Il était une fois, dans une galaxie pas si lointaine, une bisounoob perfectionniste et idéaliste.
Une bisounoob qui voulait toujours tout bien faire comme il faut, et qui ne savait pas dire non.
Jusqu’à ce que PAF, le mur !
Cette bisounoob, c’est moi.
Moi et mes 3 burn-out, moi et mon game over puissance 3.
Une trilogie de défaites que j’aimerais partager, parce que même si la pédagogie est mon épée, et l’humour mon bouclier, c’est important que tu comprennes combien le burn-out est un ennemi destructeur et violent.
Episode 1 : le côté obscur de mes limites
Le premier burn-out, c’est souvent celui qu’on ne voit pas venir.
J’étais jeune, je ne bossais pas depuis si longtemps que ça, je me croyais invincible, je vivais mes passions à 100 à l’heure (j’étais photographe à l’époque, à côté du boulot), je bossais consciencieusement, beaucoup, beaucoup trop.
Puis j’ai été stoppée net. Littéralement. Stoppée. Net.
Obligée de m’asseoir des heures dans l’escalier d’un métro avant de me traîner chez moi pour ne plus me relever. Tétanisée de fatigue et de douleur, anéantie par des nuits d’insomnies, sans rien comprendre de ce qui m’arrivait.
Ok j’étais stressée, fatiguée, dépassée un peu, mais je tenais bon ! J’allais tenir, je devais tenir, non ?
Puis il y a eu l’épuisement physique, les infections, l’incompréhension, la honte aussi, une dépression, parce que trop de choses trop dures à gérer. Une période moche.
Un message que j’ai tiré de ce premier burn-out : je suis faillible, imparfaite, fragile, et surtout je ne contrôle rien.
Et le corps n’est pas une machine si bien faite, il peut faire grève ! Et il sait se faire entendre !
Mais l’organisme est fort et le mental encore plus, je suis repartie, et j’ai changé de boulot peu après. Deux fois. Et j’ai trouvé un boulot avec du sens, de la créativité, j’étais bien… consciente de mes failles, mais bien.
Episode 2 : oublier ses limites
La vie avait repris son cours, passionnante, dévorante… exigeante aussi, trop parfois. Quand le stress s’est accumulé, que mes finances ont échappé à mon contrôle et que ma charge de travail m’a semblé trop importante pour mes ressources, je me suis retrouvée partagée entre freiner et aider.
C’est un peu mon problème en tant que bisounoob : j’avais un boulot avec du sens, j’avais envie de créer, produire, être utile. J’aurais pu partir, mais le travail me plaisait, il y avait comme un conflit, une ambiguïté… Pourquoi quitter un boulot qui a du sens ?
Un remplacement, des projets motivants, et me voilà de nouveau aveuglée et en train de foncer de nouveau dans le mur… que j’ai bien plus senti passer cette fois !
Le corps n’aime pas répéter plusieurs fois la même chose. Quand il doit le faire, il n’attend pas aussi longtemps, et il crie plus fort. Pour ce second burn-out j’ai enchaîné les infections, et les sur-infections en bonus. J’ai été à moitié sourde plusieurs semaines, mon tympan n’avait pas tenu, mes reins non plus, mon sommeil brillait par son absence, mon corps entier était douloureux et inflammé, un vrai incendie intérieur !
Puis le gel brutal, en même temps que l’épuisement m’achevait. 32°C ! Au lieu de mettre sur stop, mon corps avait choisir l’option « freezer » ! Je devais boire de l’eau bouillante pour réactiver la machine ! Moche, violent et effrayant !
Depuis je ne fais plus de fièvre : quand je suis malade, je me refroidis, et mes fonctions ralentissent. Un côté serpent ?
Avec le recul je note que chaque burn-out est plus rapide, et plus violent que le précédent.
Cette fois j’ai réagis, vraiment, j’ai travaillé sur moi et mon perfectionnisme, mes limites aussi. J’ai revu mon alimentation, fait du sport, un tatouage même, pour me rappeler de ne pas rechuter !
