Il est une question récurrente dans la sensibilisAction au burn-out : quel est le profil type ?
Est-ce qu’il existe une fiche perso du burn-outé ? 
Une checklist pour savoir si je suis « à risque » ou pas ? 

Alors : oui et non. 

Il y a des signes qui reviennent souvent, comme la tendance au surinvestissement ou le costume de SuperFection.
C’est comme WonderWoman, ça a l’air classe mais en dehors des Comics ce n’est pas tenable à long terme… 
Il y a des situations à risque aussi, comme le manque de sens au travail ou les vampires énergétiques (un aperçu dans cet article).

MAIS n’oublions pas que tu es ton Maître du Je(u) : il n’y a pas de fatalité. 
Tu as toujours la possibilité de reprendre les manettes et freiner à temps. 
C’est tout l’intérêt de la sensibilisAction 😉 

Cela dit, pour certains profils il est parfois difficile de freiner à temps.
Voire de freiner tout court… 

Ces cerveaux efferveScients que rien ne peut arrêter.
Un profil que je connais bien, pour l’avoir expérimenté…  

Alors à la question « existe-t-il un profil à risque de burn-out ? », sans parler de fatalité, je retiendrais un profil en particulier.
Une particularité qui en est de moins en moins une dans cette quête contre le burn-out : la zébritude. 

Un costume rayé difficile à porter dans la jungle du travail… 

EfferveScience au pays des Zèbres

Zèbre, c’est le terme tout mignon et tout rayé que propose Jeanne Siaud-Facchin pour parler des « surdoués » ou « Hauts Potentiels » (dans son livre Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué).
Le zèbre, seul équidé que l’homme ne peut pas apprivoiser, et qui se distingue par ses rayures, des rayures très personnelles : il n’existe pas deux zèbres ayant les mêmes rayures.
Différents, mais uniques 🙂 

Alors déjà mise au point : non, nous ne sommes pas « sur-doués ». Je n’aime pas du tout ce terme.
Nous sommes câblés différemment.
Câblés pour apprendre, et connecter les idées, en arborescence (ça c’est bien, c’est efferveScient).
Mais sans filtre (c’est plus dur)

J’aime dire que penser en mode zébré c’est capter en permanence toutes les infos qui nous entourent, sur une connexion Fibre, mais sans parefeu. 

C’est-à-dire qu’on est sans cesse assaillis de stimuli.
Comme un spamming permanent et sans bouton pause.
Ou chaque nouvelle info génère une nouvelle idée, ou une question. 

J'ai des questions à toutes vos réponses (Woody Allen)

Très envahissant.
Et vite épuisant. 

Encore plus quand on essaie de le cacher… ou qu’on l’ignore… 

Le masque (épuisant) de la normalité

Difficile de parler de zébritude sans parler de faux-self. 
Le faux-self, c’est un « masque de normalité » que les zèbres vont se créer pour cacher leur rayures. 
Très souvent à l’insu de leur plein gré, parce que les rayures n’auront pas été détectées. 

Concrètement, c’est chercher à se caler sur les rythme des autres, pour paraître « normal ».
Un peu comme rouler avec le frein à main en permanence : c’est super fatiguant, pas efficace niveau productivité, et pas bon pour la mécanique. 

Une « habitude » qui nous vient souvent de l’école, un mécanisme de défense presque : paraître normal. 
Casser l’image de l’intello, gommer le décalage, essayer de s’intégrer, autant de raisons pour s’effacer. 
Avec un énorme effet secondaire : l’ennui

Parce que le décalage est toujours là. 

Parce que nos cerveaux fonctionnent vite, très vite.
Les conclusions arrivent déjà quand nos collègues sont en phase réflexion.
Et nos idées sont souvent beaucoup plus vastes que le problème d’origine…

Jeanne Siaud-Facchin parle de « faille spatio-temporelle » : l’univers sinon rien ! 
Comme le Doctor dans son Tardis, le zèbre a une vision intemporelle et universelle des problèmes, une vision globale.
C’est passionnant, stimulant, mais en entreprise comme à l’école, à part dans certaines structures collaborActives, c’est mal accueilli… alors on se tait. Et on attend. Et on continue de s’ennuyer… 

C’est comme ça qu’on retrouve des zèbres qui vont finir par s’épuiser d’ennui : bienvenue au pays du bore-out.

