Il est le premier et toujours l’un des seul à avoir écrit sur la Théorie PolyVagale en France : j’ai le plaisir d’interviewer Eric Marlien, auteur de l’ouvrage « Le système nerveux autonome de la théorie polyvagale au développement psychosomatique« . 

Ensemble nous allons explorer les nouvelles clés de lecture proposées par la Théorie PolyVagale sur nos interactions et sur le stress et le burn-out. 
Eric vous a même concoctés des exercices inédits pour renforcer son nerf vague (un grand MERCI à lui !).
Prévoir 2 assiettes. (si si)

C’est parti !


Pour explorer le travail d’Eric Marlien et découvrir ses formations

Les grands pouvoirs du nerf vague

Il est l’un des régulateurs de l’organisme au sein du Système Nerveux Autonome, le nerf vague est la dernière tendance dans la littérature pour son rôle anti-inflammatoire et stress-défense.
Sa bonne flexibilité est un indicateur de la bonne santé générale et du pouvoir de guérison de l’organisme. 
On ne compte plus les publis et ouvrages sur le sujet :

Un aperçu de la littérature sur le nerf vague.
En haut les livres intégrant la Théorie PolyVagale

On voit ici à travers les différents titres les belles promesses et le grand pouvoir du nerf vague sur la santé générale

Il est à noter cependant que tous ces ouvrages n’intègrent pas la Théorie PolyVagale, sans pour autant la contredire.

Les ouvrages d’Eric Marlien, Stéphane Drouet et Stanley Rosenberg, ouvrage récemment traduit, incluent la nouvelle branche vagale ventrale dans leur approche, cette nouvelle voie du lien social et de la reconnexion à soi et aux autres qui va s’activer quand on se sent en sécurité. 
Je ne représente bien sûr ici que les ouvrages en français, pour aller à la source les livres de Stephan W. Porges et Deborah Dana sont LA base pour explorer la TPV. 

Les ouvrages du bas de la photo ne font pas le distinguo entre les branches anciennes et nouvelles du nerf vague, mais les effets mis en avant s’appuient sur sa branche myélinisée… nouvelle.

En fait comme l’explique Eric dans la vidéo plusieurs théories cohabitent pour explorer les fonctions du nerf vague, et les ouvrages du bas se basent sur le Modèle d’Intégration Neuroviscérale de Thayer et Lane (2009) qui fait le lien entre cœur et cerveau dans la régulation des émotions à travers la variabilité de la fréquence cardiaque (branche vagale nouvelle).

Eric nous parle également d’un modèle qui les unit tous en mettant l’accent sur l’impact de ces nouvelles théories sur la lecture du stress, la Théorie du Stress Généralisé ou Generalized Unsafety Theory of Stress (GUTS – décidément c’est dur d’arrêter de se regarder le nombril et de lâcher les microbiotes – lire cet excellent article d’Eric sur le sujet !).
Cette nouvelle théorie de Brosschot, Verkuyl et Thayer (2016) repositionne le stress comme « insécurité généralisé », intégrant à la fois le Modèle d’Intégration Neuroviscérale et la Théorie PolyVagale pour définir le stress comme un état traduisant une non perception de sécurité : soit on est dans l’état de résilience et de sécurité qu’est le vagal ventral soit l’organisme est en permanence activé et sous tension pour détecter les dangers… qu’il y ait ou non danger. 

Gare au mode survie du sympathique et du vagal dorsal quand ils sont activés en permanence

Comme je l’expliquais dans mon article sur la neurosymphonie de la SURvie un organisme non sécurisé va être en permanence activé et en mode SURvie… qu’il y ait ou non danger réel. 
C’est cette suractivation du système de mobilisation sympathique qui va user l’organisme et enclencher les effets délétères du stress, quand l’impact bénéfique du nerf vague sur la santé sera actif dans le ressenti de sécurité et de lien social, indépendamment des menaces. 

Et d’où nous vient cette suractivation ? 