Entre mon médecin, les livres et le web, je me sentais mieux armée, mieux équilibrée, le sport était ma soupape entre le pro et le perso, j’étais sereine.
Sauf que quand tu es déjà tombée 2 fois ton équilibre est en fait très instable…
Episode 3 : l’anéantissement
Plus tu as subi des burn-out, plus tu risques de récidiver. Même armée. Même en le voyant venir. Et même avec de bonnes habitudes et un tatouage de rappel !
Il suffit d’une accumulation, un contexte, trop de problèmes, trop de stress, trop de missions, trop de postes, pas assez de temps. Quand j’ai commencé à ne plus voir le sens d’un boulot qui me plaisait, que je ne me sentais plus alignée avec mes valeurs, détachée des autres et de ceux que j’aimais, j’ai lutté un peu, il fallait bien que les projets avancent, puis je suis tombée encore. Plus bas que jamais.
Brisée, anéantie, incapable de tenir debout, une nouvelle fois, mais pire que tout.
Ma canne a été ma meilleure amie pendant plusieurs semaines, quand j’arrivais à sortir.
Mon dos mon pire ennemi.
Puis on a fait une relation alternée entre ma canne et ma ceinture lombaire.
Et j’ai pu remarcher, quelques heures par jour, doucement.
Aujourd’hui, 2 mois plus tard, j’ai pu reprendre le sport, en mode tranquille (yoga, pilates, un peu de fitness avec beaucoup de récup). Mais mon dos reste affreusement douloureux, et surtout mes réserves désespérément vides.
Entre le fameux cortisol qui est à sec chez moi, et mes énooooormes déficits en vitamine B12 et en acides gras oméga 3 et 6 (le bon gras qui te veux du bien), j’ai le jackpot pour un beau tableau dépressif majeur !
J’ai bien dit « tableau dépressif », pas « dépression » : il me manque des réserves qui vont à ce point empêcher mon organisme de fonctionner normalement que je peux donner l’air d’être déprimée. Mais non. J’aurais pu, mais sur ce troisième burn-out j’étais lucide. Après tout le burn-out et moi on se fréquente depuis longtemps, je l’ai bien vu venir !
J’ai « tourné à vide » plus longtemps que j’aurais normalement pu, il va me falloir des mois pour reconstruire mes réserves, ne plus en avoir « plein le dos », relancer mes usines internes pour remplir ma pile de bonne énergie non oxydée. Mais les neurones ça va, je ne suis pas déprimée, je suis lucide.
C’est ce qui me permet d’en parler : un burn-out seul, qui plus est un troisième, tu le prends avec philosophie.
J’ai essayé de partir, de me casser, mais je n’ai pas trouvé assez vite.
J’ai essayé de lutter, mais j’ai été dépassée.
J’ai essayé d’alerter, mais c’est un sujet encore mal compris.
Mais je vais remonter. Je le veux, je le sais.
Ça va être long. C’est chaque fois plus long.
Mais c’est faisable. Et je vais le faire. Et je vais le montrer.
Je vais remonter. Mais autrement. Et ailleurs.
Je ne m’épuiserai plus pour une quête qui n’est pas la mienne.
Ma priorité : moi
Les chiffres sont formels : un second burn-out, c’est 50% de risque de rechute. Un 3ème : 80% (Dr François Baumann).
Autant dire que l’entreprise n’est plus un univers pour moi. Bien trop dangereux.
Je reste une bisounoob à risque, définitivement. Mais j’ai décidé d’être une « burn-outée exemplaire« .
Pour moi déjà, parce que 3 vies c’est le max qu’on peut cramer dans un jeu vidéo. J’ai un corps à sauver.
Et pour toi aussi, parce que là je te parle de reconnaître le burn-out mais je compte bien être un cobaye consciencieux pour te montrer comment le vaincre aussi !
Ça tient en peu de choses, finalement :
- se reposer
- s’écouter
- s’aimer
- changer
Et je vais changer.
J’ai changé déjà.
J’ai quitté le monde de l’entreprise.
Je travaille à construire mon activité.