Alors bien sûr parfois c’est trop dur de garder ses idées, trop d’enthousiasme, trop d’envie de contribuer, ou simplement trop d’envie d’avancer (et que les réunions se terminent !) 😉

Ou comment aller au devant d’une trilogie de problèmes : 

  • Si tu donnes ton avis en dehors de ton champ de compétences c’est mal vu : pour qui tu te prends ?
  • Si en plus tu empiètes sur le territoire d’un collègue il risque de mal le prendre, façon menace, agression ou remise en question
  • Et quand bien même ton idée (géniale) plairait, tu risques de la voir se réaliser, et surtout la gérer…

Le dernier point peut sembler positif, et pourtant… Nombreux sont les zèbres qui se retrouvent à porter les idées qu’ils ont lancées, d’autant que les zèbres ont un syndrome de l’imposteur tenace qui les pousse à en faire plus, comme pour s’excuser que ce soit facile… 

Il faut être honnête : c’est extrêmement stimulant de voir grandir ses idées, en plus ça ajoute une dose de nouveauté à nos postes, avec de nouvelles choses à apprendre, de nouveaux challenges pour relancer notre motivation. Un vrai remède anti-ennui contre le bore-out !

C’est comme ça qu’au cours de mes différents postes j’ai appris énormément de choses : nouvelles compétences, nouvelles techniques, nouveaux outils… 
Oui, MAIS : pour chacun de mes postes, j’ai finis avec 2 à 4 postes à gérer, et c’est humainement impossible. 
Bienvenue de l’autre côté du miroir : le pays du burn-out. 

Zèbres VS burn-out : l’hécatombe

Ça semble cynique dit comme ça, mais j’ai cette impression que les zèbres naviguent en étroit équilibre entre le bore-out d’une fausse normalité d’un côté, et le burn-out d’un excès de compétences et d’adaptabilité mal gérées de l’autre. 

La tendance est tenace, latente, omniprésente dans les communautés de zèbres et de burn-outés :  

Les zèbres semblent massivement victimes de l’épidémie de burn-out. 

Alors : non, je n’ai pas de chiffres.
Le burn-out non plus à vrai dire, c’est un des problèmes de ce syndrome qui n’est pas une pathologie reconnue…

C’est une question que je pose très souvent dans mes interventions de sensibilisAction ou dans les groupes de zèbres, et à chaque fois que j’ai l’occasion d’échanger avec un expert en douance.

C’est aussi un témoignage récurrent sur la prise de conscience d’une zébritude tardive.
Beaucoup d’adultes à l’époque de Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué (2008) mettaient la lumière sur leurs rayures en découvrant celles de leur(s) enfant(s).
Aujourd’hui c’est encore le cas bien sûr, mais on trouve aussi un nombre conséquent d’adultes chez qui le burn-out a initié la prise de conscience de leur particularité.

Et pour avoir comme tous les zèbres un détecteur à rayures, je croise énormément de profils rayés dans les victimes que je rencontre en réel ou en virtuel, que ce soit dans le groupe des Maîtres du Je(u) ou d’autres communautés. 
Étrangement (ou pas), mes coachés aussi se révèlent bien souvent zébrés 😉 

Attention, je ne suis pas en train de dire que le pays des burn-outés est exclusivement peuplé de zèbres. C’est faux. 
Mais il semble que quand une vague de burn-out touche une entreprise, les premiers à tomber sont mes confrères zébrés… 

Les zèbres, indicateurs de souffrance 

La tendance ressort auprès des coachs et thérapeutes spécialisés dans la douance, de certains articles et ouvrages sur la douance, on trouve quelques publications anglophones sur le sujet, des études et mémoires sont en cours, le Festival Eklore a superbement abordé le sujet des zAtypiques en entreprise, les recruteurs spécialisés en profils atypiques l’évoquent : les « surdoués » sont parmi les premiers contaminés par l’épidémie de Working Dead. 

Pourquoi ? 

Parce que nous sommes des détecteurs de tensions.
Des indicateurs de souffrance. 
Des canaris. 
Comme ceux qu’on envoyait dans les mines pour détecter les coups de grisou dans les mines, ce moment où la tension monte juste avant l’explosion. 

Cette image est tellement juste, tellement révélatrice de ce qui se passe en entreprise. 

Avec nos antennes efferveScientes et sans filtre, nous captons les tensions et analysons les problèmes en permanence, souvent en avance, et toujours de façon exacerbée. C’est vite épuisant. 

Prends ton smartphone. Le modèle grand écran. Et met l’intensité à fond.
Tu verras combien la batterie va souffrir pour tenir le rythme…
De moi, à retrouver dans mon compte-rendu du Festival Eklore 😉 

Une SuperSensibilité qui a aussi du bon, mais qui peut vite nous dépasser… 

Si les rayures étaient un costume, il aurait une cape

Dans chaque zèbre sommeille un Super-Héros qui veut changer le monde 🙂 

Avec notre câblage arborescent, chaque idée en entraîne une autre, l’inspiration est sans fin. 
Avec bien plus de questions que de réponses, mais toujours cette volonté profonde d’améliorer les choses.

Comme je l’expliquais dans ma première virée au pays de la zébritude, celle où je partageais mon expérience, les zèbres ont dans l’entreprise une nouvelle liberté et cette envie d’être utiles. 

