Avec cet article je vais proposer une relecture du contexte sanitaire et sociétal actuel sous un prisme Théorie PolyVagale (ou TPV).
Ca va être *un peu* long, mais pour l’avoir abordé lors de mon webinaire, à travers des posts sociaux et dans la team POWER je pense que c’est un article nécessaire…
Pour commencer dans une pseudo légèreté, je passe la parole à François Morel et sa très juste et très percutante chronique « Confinements » sur France Inter :
Une lecture aussi factuelle que dystopique dans sa projection, qui n’est pas sans rappeler la nouvelle proposée par Bernard Werber au premier confinement… (et encore l’ambiance actuelle n’est pas si différente de 1984 ou de La Zone du Dehors)
Bref, tu l’auras noté : ce n’est pas DU TOUT la même énergie entre ce reconfinement et l’épisode précédent.
Et si on avait changé d’états ?
CONFINEMENT 1.0 🏡
En « lecture TPV » on pourrait dire que le premier confinement nous a mis en dorsal par son immobilisation forcée (c’est le propre du confinement dans son aspect « immobilisation forcée »), et rester chez soi c’et une immobilisation. On a aussi pu ressentir une dose de sympathique par la nouveauté de la situation et les injonctions à « SuperFormer son confinement », comme je l’évoquais dans mon article sur les nooooooombreux défis lancés en mars dernier…
Le fameux « on a plein de temps c’est confinement »… qu’en pensent les parents ?
Astrid l’a bien expliqué dans son article sur Partage ton burn-out : le premier confinement présentait un risque d’épuisement, notamment pour les soignants, les travailleurs et les parents, MAIS l’énergie était avant tout collaborActive et bienveillante.
Donc dorsal oui, mais compris et plutôt bien accueilli, injonctions en sympathique, et une belle dose de vagal ventral à travers l’acceptation, la solidarité spontanée et les bravo aux balcons.
Bien sûr je schématise et généralise, chacun aura eu sa propre perception et son ressenti de la situation, et il est juste puisque c’est TON ressenti de maître du je(u))
Là, c’est très différent.
CONFINEMENT 2.0 😷
Le premier confinement a été l’occasion d’explorer son terrain de je(u), et de questionner son rythme, ses valeurs et son rapport au travail et à son écologie personnelle (et ça c’est bien).
L’occasion pour certain.e.s de prendre conscience que leur « zone de confort » n’étant pas si confortable que ça, que ce soit professionnellement ou via la gestion de la promiscuité, du manque de nature aux drames familiaux favorisés par le confinement… un espace de remise en question et d’exacerbation des tensions.
Les tensions.
Ca n’aura échappé à personne : il règne une certaine tension sur les réseaux depuis quelques mois, qui s’est cristallisée (entre autres) dans le débat autour des masques (si je me limite à une lecture du contexte sanitaire, et ça me semble le plus raisonnable et sur mon terrain de jeu, donc je vais faire ça)
Des « débats » et propos d’une violence assez déconcertante, même si finalement pas si rare (mon article sur le racisme est hélas toujours aussi d’actualité, mais pourrait être généralisé à tous les clivages plus ou moins officiellement affichés de la société)
J’avais illustré ce ressenti au fil de l’Inktober (le défi d’un dessin par jour du mois d’octobre) :
Un double Inktober pour pointer du doigt (c’est tendance) la violence latente, poignante, prégnante de plus en plus présente sur les réseaux dit « sociaux ».
Je n’ai jamais senti autant d’oppression à l’expression qu’en ce moment, avec des « échanges » à la violence souvent dérangeante.
Au-delà de l’incompréhension ce qui me frappe ce n’est pas trop les commentaires finalement, tant la violence est hélas banalisée, mais cette auto-censure qu’elle génère en moi
Comme un air de 1984 ou « Big Brother » ne serait pas (que) l’état qu’on aime à pointer du doigt mais cette (re)Volte* de « copies qu’on forme »* qui ont tellement introjecté le jugement des autorités qui sous prétexte de s’affirmer s’affrontent et se défoncent à coup de commentaires que n’aurait pas reniés la Police de la Pensée d’Orwell… Si j’apprécie vraiment les opportunités de ces outils virtuels je n’ose plus m’exprimer sur des sujets de société qui pourtant me tiennent à cœur, et heurtent mes valeurs, de peur d’entretenir le mépris de cette « Zone du dehors »* prompte à pointer l’imperfection de la moindre prise de position.
*les expressions avec astérisque ne sont pas des insultes mais des références à « La Zone du Dehors » d’Alain Damasio, la version 2084 de 1984 d’Orwell, double écho très direct de notre société
Alors je suis beaucoup restée sur mon terrain de je(u) stress/burn-out/atypisme par choix, par précaution, par confort aussi, et parce que les écrans ne filtrent pas la violence, mais je veux aussi croire à la pédagogie, d’où cet article… « La pédagogie pour épée, l’amour pour bouclier » dit Bernard Werber : je l’avais paraphrasé avec l’humour en bouclier mais c’est bien l’amour et le lien qui manquent ici…
En lecture TPV : on oscille entre l’agressivité latente sympathique (sympathique en TPV signifiant agressif ou fuyant – lutte ou fuite dans la lecture « ancienne » du stress), et une peur primale tellement profonde qu’elle va figer en vagal dorsal (l’état de figement en « ancien stress »).
