- L’enfant, siège des émotions et ressentis
- L’adulte en mode prise de recul et rationalité
- Le parent et ses principes et son jugement
Ici la version audio (parce que c’est un peu long comme article…)
Et la vidéo pour une démonstrAction illustrée et animée 🙂
Elsa : l’histoire d’un GAME OVER
Elles jouaient, riaient, chantaient, dansaient…
Panique des parents.
Fuite en forêt.
Cache tes pouvoirs.
N’en parle pas.
Ne. Ressens. Pas.
Ou comment Elsa a découvert d’un coup le monde merveilleux des injonctions, des messages contraignants et du faux self…
Game. Over.
Fin du je(u) pour Elsa.
Fin de l’enfance…
Elsa la peur.
Elsa le contrôle.
Elsa SuperFection et injonctions, bonus « file dans ta chambre » !
(bon et bien sûr qui dit Disney dit qu’elles vont finir orphelines, mais ce n’est pas mon propos ici, et pour le coup les parents survivent relativement longtemps dans ce film)
Petit intermède musical à base de bonhommes de neige
(non c’est pas encore Libérée délivrée, mais ça arrive !)
SuperFection & injonctions
Don’t feel.
Be the good girl…
Contrôle.
Cache.
Ne ressens pas.
Sois parfaite.
Fais plaisir.
Fais des efforts.
Dépêche toi.
De quoi développer un magnifique faux-self en mode robot (car il y a deux types de faux selfs, le robot qui masque des sentiments et le caméléon qui se suradapte, dans les deux cas c’est épuisant).
Elle enferme ses pouvoirs.
Elle enferme ses émotions.
Elle enferme ses sentiments.
On l’enferme.
Elle s’isole.
Elle renvoie sa sœur.
Trois fois.
Elle s’enfuie.
Elle glace sa sœur.
Elle glace Arendelle (là où se déroule l’histoire).
Elle crée un monstre de glace préserver son isolement.
LE parent normatif coincé.
LE mode dorsal ultime.
(c’est vrai ça on n’a pas encore parlé de Théorie PolyVagale 🙂 )
(oui congelée aussi, mais ça fait sponsorisé par Picard « congelée », même si c’est bien dans le faux self robot)
Et par « contrôle » c’est plus une invitation à ne pas ressentir, ne pas exprimer, ne pas manifester nos émotions…
Spoiler : ça marche pas.
Si on veut être un.e Jedi de l’Intelligence Emotionnelle elle se maîtrise, ce qui passe par l’accueil et la bienveillance, mais elle ne se contrôle pas…
Une émotion apporte un message.
Elle trouvera toujours un chemin.
La colère par le burn-out.
(ou le « ice-out » quand on s’appelle Elsa)
La tristesse par la dépression.
La peur par l’anxiété…
LibérAction !
Je te recommande++ d’écouter aussi la version anglaise (ou au moins d’aller lire ses sous-titres)
Etre dans le contrôle permanent c’est éreintant.
Viser la SuperFection permanente c’est illusoire. Et épuisant.
- Elsa tombe le masque, elle ne cache plus ses pouvoirs (« now they know »)
- Elle abandonne SuperFection, cette idée d’être une bonne petite fille parfaite pour juste être elle-même (enfin !)
- Et un point que j’aime particulièrement c’est que quasi instantanément elle (re)donne vie à Olaf 🙂
Olaf c’est ce bonhomme de neige qu’Elsa avait créé avec Anna dans la chanson du bonhomme de neige, quand elle était encore « vraiment enfant ».
A l’époque inanimé, mais déjà en demande de câlins 🙂
Un des premiers moments de la fuite d’Elsa c’est la recréAction d’Olaf, mais cette fois vivant, et pour moi c’est l’incarnAction de cette part d’enfant qu’elle a tué après l’accident d’Anna.
D’ailleurs une phrase notable dans la version française, qu’on ne retrouve pas en anglais (oui c’est rare dans ce sens) : « j’ai laissé mon enfance en été », et on connait la fascination d’Olaf pour l’été, mais un été qui serait cet espace où on s’autorise à prendre du plaisir (les champs, les coquelicots, la plage, la nage, la danse, les pique-nique….)
L’idée ici n’est clairement pas de renier l’hiver, mais de se donner un « terrain de je(u) » où l’été incarnerait l’enfance, ou plus simplement le repos et le lâcher prise (et je suis bien placée avec ma trilogie de burn-out et mon travail sur le sujet pour savoir combien il est difficile aux burn-outés de lâcher le travail et les masques de SuperFormance, même pour bronzer en mode burn-août…).