A mon rythme. Selon mes valeurs.
Je suis ma priorité, je m’écoute, j’ai mis en place des rituels du matin, des pauses de l’après-midi, et doucement je me reconstruis. Avec mes faiblesses, mes imperfections, mes douleurs. Mais elles font ma force.
Et j’ai plein de projets pédagogeeks pour vous !
A suivre… rendez-vous dans une nouvelle vie !
Ma mission : (re-) devenir mon Maître du Je(u) !
Ta mission ?
Profiter de mon expérience pour ne pas passer par la case burn-out !
Comment ?
Télécharge ton guide gratuit « Burn-out, les règles du Je(u) » !
Très beau texte et très belle analyse …..
Bravo Sandra ! Super, super fière de toi 🙂 Merci de montrer la voie !
Très touchant. Je comprends mieux ce qu est le burn out. C est incroyable ce que le corps peux endurer. Je te trouve forte d avoir supporter et traverser tout cela.
J espère que les 80% ne resteront que des statistiques.
Courage
Merci beaucoup Cindy,
J’ai « profité » de ce 3ème burn-out pour vivre selon mes règles, et ne pas retourner en entreprise après mon arrêt.
Ça n’immunise pas mais au moins je ne m’épuiserai plus pour une quête qui n’est pas la mienne !
Ouah 3 burn out, ça fait peur ! Moi qui vient de m’écrouler après un an de surmenage, c’est pas rassurant de savoir qu’on peut rechuter, récidiver. Va falloir s’armer sérieusement pour se reconstruire.
Merci beaucoup pour votre retour d’expérience, votre site et vos conseils très utiles, le tout avec plein d’humour. Comme quoi on finit pas forcément en totale dépression.
Il faut garder espoir, une autre voie est possible.
Waouhh j’ai l’impression d’avoir écrit ces mots tant ils reflètent et resume tout,avec cette justesse, cette précision …Article tout autant secouant que vivifiant …MERCI pour Moi,pour Nous ,pour Eux et pour Toi !!
Chouette découverte, j’aime bcp le fond et la forme! Bonne nouvelle route !-)
Quelle force! Je suis impressionnée.
Et tu as une plume super
Joli texte et plein de bon sens. Suis passée récemment par un burnout aussi et je comprends ton envie de partager pour protéger les autres ! Bonne continuation !
C’est vraiment appréciable de nous partager ton parcours. Je rencontre plein de personnes dans le cadre de mon métier d’hypnothérapeute et je suis toujours épatée du changement qui se produit en eux. Finalement je crois avec l’expérience que le burn out est juste la comme messager pour nous obliger à faire une pause dans notre vie et nous recentrer vers quelque chose qui nous correspond davantage dans ce que l’on est. Des fois on s’égare de nos propres aspirations et la vie nous ramène sur le droit chemin pour trouver un voie qui nous fasse vibrer. Au plaisir d’échanger
Hypno 180 A récemment posté Apprenez à communiquer avec votre inconscient grâce à l’auto hypnose
Merci pour ton commentaire, je te rejoins complètement sur l’aspect révélActeur du burn-out quand on prend le temps d’écouter le message (au lieu de refoncer travailler…). Il est de ces moteurs de changement qui savent se faire entendre !
Je rentre d’une semaine off j’ai juste visité rapidement ton site, mais j’ai hâte d’en apprendre plus sur l’auto-hypnose des Stress Fighters ! Je teste l’EFT entre autres outils pour les points que je sens être bloquants actuellement 😉
Merci pour ces mots SanBo 🙂
(plaisir de cette écriture poétique et émotion)
ça me parle … même si j’ai tendance à dire que que « j’ai fait un genre de petit burn-out » parce que je suis toujours dans le positif et dans l’optimisme… J’ai mis un an à quitter mon job et depuis 2 mois 1/2 je commence à respirer…
J’avoue être intriguée par certaines ressemblances de personnalité… je me demande si certains profils ne seraient pas plus susceptibles de faire un burn out… ? J’ai trempé ma curiosité dans les profiles MBTI récemment, (ne pas s’arrêter aux tests, lire les profils et se faire confiance pour se reconnaître). Et bref, du coup je me demandais si tu t’étais « profilée » sous cet angle… ?