De notre passé, et de sa perception (ou non) de sécurité…

Comprendre l’impact du passé

Eric nous parle des « Adverse Childhood Experiences » (ACEs) qui sont autant d’expériences passées où on ne s’est pas sentis en sécurité et en lien à nos figures d’attachements. 
Ces expériences vont conditionner notre capacité à nous sentir en sécurité et à activer avec fluidité la branche vagale ventrale en grandissant, dans un prisme TPV.
Un phénomène superbement illustré dans ce film d’animation qui fera autant office de rappel de ce qu’est la Théorie PolyVagale que de l’impact des traumas, des ACEs et du stress chronique sur l’équilibre de notre Système Nerveux Autonome et sur les états d’activation subis :

 
Pour visionner la vidéo en français RDV ici (merci à Quantum Way pour la traduction)

On comprend mieux pourquoi l’organisme suractivé arrive à ne plus entendre les signaux du détecteur d’incendie qui vont annoncer le burn-out qui is coming : l’alarme est activée en permanence !
De l’importance d’habiter sa maison pour se reconnecter aux différents signaux et réajuster le niveau de sensibilité de l’alarme… 

 
De l’importance d’habiter sa maison pour ne pas la laisser cramer…

Un challenge quand il y a un passé traumatique, comme l’explique Robert Schwartz dans cette conférence pour Quantum Way que j’ai eu le plaisir de sketchnoter :

Robert Schwartz nous parle de l’impact de la TPV sur la lecture et la prise en charge des traumas

Robert Schwarz, proche de Stephen Porges, a fait les liens très intéressants entre Théorie PolyVagale et Internal Family System que nous avons exploré ici avec Art-Mella et que nous retrouvons dans les travaux du Dr François Le Doze et son Intelligence Relationnelle :

François le Doze au Congrès Douance 2019

L’idée est de reconnecter avec l’enfant traumatisé en soi pour le rassurer et lui laisser l’espace de s’exprimer et surtout se sentir en sécurité.
C’est avec un enfant accueilli et en sécurité que l’on sera en mesure de prioriser les dangers une fois adulte. 
Et rien n’est perdu : l’adulte que nous sommes peut aller rendre visite à son enfant pour le rassurer, c’est l’Internal Family System et l’Intelligence Relationnelle.
D’ailleurs le papa de la TPV, Stephen Porges, travaille sur l’autisme et la perception de sécurité avec le « Safe & sound protocol« 

On peut aussi modifier la « signature énergétique » des événements passés par des pratiques comme l’EFT, pour Emotional Freedom Techniques, une pratique de neuropuncture qui va permettre d’atténuer les émotions associées aux souvenirs traumatiques (et qui a aussi un haut potentiel de stress-défense pour s’apaiser le ressenti de stress).

Entre les lignes ici, pour synthétiser ces deux sketchnotes et compléter l’interview d’Eric : outre nous donner LA pièce manque du stress et du burn-out la TPV apporte une piste d’accompagnement du stress-chronique, du burn-out et de la dépression dans leur dimension inflammatoire, propose un décodage des maladies inflammatoires et auto-immunes aussi, qui pourraient être une forme d’hyperactivation de leur système de détection du danger dû à un dorsal subi (et l’hypersensibilité au sens large pourrait être une cause de suractivation du SNA en réponse à un manque de sécurité périnatal).
C’est aussi un moyen de se reconnecter à ton corps et ses besoins, décoder ton stress et tes émotions et jouer avec ton flow.
Voilà.
(de rien)

Oui mais : comment fait-on pour renforcer son nerf vague et se reconnecter au sentiment de sécurité ? 

Justement, Eric a des outils efferveScients pour toi, et moi aussi 🙂 

 

Renforcer son nerf vague mode d’emploi

Si tu as regardé toute l’interview du as déjà de très beaux outils, dont un outil totalement inédit pour renforcer le haut potentiel de la cohérence cardiaque pour renforcer ton nerf vague. 