LA fameuse spirale « sympathique/dorsal » qui aura fait perdre la tête à la Khalessi, ou a Anakin / Dark Vador avant elle… quand le stress et la peur s’entremêlent et génèrent confusion et frustration…
(imaginez une mouche confinée sous un verre : elle s’agite, se mange le verre, s’écrase, repart en panique…. elle ne peut que s’épuiser et devenir folle… et je ressens un peu ça en ce moment dans l’énergie, les états, et les partages 😶)
Fait intéressant (mais triste) : la peur est autant celle de la maladie et du contexte au sens LARGE (sanitaire, économique, écologique, sociétal…) que celle de l’agressivité actuelle qui paralyse celles et ceux qui pourraient vouloir contribuer et/ou se positionner.
Ajoutez à ça des annonces et injonctions parfois contradictoires et pas toujours congruentes et vous avez la recette pour amplifier ce « mode ventilo » : quand on croit agir et avancer mais qu’on fait le tourbillon entre la colère et la peur du sympathique et la sidération du vagal dorsal ça peut vite devenir affreusement stressogène, et très très énergivore…
On notera que personne ne s’est posé la question d’applaudir ou pas les soignants (enfin pas à ma connaissance, je consomme très très peu les médias) : le vagal ventral et sa pleine confiance ne sont pas là, pas en lecture « macro » en tout cas.
Attention ce n’est ni une critique ni un jugement, juste la triste conséquence d’un climat délétère et d’une situation hors de contrôle, imprévisible, inédite et intrinsèquement menaçante (soit le C.I.N.E. qui caractérise le stress 🍿).
Autant je n’ai pas de problème à porter un masque en société (j’ai l’habitude), autant ces décisions liberticides à répétition comme autant d’injonctions ouvertement affichées à SuperFormer me gênent.
Et oui je mets des guillemets parce que que le « pouvoir » tel qu’il est souvent perçu relève plus de la peur et de la « Force » forcée, comme l’a si bien démontré le Dr David Hawkins dans « Pouvoir contre Force » :
Un verbatim plutôt « sympathique », dans un sens TPV bien sûr, on est déjà plus dans le leadership ici.
D’ailleurs je n’arrive toujours pas à comprendre si les gens critiquent le masque, le gouvernement, la désinformation, les moutons, les labos, les politiques ou les médias tellement le capharnaüm et général et généralisé, et savamment orchestré…
Tu as le droit d’être révolté.e, dépité.e, sidéré.e (en vrai ton Système Nerveux Autonome va décider pour toi), la situation est très très particulière MAIS c’est dommage qu’on le cultive et l’entretienne autant, parce que ça alimente cette spirale sympathique-dorsal et nous éloigne du lien du vagal ventral 💔 (ET c’est épuisant)
ET MAINTENANT ? 🏠
Ce confinement est différent, et même si l’objectif ultime reste d’y (re)mettre du je(u) ça peut être plus difficile, plus oppressant, plus subi, voire « subit » aussi, car même si les chiffres montraient une tendance très marquée à la reprise de l’épidémie on a vu émerger un point commun entre covid et burn-out : le déni 🙈🙉
Et oui je n’ai (volontairement) pas mis le dernier singe, ils font beaucoup de bruit celles et ceux qui nient jusqu’à l’existence du virus, ce qui créé un problème identitaire et de (re)connaissance qui n’est pas sans rappeler le burn-out : les victimes sont isolées (physiquement), (re)niées, inconsidérées, et étonnamment on parle beaaaaaaucoup plus des chiffres du covid, des tests, des masques, des rayons de librairie aussi que de la maladie et sa (re)connaissance 🤨
Voldemort, le burn-out, et maintenant « la » covid ?
Alors je ne suis ni médecin ni épidémiologiste, ma formation scientifique ne me permet que d’accueillir le doute et la nécessité d’observer et réajuster (rien n’est binaire ici, nos connaissances évoluent et le virus aussi, pas forcément à la même vitesse d’ailleurs), aussi je vais juste relayer cet article très dense mais très très bien écrit et documenté sur l’évolution du Covid au fil des mois, de ses signes et séquelles aussi.
Ce qui m’intrigue c’est cette obsession pour les chiffres : en réalité c’est comme pour le burn-out l’enjeu c’est la (re)connaissance.
A la fois du virus et ses manifestations, mais aussi des victimes.
Savoir comment reconnaître les signes et quoi faire.
