains endocrinologues (pas de nom, et c’est une personne brillante au demeurant) : il y a confusion.

En effet, dans des cas d’effondrement surrénalien documenté, la prescription d’hydrocortisone peut avoir un effet boostant remarquable, mais à elle seule, elle ne peut pas prétendre traiter les dégâts faits par la neuro-inflammation : lésions du cortex préfrontal de l’amygdale, de l’hippocampe, de la glande pinéale, diminution de la neurogénèse hippocampique, régression des arborisations dendritiques et diminution des connexions neuronales.
(et attention on parle ici de cas complexes, avec souvent d’autres paramètres d’épuisement comme des hyperthyroïdies massives, et d’autres déséquilibres de type anémies importantes, maladies chroniques complexes et parfois multiples : là les compléments vont ratisser large, au-delà du « simple » épuisement)

On a tout intérêt à toujours creuser le reste, et à couper, et pas juste 3 jours ou 15…

Il y a un temps de réparation qui est indispensable.

Il faut prendre conscience qu’il y a un gros travail de fond à faire sur l’inflammation cérébrale (neuroinflammation) et ses conséquences, multiples, et invalidantes, en plus du travail sur les neurotransmetteurs :

  • Diminution de la fabrication des neurones, au niveau de l’hippocampe
  • Régression des arborisations dendritiques (1 neurone sera connecté à moins de 10000 neurones, la norme)
  • Diminution de la connexion des neurones (via une diminution de la fluidité membranaire des neurones)

On va devoir apporter des Omega 3 de type DHA, qui représentent 97% des omega 3 du cerveau, et qui est très très carencé chez les français : seuls 14% des français consomment les 250 mg nécessaires quotidiennement, qu’on peut apporter par des compléments végétaux, plutôt le soir, tout en continuant à manger du poisson. 

Ensuite on pourra agir de façon concertée et collaborative, que ce soit le travail des psy, du coach, du nutritionniste, du coach sportif, de la sophro, du yoga, du neurofeedback… : nous sommes légion à nous donner la main pour te guider sur ton chemin de reconstruction. 

 

Mission collaboration !

J’ai longtemps enseigné une lecture uniquement physiologique du burn-out, avec une prise en charge à base de repos (l’arrêt de travail étant LA base) et de compléments, en recommandant le « mode chat » : repos, repas, repos, et c’est à peu près tout au début (ou le mode « louve » pour les mamans épuisées).

Le mode chat : repos, repas, repos, repas… oh, une boîte ! (starring Ekanta)

Tout ça fait sens, mais ne va pas forcément empêcher la rechute.

Si on regarde le travail de Sabine Bataille du côté sociologique de la force, avec les profils à burn-out, et la psychologie ou le coaching avec la notion de messages contraignants, de limites et d’estime de soi, j’ai pris conscience au fil des années que la prise en charge médicale seule ne suffisait pas à préparer la reprise (en tout cas elle ne m’a pas suffi, il m’a fallu 3 burn-out pour apprendre à dire non et m’autoriser à partir plutôt que me sacrifier…)

« J’ai longtemps cru que le burn-out était un problèmes de limites, de celles de mon corps qui ne suivait pas mon cerveau.
Alors que le vrai problème, c’était que je n’avais aucune limite… »
C’est de moi, et 3 burn-out 

Et en effet, les mêmes causes produisant les mêmes effets, si vous n’identifiez pas les causes qui ont déclenché le premier burn-out (et que donc vous ne les corrigez pas), il y a de grands risques que vous en fassiez un deuxième puis un troisième…

Or ce que l’on voit c’est que l’identification des contraintes externes qui ont déclenché le burn-out est assez simple, rapide et évidente : trop de travail, manque de temps, manager toxique, etc…
Par contre, l’identification des contraintes internes (perfectionnisme, manque de confiance, manque de limites, etc…) est plus difficile car l’autoanalyse n’est pas évidente. Or faire l’impasse sur la recherche de nos contraintes internes est une grosse erreur car ce sont elles qui provoqueront la rechute

« Si vous n’identifiez pas vos contraintes internes, vous ne les corrigerez pas, alors vous reproduirez les mêmes erreurs et vous rechuterez. »
Dr Lechemia

Rappelez-vous ce que disait le psychiatre Claude VEIL – créateur de la 1ère consultation de Psychopathologie du Travail – qui fut le premier dès 1959 à décrire les états d’épuisement au travail :

« L’état d’épuisement est le fruit de la rencontre d’un individu et d’une situation.
Ce n’est pas simplement la faute à telle ou telle condition de milieu, pas plus que ce n’est la faute du sujet »
Claude Veil, créateur de la 1ère consultation de Psychopathologie du Travail 

Il en résulte que l’équipe idéale pour accompagner un burn-out est une association médecin (LA base, pour éliminer ce qui n’est pas un burn-out, et pour poser le diagnostic de burn-out), coach (mais attention à la pratique illégale de la médecine – idéalement on intervient AVANT l’effondrement, et il faut être très au clair sur quand passer la main), psychologue ou psychiatre (sur le côté traumatique et blessure narcissique, identifier le harcèlement, le surinvestissement, les familles toxiques),  mais aussi nutritionniste ou naturopathe, coach sportif, sophrologue, etc…, et c’est le rôle de chacun que de vous aider à compléter l’équipe. 