Si tu as regardé toute l’interview d’Eric Marlien tu sais.
Sinon : prends 2 assiettes et va écouter l’interview 😉

Quelques points clés : pour renforcer le nerf vague il est important de pratiquer la cohérence cardiaque de préférence en respirant uniquement par le nez mais sans forcer pour ne pas suractiver le nerf trijumeau (celui qui fait grincer des dents et serrer les mâchoires en mode sympathique).
Quand on est très stressé on peut aussi souffler par la bouche (ce qu’on lit fréquemment quand on explore la cohérence cardiaque) ET en expirant plus longtemps qu’on inspire (par exemple 4 temps d’inspi, un temps bloqué et 6 temps d’expi).
Pour le reste je te laisse pratiquer avec Eric et découvrir ses formations pour encore plus d’outils pratiques 🙂 

L’idée est avant tout de passer par la respiration pour prendre du recul sur la situation, et passer du vague à l’âme pour reconnecter à son soi profond, son « je », et se détacher des situations de SURvie.
Ou pour l’explorer avec Deborah Dana, qui a travaillé à la mise en pratique de la TPV avec Stephen Porges :

Deborah Dana sur les chemins de la connexion guidés par la TPV au dernier Sommet Quantum Way

J’aime beaucoup l’image des états comme autant de paires de lunettes avec lesquelles on va voir le monde, et celle du thérapeute en vagal ventral qui va aider son patient à remonter son état. 
C’est notre état qui écrit l’histoire 🙂 

Comment nos états influencent notre perception du monde

Ce sont nos états qui vont influencer notre perception du monde et combien nous sommes ou non réceptifs aux signaux de danger ou de sécurité qui nous entourent. 

3 étapes pour en jouer et se reconnecter à soi :

  • La neuroception pour percevoir ses états et les décoder
  • La hiérarchie des états du ventral au dorsal en passant par le sympathique selon le niveau de sécurité ou de danger perçus
  • L’autorégulation de son état avant la corégulation de l’autre   

Dit autrement, et illustré d’un court métrage, c’est apprendre à dessiner des petites balles jaunes souriantes :

 
Je suis donc tu es, court-métrage de Maylis de Poncin

Une trilogie d’outils proposés par Deborah Dana pour se reconnecter aux moments de vagal ventral et renforcer son nerf vague (et ses petites balles jaunes) :

  • Les micro-moments de VV comme autant d’étincelles de bonheur à collectionner
  • La respirAction avec un soupir intentionnel apaisé
  • La visualisation avec une méditation pleine de la connexion à l’énergie VV que nous a offerte Deb Dana en fin de conférence

Et le POWER de la TPV c’est qu’en changeant d’état on peut changer l’histoire et son vécu.
Se reconnecter à soi et passer du vague à l’âme pour changer son attention au monde et la conscience de soi.
(re)Mettre du je(u) 🙂 

Une quête de je(u) au cœur du livre que je suis en train d’écrire, et qui viendra d’ici la fin d’année je l’espère compléter la photo des ouvrages explorant la TPV… 

J’avais le vague espoir de finir le tapuscrit pour May the 4th…
au final c’est la moitié du tapuscrit que j’ai finie et imprimée pour mieux la relire avant d’attaquer la suite 🙂
Mon nouvel objectif est Halloweenesque, avec une phase illustrAction pour qu’il n’y ait que mes visuels dans le livre.

 
 
Et pour rester et conclure la partie outils en voici un issu du livre de Stanley Rosenberg que j’ai récemment illustré : le mouvement de base.
 
Le « mouvement de base » dans « Stimuler le nerf vague pour faciliter la guérison » de Stanley Rosenberg 
 
C’est un peu ZE outil dans « Stimuler le nerf vague pour faciliter la guérison » de Stanley Rosenberg, je l’ai illustré pour un support sur les liens entre Théorie PolyVagale et réflexes archaïques : le « mouvement de base » permet d’activer le nerf vague en quelques instants. Il suffit de croiser les mains derrière la tête, en croisant ses doigts, puis de regarder d’un côté jusqu’à ressentir un signe de relâchement (comme une envie de bailler, un relâchement de la mâchoire ou des cervicales), et recommencer de l’autre côté.
Je le fais régulièrement ça marche vraiment bien, et j’avais envie de l’illustrer et de l’ajouter depuis que j’ai fini le livre de Stanley Rosemberg… ses autres postures rappelant le Yoga Neural développé par Eric Marlien dans son ouvrage (et que j’ai illustré dans POWER).
 
A toi de jouer !
 
Quant à moi je ne sais donc officiellement toujours pas faire d’article court, mais je vais le clôturer en musique ET avec miss Polly Vagal, pour une dernière touche de TPV en attendant le livre, ou avec les formations d’Eric