Merci pour ton commentaire Sinou, et bravo d’avoir quitté ton job pour prendre du temps pour toi !
Je te rejoins sur les profils à risque, je suis particulièrement sensibilisée sur les profils atypiques et hypersensibles, ayant un profil HP et Asperger moi-même. Nous sommes plus réceptifs au stress et aux différentes tensions, tout en étant enclins à prendre sur nous pour afficher un masque de normalité très énergivore, ce qui fait que nous « tombons » souvent plus et plus vite face au burn-out.
Sur les profils MBTI je suis INTP, et j’aime assez leur classification en 16 profils qui est plus fine que beaucoup d’autres classements. Mon amie Ka di Fusco du site Boîte Crânienne m’a fait parvenir cet excellent article des réactions des différents profils face au stress : http://personalitygrowth.com/the-different-levels-of-stress-for-each-personality-type/ (en anglais). Le burn-out étant lié à la perception et la gestion du stress chronique, oui clairement on pourrait aller jusqu’à imaginer une sensibilisAction adaptée aux différents profils. Et comparé aux profils de stress « classiques » A ou B, ou fuite/lutte/inhibition on est au next level !
J’ai vu l’équivalent en Process Com. J’ai d’ailleurs un article/interview dans les tuyaux sur Process Com VS stress, gros retard sur ce montage mais ça arrive…
Cela ressemble en effet a quelque chose que je connais….
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Vladimir Borozenets
Welcome! I do not worry, the picture was properly bought on shutterstock 😉
I like to use eggs to explain burnout in a mainstream version, when not tlaking about Tetris or Game of Thrones 🙂
Bonjour Sandra,
Merci beaucoup pour ton partage, et tout ton site. Le livret est super bien fait. Ça fait un moment que je te lis sur Facebook mais je n’avais pas pris le temps de te visiter sur ton site et c’est génial ce que tu fais.
Je suis moi aussi passée par une trilogie de BO bien flippants, mais qui m’ont énormément appris sur moi et mon mode de fonctionnement. Aujourd’hui je suis très vigilante et heureuse et cool dans mon travail et ma vie, je me remets tranquillement sur pieds, on sait que c’est long… et j’espère éviter une énième rechute, en tout cas je fais au mieux. J’ai deux questions pour toi : t’es tu intéressée à ton human design ? Et si oui est ce que ça t’a aidée ? Et la seconde : on est aujourd’hui en 2024, soit 8 ans après l’écriture de cet article, comment vas-tu ?
Je te souhaite le meilleur
Merci beaucoup Nadège pour ton commentaire, et pour avoir pris le temps d’explorer l’ebook et le site, un grand MERCI pour ton feedback !
Team trilogie de burn-out alors, comme toi j’ai trouvé un nouvel équilibre pro et perso, avec une partie alimentaire et une plus passionnée avec EfferveScience, et la combo me plait bien, avec des ressources & pratiques stresss-défense, la clé de lecture de la Théorie PolyVagale, je me sens bien mieux outillée qu’il y a 8 ans pour ne pas rechuter. En tout cas ça va super bien, merci de demander 🙂
J’avais survolé le Human Design avec ma coach de l’époque en 2019, j’avais fait des fiches et un articles : https://effervescience.fr/design-humain-et-stress-defense/ Je comprends mieux mon énergie efferveSciente par vagues c’est sûr, j’ai un peu creusé le shadow work l’été dernier, et les Gene Keys depuis, mais ce qui m’aide le mieux c’est la TPV et d’avoir identifié ma combo de neuroatypies, c’est comme si j’avais déniché des bouts de mode d’emploi qui me manquaient à l’époque… comme si la quête dans la vie était de trouver ses besoins & talents spécifiques 🙂
Je te souhaite le meilleur pour la suite, et surtout pas de rechute !
Sandra A récemment posté Anatomie d’un burn-out avec le Dr Lechemia