Elsa le dit elle-même, en anglais cette fois : « the cold never bothered me anyway », à savoir « le froid ne m’a jamais dérangée », et pour cause Elsa c’est le froid !
Une expression hélas très très très mal traduite par « le froid est pour moi le prix de la liberté » qui sonne comme un sacrifice, encore un… alors que Elsa c’est la Wim Hof* ultime 😀 !
*Wim Hof est cette personne surnommée Iceman qui prend des bains glacés, pour la partie visible de l’iceberg (c’est à propos…), mais qui a surtout développé une maîtrise très fine de son mental et de sa respirAction pour permettre la résilience et l’adaptAction nécessaires et ses expériences : un vrai pro de la Théorie PolyVagale et de la maîtrise de son système immunitaire et adaptatif !
Et c’est très bien le froid, on n’est pas dans un « Winter is coming » à la Game of Thrones ici.
Enfin si au début quand Elsa ne maîtrise pas encore son pouvoir/ses émotions et qu’elle a plongé tout le pays en hiver, mais à ce moment-là elle ne le sait pas encore…
Cette libérAction d’Elsa c’est l’acceptAction de soi et la reconnexion à sa vraie nature et à ses pouvoirs, talents et émotions !
Une vraie quête de je(u) !
On pourrait assez facilement faire le parallèle avec l’atypisme et ses injonctions plus ou moins conscientes à porter des masques de normalité étouffants et épuisants, jusqu’à ce qu’on accepte et intègre son mode de fonctionnement pour déployer son (haut) potentiel… mais à l’ère des injonctions et conditionnements cette quête n’est pas réservée aux profils atypiques (et si je me lance sur le sujet je vais passer de l’article au roman…)
Plus généralement on peut dire qu’Elsa a enfin commencé à jouer avec son talent et à le révéler au monde… en fait elle a trouvé son Ikigai 🙂
Objectif Je(u) !
Si tu me lis depuis longtemps tu le sais : pour moi la clé de la préservAction et de la récupération post burn-out c’est le je(u).
Le je(u) dans le sens de se reconnecter à soi, ses besoins, ses émotions, ses envies et ce qui nous enthousiasme et nous fait plaisir.
Et dans le cas d’Elsa et de l’analyse transactionnelle : se reconnecter à la part d’enfant en soi.
« Nous vivons mieux si nous estimons/apprécions notre moi Enfant et en prenons soin, en acceptant nos sentiments tels qu’ils sont ; si notre moi Parent Nourricier est protecteur et nous donne la permission de ressentir ce que nous sentons […] et si notre moi Adulte réfléchit à la façon la plus judicieuse de composer avec la situation présente. »
Paul GAMBER, L’Analyse Transactionnelle pour les Nuls
De la même façon il y a des enfants soumis (Elsa), rebelles (Anna), petit professeur (Baby Yoda ?! non je digresse…), libre (Olaf).
Mais comme pour la TPV il arrive qu’il y ait des états plus voire trop présents, et d’autres plus effacés… comme l’enfant quand on grandit sous les injonctions et autres messages contraignants.
Et LA recette pour (re)mettre du je(u) en Analyse Transactionnelle, c’est de cultiver son parent nourricier (celui qui prend soin de nous… on en parle de l’estime de soi ?!) ET de (re)donner de la place à son enfant libre (libérééééé….).
Mission collaborAction !
Aparté sur Frozen 2 (parce qu’à défaut de l’avoir vu j’ai regardé des analyses et demandé des retours) :
J’aime beaucoup l’image d’Elsa revenant à ses origines et se connectant à ce « cheval d’eau » qui pour moi symbolise la libération de ses émotions et la reconnexion à son corps et son cœur.
J’y vois outre la quête de je(u) évidente, le retour à soi, une connexion à son FLOW, l’eau étant la version fluide, libérée (délivrée) de la glace.
Et cette image de reconnexion à son cheval/poney est une image que j’emprunte à Roland Jouvent pour amener à reconnecter le cerveau au corps et ses états… #TeamPOWER
(bon après j’ai AUSSI eu des retours d’ami.e.s scientifiques il parait que le film parle d’homéopathie et que eau et glace sont traités comme deux éléments distincts… ?!?)
C’est en se reconnectant à soi, en reconnectant son cerveau à son corps, son cavalier à son poney qu’on va pouvoir entrer en relAction avec l’autre et avancer ensemble.