Le coaching reviendra aussi pendant l’arrêt, une fois qu’on aura commencer à reconstituer des réserves d’énergies (et de neurotransmetteurs, hormonal, et d’omégas 3), pour accompagner le travail de relecture du ou des burn-out et préparer une reprise qui soit saine, épanouissante et surtout écologique.
(une première approche de ce travail, plus accessible, est disponible dans mon livre « Le POWER du Je(u) »)

Il y a aussi plusieurs outils thérapeutiques à explorer, comme le neurofeedback, l’EMDR, ou les traitements « musicamenteux » qui vont jouer sur la dopamine et l’équilibre du système nerveux autonome. 

Quant aux projets de reconversion… attention, pas de précipitation

 

Burn-outés VS burn-out

On observe un nombre conséquent de personnes qui’ ayant fait un burn-out’ s’orientent vers l’accompagnement du burn-out… et c’est louable, mais pas forcément suffisant. 

« Si votre question est « faire un burn-out rend-il légitime pour accompagner le burn-out ? », la réponse est NON.
Cependant, il est certain que le fait de connaître le burn-out de l’intérieur, de l’avoir vécu dans ses tripes est un atout extraordinaire pour mieux comprendre ce que la victime ressent.
Or ce que demande la victime de burn-out c’est d’abord d’être entendue puis d’être comprise. N’oublions pas qu’elle doit faire face à sa peur, sa honte et sa culpabilité.
Si elle plus, elle a l’impression de ne pas être comprise, la réparation sera quasi-impossible. »
Dr Lechemia

Surtout on incarne qu’il est possible de s’en sortir, parce qu’on l’a fait, même si c’est compliqué, même si ça passe par des rechutes.

Concernant les connaissances minimales, j’aime beaucoup la réponse du Dr Lechemia, qui nous invite avant tout à être conscient des limites de sa propre compétence (ce qui rejoint notre échange avec le Dr Le Doze sur le « coaching de trauma » pour les accompagnants formés à la Théorie PolyVagale).

On ne peut pas tout faire tout seul donc il faut savoir déléguer ce l’on ne sait pas faire à des gens dont c’est la spécialité.

« Pour ma part, je prends en charge la partie diagnostic, diagnostic différentiel, traitement médicamenteux quand il est nécessaire, nutrithérapie et nutrition.
Pour le reste j’oriente vers des correspondants psychologues, coachs et autres accompagnants dans d’autres disciplines. »
Dr Lechemia

Et il est tout a fait ok de partager son vécu du burn-out pour montrer qu’on connaît « la bête ».

« Mieux encore, si vous avez fait un burn-out et que vous le dites à votre patient ou client, il verra que vous vous en êtes sortie et il ne pourra qu’avoir encore plus de foi dans sa guérison. »
Dr Lechemia

Sur ce point, j’aime beaucoup le travail de mon amie et consœur Astrid Le Fur, pour qui j’avais témoigné il y a quelques années de ça du burn-out des profils atypiques, dans son ouvrage « Du burn-out au born-out«  (« de l’épuisement à la renaissance, pour les non-anglophones), qui témoigne justement de la reconstruction après le burn-out, dans un schéma très parlant :

« Du burn-out au born-out » avec Astrid Le Fur chez Vuibert, visuel reproduit avec l’aimable accord de l’auteure
(d’ailleurs vous retrouverez « mes » courbes du burn-out dans le livre)

On parle ici de personnes particulièrement surinvesties ET passionnées, d’où l’euphorie avant le burn-in qu’on ne retrouvera pas dans TOUS les burn-out, en revanche la suite de l’aventure donne beaucoup plus envie que lorsqu’on s’arrête à l’effondrement… et c’est précisément le rôle des « survivant.e.s » que d’alerter sur le pendant mais aussi montrer l’avenir…

« Plus on va rester dans son domaine de compétence, plus on va être crédible, et plus on va vaporiser ce qui font les autres à l’extérieur. » 
Dr Lechemia

Et c’est toujours une grande joie que d’avoir les retours de nos clients qui ont poursuivit leur chemin avec d’autres praticiens et thérapeutes. 
Sans oublier les « médecins conseil » de la Sécurité Sociale, qui contrôlent la réalité du burn-out, et le passage en Affection Longue Durée (ALD), et est parfois très bon conseillers et alliés (quand ils ne surveillent pas d’un peu trop prêt les arrêts de nos médecins spécialisés en prise en charge de l’épuisement).
C’est le médecin conseil qui peut mandater le médecin du travail quand une situation s’éternise, ou qu’on manque de retours de l’entreprise…

Quant à nos burn-outés, ils sont souvent les « canaris devenus colibris » de leur(s) entreprise(s), et c’est précieux. 