Que ce soient des zèbres identifiés, tendance idéalistes qui veulent mettre à profit leurs super-pouvoirs, ou ceux qui s’ignorent encore mais sont titillés par cette sensation de savoir comment mieux faire, les zèbres sont des innovateurs qui foncent à 142 à l’heure ! (ou 88 miles pour la référence back-to-the-futuresque)

Il leur manque juste des freins ! Un filtre, cette notion de limites qui leur permettrait de se préserver… 
Le bouton « stop » dont les zébrés rêvent, ou au moins « pause », pour ne pas exploser en vol… 
Parce que les capes c’est dangereux chez les Super-Héros…  

Surtout que la plupart des zèbres avancent masqués, ne l’oublions pas, et jongler entre notre costume de sauveur et notre masque de normalité demande une débauche d’énergie. 

Pour me paraphraser

Le côté zébré de la Force, c'est WonderWoMind en mode Clark Kent

Le changement discret, la multitude de projets, les nouvelles missions, les incessantes questions, ce besoin viscéral d’apprendre, d’aider, sans se faire remarquer… le costume est dur à porter… 

Des particularités à retrouver dans cette table ronde de l’Intelligence Day sur le burn-out que je recommande++ pour aller plus loin : 

La conférence est longue, mais le sujet est vaste (et il reviendra sur EfferveScience, c’est certain) 😉 

On y retrouve notamment Cécile Bost, identifiée zébrée à 42 ans (c’est tellement geek !), qui a étudié la Différence et souffrance de l’adulte surdoué, et dresse un portrait efferveScient de nos particularités en début de vidéo. 

Pour résumer, sa fiche perso du zèbre en entreprise comporte une trilogie de caractéristiques :

  • Intensité : agilité verbale, humour, grande curiosité, empathie, concentrAction, énergie, challenge, mais aussi cette hyperesthésie envahissante, et l’hypersensibilité associée au niveau émotionnel
  • Complexité : intégration de toute information sous toutes ses formes, pensée divergente, esprit critique, créActivité, adaptAction, mais aussi exigence, intransigeance, souci de justice, risques d’éparpillement, d’ennui, de dépression
  • Drive : c’est un peu notre énergie de vie, notre motivAction, le feu qui nous anime comme dirait Lyvia, qui nous amène toujours plus loin et attise cette envie de transmettre qui nous anime, avec pour le côté obcur le perfectionnisme, le doute, le manque de confiance en soi, le syndrome de l’imposteur, et une incapacité chronique à lâcher prise… 

Là encore tout est question d’équilibre, notre trilogie est aussi et surtout une richesse, quand elle est bien dosée et ne bascule pas du côté obscur… 

Mission : préservAction 

Je le redis : il n’y a pas de fatalité. 
Tu es ton Maître du Je(u).
Tu as toujours la possibilité de reprendre les manettes et freiner à temps. 

Et oui, on peut apprendre à ralentir quand on est zébré, c’est plus dur, c’est mon plus grand combat, mais on peut ! 

Il y a des outils qui fonctionnent très bien pour mettre sur pause, comme les routines ninja, comme la cohérence cardiaque (qui peut être plus accessible pour un zèbre que la méditAction en première approche), comme la thérapie et le coaching pour apprendre à apprivoiser son cerveau efferveScient.

Avant ou même après le burn-out.
Mais avant ce serait tellement mieux… 

Car pour rester dans la métaphore animalière, je cite Cécile Bost :

Le surdoué est un canari… mais c’est aussi un phoenix : il va pouvoir rebondir, se retrouver. 
Cécile Bost, experte en zébritude 

La plus grande force du zèbre, c’est l’adaptation !

Oui, le zèbre se reconstruit après un burn-out. 
Et c’est ce message d’espoir qu’il faut garder en tête. 

Les zèbres sont nombreux sur les chemins de la reconversion et de l’entrepreneuriat, j’en croise énormément. 
On peut aussi revoir son rapport au travail pour repartir en entreprise en se préservant, parfois dans la même entreprise, parfois en changeant d’environnement pour repartir sur de nouvelles bases, mais un équilibre est possible ! 

Comme le dit si joliment Cécile :

C’est votre attitude et non pas vos aptitudes qui vont déterminer votre altitude. 
Cécile Bost, experte en zébritude 

Nos rayures sont une force, quand on sait en jouer, et qu’on oublie la cape aussi 😉 

Toujours cette histoire de Maître du Je(u) : soi et le plaisir au cœur de la sensibilisAction. 

Et ça s’apprend ! C’est mon combat, mon message. 

De canari je suis devenue colibris. 

Et à petits battements d’ailes, je porte cette sensibilisAction, pour aider mes amis zèbres à ne pas se brûler les ailes… 

De canari à colibris, pour aider mes amis zèbres à ne pas se brûler les ailes

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