Interpréter les voix qu’on entend, poser ses limites, affirmer ses besoins, exprimer ses émotions et sentiments (faire sa demande en mariage…) OUI il y a des outils et techniques pour poser ses limites, dire non, exprimer ses besoins, lâcher prise MAIS le fait est que ce n’est pas SI simple : là encore tout dépend de nos états, et des je(u)x et enjeux propres aux perceptions et intentions de chacun, et de nos conditionnements… pas toujours évident.
C’est d’autant plus vrai dans la Reine des Neiges où Elsa a été conditionnée à s’oublier et se maîtriser en toutes circonstances, ce qui rend ses tentatives de poser des limites particulièrement violentes et destructrices : éclairs de glace, exil, monstre de glace… la communicAction entre les deux sœurs est LOIN très loin d’être non violente…
Anna a quant à elle manqué de cadre et de références parentales, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux manipulActions. Au point d’accepter une demande en mariage du premier prince venu, et se laisser complètement abuser par son premier fiancé dont elle ne décode pas au premier abord le double jeu (pour en savoir plus sur les jeux psychologiques là encore voir Psychorama, c’est encore un point que j’ai du mal à décoder).
Mais là où c’est intéressant c’est que les deux sœurs se complètent :
Au-delà de la complémentarité évidente de la glace et du feu nous avons l’adulte et l’enfant, le contrôle et la spontanéité, l’hiver et l’été, la remise en question profonde et une forme de superficialité (voir la vidéo d’Allan sur le cycle du changement), la contrainte et la liberté… et de la même façon que tous les états sont ok : l’un(e) ne va pas sans l’autre.
Et les deux sont excessives, Elsa dans le dorsal et Anna dans un trop de vagal ventral (et la tendance au sympathique quand elle s’emporte, mais le prince l’a bien mérité !) qui rendent leurs états dominants souvent subis et/ou inadaptés, au point où le rôle de l’adulte est finalement joué principalement par Kristoff…
L’idée principale reste de se (re)connecter à soi et d’observer ses états pour éventuellement les réajustement et (re)mettre du je(u), cette subtile alchimie d’écoute de soi et de place au jeu qui va cultiver et entretenir notre POWER intérieur 🙂
Et pour le coup la traduction française est ici beaaaaaucoup plus intéressante que le « fixer-upper ».
Et c’est probablement justement pour ça, selon moi, et pour l’équilibre qu’ils entretiennent collaborActivement, que Kristoff est finalement le mieux adapté et endosse régulièrement le rôle d’adulte entre les deux sœurs, car chez lui l’absence de figures parentales a été bien compensée par cette sympathique tribu « rock & roll »…
(Mais pourquoi il rame tant à faire sa demande dans le 2, vont me rétorquer les analystes.. et bien justement parce que cette fois c’est lui qui est débordé par ses émotions 😉 )
Les deux gagnent en recul et part adulte, donc en équilibre et discernement.
Elsa laisse un espace à son enfant intérieur via le nuage réservé à Olaf.
Tout le monde lâche l’illusion de la SuperFection (même si l’injonction semblait réservée à Elsa uniquement).
Et enfin Elsa en mélangeant le je(u) et l’amour parvient à maîtriser son pouvoir et faire d’Arendelle un terrain de je(u) où libérer (délivrer) son (haut) potentiel 🙂
…Ou en version analyse animée (et qui va ENCORE plus loin)…
Maintenant : à toi de jouer ✨💎🖖
Bravo Sandra
Comme d’habitude: ludique et intelligent.
Vacher Wilfrid A récemment posté Test
Merci beaucoup Wilfrid !
Merci Sandra,
Tes traductions sont toujours un plaisir de clarté et d’intelligence et je m’en sers dans mes formations.
Un grand merci.
Valérie
Un grand MERCI Valérie !
Un grand merci pour la clarté des théories avec ces illustrations !
Avec grand plaisir Nataly, merci pour ce retour !
(c’est très joli Nataly avec un « Y », très harmonieux 🙂 )
Sandra A récemment posté TPV appliquée : l’Intelligence Relationnelle du Dr Le Doze
Bonjour ! Je tenais à vous féliciter pour votre article sur les bonhommes de neige de La Reine des Neiges. J’ai apprécié la manière dont vous avez décrit la création de ces personnages et les différentes techniques utilisées. Votre article m’a donné envie de construire moi-même un bonhomme de neige inspiré de La Reine des Neiges ! Merci pour cette belle inspiration.
Avec plaisir, merci pour votre commentaire 🙂
Sandra A récemment posté Théorie PolyVagale : les bases 2.0