Même si ça peut être compliqué, si c’est possible et secure pour la victime en fonction de son environnement de travail, il est intéressant de PARLER de son burn-out, même si ce n’est pas une obligation – il n’y a RIEN qui oblige à donner un diagnostic, mais pour les collègues proches à minima ça peut aider à comprendre la situation, informer, alerter, surveiller aussi si on reprend, et amener idéalement l’entreprise à s’interroger sur leur management (si si ça arrive)

On peut donc vraiment aider ses patients et clients en les encourageant justement à parler de leur burn-out à leurs collègues, managers et responsable RH.

« C’est grâce à cette transparence que j’ai vu des patients se voir proposer* par leur entreprise la possibilité d’organiser des réunions d’information sur le BO où ils racontaient leur parcours. »
*et moi aussi avec certain.e.s de mes coaché.e.s
Dr Lechemia

Ces réunions d’information sont toujours très appréciées des collègues. Parfois même, le coach qui les avait accompagnés pendant la reconstruction était invité à s’exprimer sur le burn-out voire à faire un audit de l’entreprise sur ce sujet (personnellement je n’audite pas, mais ce sont toujours ou presque des client.e.s qui m’ont amenée à intervenir dans leurs entreprises – merci pour ça).

Ce sont ces petites graines qu’il faut planter si on veut voir émerger une QVCT digne de ce nom.

Et parce qu’une image vaut mille maux, petit rappel en version illustrée : 

N’hésite pas à l’afficher, cette version ou celle du Dr Lechemia, pour sensibiliser,
et télécharge mon guide gratuit « burn-out les règles du je(u) », sur ma page de ressources

En parler c’est aussi permettre de préparer sa sortie le cas échéant, et pour ça ne manque surtout pas l’article sur les conseils juridiques de Maître Guillaume Delord, avocat spécialisé dans l’accompagnement des personnes en burn-out : 

 
Quitter son entreprise après un burn-out : les conseils précieux de Maître Guillaume Delord

Sachant que la priorité de l’arrêt n’est pas la négociation mais la ré-cu-pé-ra-tion : on dort, on fait la sieste, on marche, on joue avec ses chats, on ne s’inflige rien, et après seulement on s’interrogera sur la reprise (ou non) !

Et enfin LA question :

 

Arrêter l’épidémie mode d’emploi

Déjà prenons conscience de l’importance du problème (les entreprises aiment bien les chiffres) : aujourd’hui, selon l’enquête Opinion Way de novembre 2023, 9% des salariés sont en burn-out sévère (2.5 millions), soit 8 fois plus qu’en 2015 (!!), mais surtout 33% des salariés sont en souffrance au travail (9 millions soit 19 fois plus qu’en 2015 !) donc au bord du burn-out, et ce pourcentage monte à 52% chez les managers, 60% chez les plus de 60 ans, et 55% chez les moins de 29 ans !

« Ce dernier pourcentage est très inquiétant car les jeunes sont a priori plus résistants et ils sont depuis peu dans le monde du travail.
Que deviendront-ils sachant qu’ils ont encore 35 à 40 ans à travailler ?! »
Dr Lechemia

La seule façon d’enrayer cette épidémie de burnout inverser cette tendance serait d’arrêter de vouloir un maximum de profits en un minimum de temps et avec un minimum de moyens (humains entre autres) et un minimum de considération pour l’humain !

Sachant que l’équilibre au travail se joue entre l’équilibre entre les attentes/contraintes et les ressources perçues (le « perçues » est importante, très polyvagal).

Pour prendre conscience de cette nécessité impérative, il faudrait simplement que les dirigeants des entreprises sachent que l’on permet aux salariés dans le bien-être (c’est-à-dire travailler efficacement et sereinement), on a :

  • 150% d’absentéisme en moins,
  • 50% d’arrêts maladie en moins,
  • 150% de loyauté en plus vis-à-vis de l’entreprise,
  • 55% de créativité en plus et surtout…
  • …une augmentation de la productivité de 31% !!!

Qui dit mieux ?!

On vote pour les équipes qui « performent aujourd’hui sans hypothéquer demain », pour citer une dernière fois le Dr Lechemia

Sans oublier que le corps gagne toujours à la fin… alors préservons nos montures, « prenons soin de nos équipes pour qu’elles prennent soin de nos business », dixit Sir Richard Bronson, ex-PDG de Virgin.

Sans oublier que semer des graines de stress-défense aujourd’hui, et montrer l’exemple, c’est protéger les futures générations aussi, et ouvrir une nouvelle voie à nos parents qui se sont tués au travail, parfois littéralement… 

C’était la conclusion de la prévention du burn-out parental, mais elle est encore d’actualité ici… 

Pour mon papa,
et pour le Dr Marc Beck.