Intégrer aussi la fatigue qui peut persister, et la diversité des symptômes qui varient selon l’âge et évoluent avec le temps, et quoi faire quand ils se présentent.
Ce virus cause une inflammation, il provoque un pic de cytokines inflammatoires et en ça a tout intérêt à être mis en lien avec les mécanismes du stress chronique, vu la durée de la fatigue persistante observée chez certains patients, mais aussi avec les récentes recherches sur le nerf vague.
Comment renforcer son système immunitaire ?
Accompagner la maladie quand elle s’exprime ?
Atténuer l’inflammation ?
Favoriser la récupération ?
Voilà des infos dont on aurait besoin…
(ça et comment gérer la buée sur les lunettes avec le masque dans le froid ^^ !)
Le reste n’est que de la surcharge mentale et du stress chronique, et participe à entretenir la spirale dorsal/sympathique et la peur.
C’est l’un des post les plus partagés en ce moment : l’excellent dessin de Catherine Testa sur ce que l’on contrôle ou pas en ces temps instables… LA clé de la gestion énergétique, LA clé du lâcher prise
« Donne moi la force d’accepter ce qui ne peut être changé,
le courage de changer ce que je peux changer,
et la sagesse de distinguer entre les deux. » ️
Marc Aurèle
Rester centré.e sur son terrain de je(u), sa zone de maîtrise.
Jouer collaborActif dans sa zone d’influence.
Lâcher prise et mettre en place une écologie mentale et de préservation de soi et de son énergie pour le reste.
J’ai très peu parlé du fait d’avoir rouvert l’accès à Mission Game of Thrown (sur ma nouvelle plateforme de formation !)car au-delà des différences d’états l’énergie de ce reconfinement est très différente, et je ne veux pas recréer ou participer à la déferlante d’injonctions à SuperFormer que nous avons observé en mars.
Chacun a pu observer ce qui est bon ou pas pour lui, et va aborder ce reconfinement avec le souvenir et l’empreinte du précédent : objectif je(u) !
De plus nous n’avons rien à prouver, juste à (re)mettre du je(u), dans le sens accueillir son état, déterminer s’il est choisi ou subi, et semer les graines d’un état plus choisi, idéalement avec des touches de vagal ventral dedans, mais si c’est une dominante dorsale c’est ok aussi s’il est choisi.
Enfin n’oublions pas, et je vais m’arrêter là, que nous ne sommes plus au printemps avec son énergie de renouveau : là c’est l’automne, il fait gris et froid, et la saison est bien plus propice à la régénération et l’hibernation, et à cultiver le « je » et le respect de soi, sans forcer… un temps de reconfinement en somme, s’il est bienveillant ☃️
« Just doux it » te soufflent mes chaussons licorne : le temps est bien plus à l’ETRE qu’au FAIRE
En espérant que cette relecture t’aura été utile et éclairante, mais aussi déculpabilisante et rassurante : just doux it.
Le temps est au vagal dorsal choisi, et ton bien-être physique et mental appelle des bulles vagal ventral, si je devais proposer une « potion de POWER » pour ce reconfinement.
Les premiers ingrédients t’attendent dans Mission Game of Thrown… en attendant ZE livre qui is coming (mais vraiment) !!!
Cet article, outre sa nécessité dans le contexte actuelle, est une illustration parmi d’autres de la richesse de la Théorie PolyVagale en terme de relecture du stress mais aussi de ressentis sociétaux dans des situations activant les circuits du stress. Et qui sait, peut-être un morceau du futur livre ?
Si tu veux en savoir plus et écrire la suite de l’histoire avec moi tu peux réserver mon livre ici 📗 (et partager aussi)
A toi de jouer, avec respect et bienveillance, objectif JE(u) 🐻🖖🏠
Et si tu veux mettre en pratique le mode dorsal choisi avec ta couette et une boisson chaude, alors j’ai une histoire à te raconter…
📗Pour contribuer et écrire la suite de l’histoire ensemble 📗
Hi, this weekend is good in favor of me, because this occasion i am reading this wonderful informative paragraph here at my home. Corrine Karney Vtarj
Bonjour,
Je tiens à vous féliciter pour cet article très intéressant sur la spirale de l’épuisement en période de confinement. Vous avez su mettre en avant les différents facteurs qui peuvent contribuer à cette fatigue mentale et physique. Je suis particulièrement d’accord avec votre point de vue sur l’importance de prendre soin de soi et de s’octroyer des moments de détente pour éviter de tomber dans cette spirale.
Je suis curieux de savoir si vous avez des conseils supplémentaires pour aider à lutter contre l’épuisement en ces temps difficiles. Merci pour cet excellent article !
Merci beaucoup pour votre commentaire. C’est tout le propos du coaching et des formations que de trouver les outils qui fonctionnent pour soi, notamment en observant ses états de la Théorie PolyVagale, bien plus efficace que simplement donner des « recettes toutes faites » 🙂
Sandra A récemment posté Burn-out : du côté juridique de la Force